CHAPITRE 1

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Abdourahmane ne savait plus à quel saint se vouer lorsqu'il décida de parler à Mossane.

Il n'en pouvait plus d'attendre. Il n'en pouvait plus qu'elle lui demande tous les jours du temps alors que pour lui, cela devrait être facile puisqu'elle disait être sûre de ses sentiments.

-Tu sais Mossane, j'ai largement dépassé l'âge de jouer. Je veux faire de toi ma femme et je pense t'avoir laissé assez de temps de réflexion. Donc si tu te décides, tu sais où me trouver.

Son ton avait été sec de l'autre bout du fil. Il raccrocha avant même de la laisser en placer une.

Mossane posa le téléphone sur son lit et ferma longuement les yeux. Elle avait une décision assez importante à prendre, après seulement trois mois.

Trois petits mois, pensa t-elle, pour être sûre de l’engagement tout une vie.

Cela faisait trois mois qu'Abdourahmane et elle se fréquentaient.

Ils se sont connus par le plus grand des hasards.

Elle était en stage rural en tant que sage femme d'état et comme tous les week-end, elle allait chez ses parents.

Elle attendait, depuis plus de trente minutes sur la route, sans l'ombre d'une voiture. En cette période de chaleur dans cette partie du pays, les taxis clandos évitaient de rouler à cette heure pour ne pas user leurs pneus avec la chaleur suffoquante qu’il y faisait.

On était au mois de juillet, il faisait chaud et pleuvait presque tous les jours. Et elle ne voulait pas voyager la nuit pour éviter qu’une pluie ne la surprenne sur la route donc, elle avait préféré partir tôt. Et il n'était pas question pour elle de prendre les gros bus, ces morgues ambulantes sur cette route. En effet, il ne se passe pas une semaine sans que l'on entende parler d'un accident dont ils étaient les principaux responsables sur cet axe Mbour-Thiadiaye Fatick-Kaolack…

Et c’était sans grand espoir qu’elle hélait une voiture qui, à sa grande surprise s'arrêta.

Il allait à Dakar et elle à Rufisque. Ils avaient discuté le long du trajet comme s’ils se connaissait depuis très longtemps et il eut la gentillesse de sortir du péage et de la déposer sur la nationale, prés de chez elle avant de continuer vers Dakar.

Ils s’étaient dit au revoir et chacun était parti de son côté.

Deux semaines plus tard, elle était au même endroit pour la même raison quand la voiture d’Abdourahmane s'immobilisa devant elle.

-Rufisque ? S’entendit-elle dire avec grande surprise.

Elle avait alors levé les yeux et avait sourit grandement alors qu’il avait ouvert la portière de sa voiture.

-on dirait que tu me poursuis ? Lui avait-elle pour le taquiner.

Il faillit s'étouffer de rire.

-ben dis donc, j'aurais dû te laisser sous ce chaud soleil à attendre encore une voiture qui ne viendra qu'à 18heures.

Et c'est ainsi qu' en la déposant cette fois devant chez elle, il lui avait demandé son numéro de téléphone car disait-il:

-on ne sait jamais, vendredi prochain tu pourrais avoir besoin d'un taxi et moi peut être je serai à nouveau en train de revenir de Tamba.

Ils avaient alors commencé à se parler au téléphone. Ils pouvaient passer des heures à parler de tout et de rien et un jour il s’est présenté chez elle et y avait trouvé les parents de Mossane.

LES TURPITUDES D'UN MARIAGE POLYGAMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant