Désolée pour le délai entre les chapitres, les études m'ont pris du temps ^^'
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Je rentrai dans l’appartement de ma mère, le temps semblait s’y être figé. Comme il faisait encore jour, je n’allumai pas la lumière. Je débranchai la radio, puis je me mis à mon rituel d’observation comme à chaque fois. La cuillère que ma mère avait rangée avec les verres alors que son cerveau lui jouait des tours, son livre préféré dont certaines pages étaient arrachées tant elle le lisait, sa perruque posée sur la table du salon, son armoire à chaussure parfaitement rangée, le verre dont il restait un fond d’eau… mon cœur rata un battement, ce verre n’était pas là la dernière fois ! Je me mis alors à remarque des petits détails qui indiquaient que quelqu’un d’autre était venu ici et s’il était encore là ? J’entendis un bruit et n’eus pas le temps de crier, une main se plaqua sur ma bouche. Je restai calme comme je l’avais appris à mes cours d’arts martiaux, espérant que l’intrus ne me voulait pas de mal. Malgré la situation, je reconnus le sweatshirt qui accompagnait la main, quelle veine…
?: N’hurlez pas.
Je fis oui de la tête et sentit son étreinte se desserrer juste assez pour que je puisse le voir sans qu’il me lâche. Mon impression était la bonne : c’était le type du musée. Il était brun avec des cheveux mi long, il possédait une barbe de plusieurs jours, ses yeux bleus arboraient toujours cet air perdu. Etonnamment, il ne dégageait pas d’odeur bizarre comme je m’y attendais. Je ne pus m’empêcher d’avoir mal au cœur pour lui, ce regard me rappelait celui de ma mère lorsque sa mémoire lui jouait des tours à cause de sa maladie. J’avais déjà vécu des situations pareilles avec elle lorsqu’elle ne se souvenait pas de moi et me menaçait de façon bien plus violente. Je levai les mains en signe de paix tout en restant calme. J’attendis d’être certaine que ma voix ne flancherait pas avant de lui parler.
Aurore : Je ne vais pas vous faire de mal. Je n’appellerai personne si vous me lâchez, je peux même vous aider.
?: Je n’ai aucune raison de vous croire.
Aurore : Vous avez des problèmes de mémoire, n’est-ce pas ?
Il afficha un air surpris et me lâcha enfin.
? : Comment le savez-vous ?
Aurore : Ma mère a eu une tumeur au cerveau qui lui faisait perdre la mémoire. Vous avez le même regard qu’elle quand elle ne souvenait plus de moi. Alors oui, vous m’avez agressée dans son appartement, mais je sais par quoi vous passez, c’est pourquoi je n’appelle pas la police.
?: C’est stupide.
Je ne relevai pas sa remarque.
Aurore : Vous avez au moins un nom ?
Il ferma plusieurs fois les yeux en secourant légèrement la tête. Il marmonnait « souviens-toi, souviens-toi, le type sur la passerelle » plusieurs fois de suite comme une litanie.
?: James.
Aurore : Bonjour James (lui tendant la main) Je me nomme Aurore.
Il me regarda en penchant la tête pendant quelques secondes, puis la saisit en se demandant ce qu’il fallait faire. Je la secouai doucement, puis la lâchai devant son air observateur. Je vis un semblant de confiance passer furtivement, le bouclier autour de lui se fissurait.
James : Aurore ? C’est français ?
Aurore : Oui, mais je suis suisse.
James : La Suisse… mauvais souvenirs…mais pourquoi ?
