XXXIII

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Jean a tenu parole. Il a rassemblé tout le monde pour un conseil de guerre.
Il a privatisé le bar karaoké pour l'occasion. Ça fait du people de rassembler tout les tatoueurs de la région. 
Certains ne seront pas d'accords mais pour garder la bonne entente que nous avons tous, tout le monde doit être convié.
Je me retrouve avec la troupe de vendredi soir. Ils se moquent gentillement de moi car j'étais vraiment bien pétée.

Jean prend la parole. Il explique qu'il a investi dans un bâtiment industriel. Qu'il aimerait créer en grand centre de tatouage.   Pas de fric à engager dans le local, juste l'aménagement. Si ça vous intéresse vous pouvez mettre votre touche deco. Il explique que le salon pourrait etre ouvert que 2 ou 3 jours par semaine ou avec des tours de garde afin que les salons individuels puissent rester ouvert. Et il demande qui serait partant.

Je lève la main, les personnes qui sont autour de moi lève la leur aussi.
On va faire une belle équipe. 
On se retrouve à une vingtaine de tatoueurs et une dizaine de perceurs. 

On boit un coup avec tout le monde et ceux qui ne sont pas intéressé s'en vont.
On se regroupe pour que Jean explique et montre sont projets.
Il prévient que je suis là propriétaire des lieux.
Il explique qu'au RDC, il voudrait un grand salon accueil avec des espaces de travail pour les projets tatouages, un espace repos avec des cafetières, des relax etc.
Pour accéder à l'étage, il y a un ascenseur pour les personnes handicapés. Et un couloir qui distribue pleins de pièces. 
Il y a un deuxième étage que Jean veut aménager en loft pour en plusieurs studio pour les stagiaires.
Je trouve qu'il a d'excellentes idées. Les autres aussi.
On a tous hâte d'aller voir le bébé qu'il a dégoté.
Sa localisation se trouve à plus ou moins 45 km de chaque salon de tatouage. Un bon centre pour tout le monde.

On se quitte tous. Jean me raccompagne au salon. Il a peur que je me fasse agresser alors qu'il devrait plutôt avoir peur pour celui qui m'agresserait.
Je vois que Sylvain tire la gueule. Du coup je vais vite fait le voir.

"Alors petite tête ça à pas l'air d'aller !"
"Je pensais te raccompagner mais le chef m'a devancé !"
"Ha ha ha bonne nuit ma poule."
"Ouais bonne nuit beauté"

Je rentre chez moi bras dessus dessous avec Jean. Il me dit que mes parents seraient très fière de moi.
Je lui dis que j'espère sincèrement mais qu'ils me manquent terriblement. Heureusement que j'ai Isa, Ju, Gaby, lui et les autres car j'aurai lâcher prise depuis longtemps.
Je ne suis pas fiable mentalement je le sais. Je ne sais pas si je le serais un jour mais je me bas pour eux car ils le méritent avec tout ce qu'ils font pour moi. 
Je les aime. Je ne leur dis pas assez mais plus que ma vie. Je les aime.

Ce soir là, je me couche avec des idées plein la tête. Je me demande si Jean pourrais tenir le salon ici, ça a toujours été chez lui et que moi je gère le nouveau. Si il y a de place à l'étage, je pourrais déménagée.  Je voudrais juste avoir 2 chambres : une pour Gaby et une pour moi. Après ça ne me dérange pas de vivre avec les stagiaires. J'y suis passée et c'est toujours plaisant de se retrouver entouré qu'isolé à l'hôtel. 
Comme je ne dors pas, je me lève et mets mes idées sur papier. Puis je dessine. Pour la première fois, je dessine sur Jo et sa blonde. C'est vache mais je les dessine méchamment.  Je mets ma haine sur papier. Je ne suis pas violente mais cette séparation m'a laissé une certaine rancoeur.
Et j'écris 2 chansons. Cette insomnie a été constructive. Je n'aurai qu'à trouver des mélodies.  Il me manque encore 3-4 chansons et je pourrais m'isoler en studio une semaine. La dernière fois ça été quand j'ai fait les disques pour Noël. Ça avait bien plu.

Le lendemain  et toute la semaine, je suis une pile. Jean a du mal à me supporter. J'arrive à clôturer mes chansons et les mélodies.  Je suis épuisée mais le sommeil ne vient pas. Et je ne cherche pas après. 

Le samedi soir, nous avons rdv à l'entrepôt. A 19h, j'y suis. Sur la route, j'ai remarqué que titine avait du mal. Et quand je suis arrivée la bas le moteur a laché.
Les mecs se foutaient de moi car je pleurais. Ma titine était morte. Pu de voiture.
Jean m'a pris dans ses bras et m'a dit qu'il m'aiderai à retrouver un bolide.
Noté son ton humoristique.  Mais j'ai refusé son aide. J'ai décidé de faire plaisir à mon boy. Gaby n'aura plus honte que marraine vienne le rechercher. Il pleura pour m'avoir.  Madame l'écureuil va flamber.
J'ai touché l'argent de la maison et j'ai bien fait de l'accepter car ça fait une jolie somme.

Jean nous fait visiter les lieux. Je suis sous le charme et le dernier étage est idéal.
Il me prend à part.

"Alors Manue ? "
"C'est magnifique Jean."
"Et l'étage ? "
"On peut ouvrir une école? et faire un dortoir ?"
"Oui on pourrait ! Mais j'ai repensé à ce que tu voulais. On peut couper et te faire un appart et de l'autre côté faire des pioles avec un centre de vie cuisine et salon ouvert. Comme ça tu as ton indépendance et ta solitude peut être respecter."
"Ha oui pas mal !"
"Quoi ?"
"Tiens vla curieux !"
"TG Manue !"
"Je t'emmerde mon petit"
"Bon vous arrêtez de vous chamailler !"
"Oui patron"
"Manue voudrait vivre ici. Je lui expliquais ce que j'imaginais. Lui créer un appart pour qu'elle garde sa vie personnelle. Et de l'autre des pioles avec un lieu de vie ouvert sur une cuisine et un salon"
"Pas mal !"
" Dis Jean  je pourrais te parler un coup seul à seul."
"Ouais Manue vient on va aller par là. Alors qu'est ce qu'il y a ?"
"Je viens de penser, il serait pas possible d'aménager un local de répét et d'enregistrement ? Et un local de développement photo ? C'est pas évident pour les artistes de se lancer sans que ça coûte une blindé ! "
"Ouais et ça occuperai tes insomnies !"
"On peut rien te cacher."
"Je suis pas contre au contraire mais je sais pas comment financer ça ! "
"Papa et maman m'ont laissé un pactole qui fait des petits grâce à ma rapacerie. Je veux bien tout prendre en charge !"
"Ok je te laisse en parler aux autres. Ton banquier va faire la gueule."
"Tu sais ce que je lui dis."

On rejoint tout le monde, et je prends la parole.

"Les gars j'ai un truc à vous proposer. Je voudrais prendre tout les frais d'aménagement à ma charge. Vous pourrez toujours mettre votre touche deco comme prévu au départ.  En échange, je crée mon appartement."

Ils sont tous d'accord.

"Mais ce n'est pas seule condition. J'aimerai qu'on créée une chambre noire pour les apprentis photographe ainsi qu'une salle de répét et d'enregistrement. Ceux sont des arts comme le nôtre et on sait tous que ça coûte une blinde se lancer. On pourrait aider les autres à démarrer. "

Ils sont tous ok avec moi aussi.

"Dernière chose, promis j'arrête après.  Je voudrais être prioritaire sur la salle d'enregistrement."

"Tu as déjà enregistré ?"

"Oui et ça m'a couté bonbon ! Et sinon qui peut me ramener vu que ma beauté m'a lâchée ?"

"Vas y je te ramène ma belle."

"Merci Sylvain"

âme perdue cherche son cheminWhere stories live. Discover now