10. Au fil de toi -Sharenbi

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Je ne veux rien d'autre qu'un fil, rien d'autre qu'un sceau. Rien d'autre qu'un piano. Pour t'écrire encore, je le ferai même sous l'eau.  

Pour voir encore s'afficher sur ton visage ce doux sourire, pour entendre le vent imaginer ton rire. Pour sentir ta caresse sur ma peau, ton regard sur dans mon dos. J'irai jusqu'en haut des plus hautes cimes, pour décocher ton estime. 

Je laisserai mon coeur aux requins, ou se déchirer entre tes mains. Pour avoir l'honneur de croiser tes yeux, je ne deviendrai plus rien. Je me bercerai sur la lune, disparaîtrai sous le sable des dunes. 

Je livrerai aux mots tous mes maux, et à la vie mes rêves les plus beaux. Je me ficherai que le vent emporte mes cendres, pourvu qu'au bout, tu puisses m'entendre.  

Je t'aime comme l'enfer dans ma peau, comme les tatouages dans mon dos, comme une main qui m'emmène loin des terres de la peine. 

Je t'aime comme on cri au loup, comme ces sons que l'on ne hurle que pour nous. Je t'aime à en danser, je t'aime à sentir mon corps s'envoler.

Je t'aime à me laisse tomber, sans savoir si tu vas me rattraper. Je t'aime à me laisser tuer. Je t'aime à m'oublier, si tu me le demandais. Je t'aime à affronter l'enfer à tes côtés, et avec toi y régner.  

Je t'aime comme un lever de jour, je t'aime à ne plus savoir ce qu'est l'amour. Je t'aime à voguer sur des eaux claires, sur des lacs imaginaires. Je t'aime à m'enfuir sur n'importe quelle musique, à laisser mon corps s'effiler aux horizons cosmiques. 

Je t'aime les yeux fermés. J'aime la mélodie de cet amour invisible, celui qui m'a prit pour cible. J'aime cet amour dont je ne peux me dépêtrer, celui qui m'a empoisonnée.  

J'aime cette incertitude du lendemain, où tant que je me sais avec toi, je me fous du reste. Je t'aime à te suivre jusqu'au bout du monde, là où le soleil tombe.

Je t'aime à en fuir la lumière, à vivre sur une île ma vie entière. Il suffit qu'avec moi tu l'habites pour que plus jamais je ne la quittes. 
Je t'aime à devenir poussière, à cesser mes prières. Car une fois ton regard croisé, il est devenu de pierre.

Concours de poésieWhere stories live. Discover now