CHAPITRE 33

Depuis le début
                                    

Aïcha restera à tout jamais la première dans mon cœur, la mère de mes enfants. Je la respecte aujourd’hui plus que jamais. Je suis conscient aujourd’hui qu’elle n’a vécu que pour me rendre heureux, en témoigne son acte quand elle est partie pour persuader Mossane de revenir.

Quand j’ai voulu lui expliquer l’histoire avec Mariama, elle m’a dit que je n’avais pas besoin de m’expliquer parce qu’elle me connaissait et connaissait sa « copine ». Elle s’est excusé de l’avoir introduite dans nos vies juste par pur esprit de compétition. Je lui ai demandé pardon.

Mais aujourd’hui je suis convaincu que je ne suis polygame que dans une certaine mesure, car mon cœur, mon âme, mon corps ne vibrent que pour une seule et unique femme : Mossane.

On commet des erreurs et j’en ai commis. En entrant dans l’appartement de Mariama ce jour là j’aurai dû avant tout penser à Aïcha. Mais non, je me suis conduit comme un imbécile. Et si ma punition doit être de vivre sans Mossane, je le paie à un prix extrêmement élevé car je sais que je ne le supporterai pas.

Je suis dans le salon, je regarde la télé avec les enfants et Aïcha, mais comme toujours ma tête est ailleurs, avec Mossane.

J’aimerai être avec elle, caresser son ventre, la voir me sourire et apaiser ma peine. Je pense à elle aujourd’hui plus que les autres jours et j’ai tellement envie de la serrer contre moi. Je voudrais juste être avec elle.

Ce manque est comme un vide. Le vide c’est pire que de ne rien sentir car on tombe dedans, espérant atterrir mais on n’atterrit jamais. Il devient de plus en plus profond….tel un abîme.

Je suis ailleurs en ce moment. A tel point que c’est Aïcha qui me fait signe que mon téléphone sonnait.

Abasse qui m’appelle à cette heure ci ? J’espère qu’il n’est rien arrivé me dis-je.

-allo beau frère, c’est la maman qui m’a dit de t’appeler parce qu’on a amené Mossane à la clinique Zeynab, celle de sa copine Maty. Je pense qu’elle va accoucher.

J’attrapais mes clés.

-Abdou qu’est ce qu’il y a ? Demanda Aïcha inquiète.

-on a amené Mossane à l’hôpital. Il parait qu’elle est sur le point d’accoucher. A tout à l’heure.

J’arrivais à la clinique et trouvais Abasse et ma belle mère dans la salle d’attente.

Une heure plus tard, Maty vient nous avertir qu’elle avait enfin accouché, un garçon encore. Il faisait 21 heures passées.

Je la retrouvai plus tard dans sa chambre pour lui amener le bébé comme la première fois et elle pleurait comme à la première fois.

Je la regardais comme si je ne l’avais jamais vu, c’était bizarre cette gêne qui s’était installée entre nous depuis quelques temps. On aurait même dit qu’on n’avait jamais rien partagé de notre vie.

-Abdou, tu peux y aller je vais rester avec elle, m’avait dit sa maman.

Je voulais rester avec eux, rester pour regarder Mossane dormir. J’avais besoin de ça.

-non maman, vous pouvez tous y aller. Je vais bien, je ne suis pas fatiguée, dit-elle.

J’avais insisté pour rester mais elle m’a dit qu’elle ne préférerait pas.

Je suis donc rentré, à contre cœur. Et ce qui me fait le plus mal, c’est que quand Mossane me parle, je sens toute la haine du monde dans sa voix, je sens un énorme dégoût dans son regard et ça me tue à petit feu.


LES TURPITUDES D'UN MARIAGE POLYGAMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant