2.2 - Le choc de l'équipe

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- Et donc, qu'est ce qu'il y a d'embêtant ? demande Roger

- Plus qu'embêtant, en fait, c'est embarrassant... rectifie Bel

- Je ne te suis pas là...

- Bah non, c'est moi qui vous suis chef !

- Oh la saloperie ! il se retourne en faisant mine de vouloir taper Bel mais Liza le foudroie du regard.

- Ce que je veux dire c'est que je ne sais écrire... donc ça risque d'être assez... brouillon ? J'imagine mal les grands conseillers de la haute cour décrire mes petits dessins !

- Tu dessines très bien pourtant, je trouve. répond-t-il sérieusement.

- Merci du compliment chef ! son sourire éclaire son visage, elle continue tout bas ; en même temps comparé à vous...

- J'ai rien entendu, oh ! Aurais-tu enfin compris que cette mission repose sur le fait de ne pas se faire repérer sur le chemin qui monte au nord ? Bravo Bel' !

- Bon tout ça pour dire... Chef... Est-ce-que vous accepteriez..

- Chut ! Tous à terre ! lance d'un coup Roger à toute l'équipe, qui obéit sur l'instant.

Aucun son n'atteint les oreilles de Bellicimo, mais il suffit de quelques secondes avant que des silhouettes n'apparaissent à l'horizon, à cinq-cents mètres d'eux.

Ils sont quinze, autant dire que contre six espions, ca risque d'être délicat, très délicat...

Roger fait rapidement signe à tout le monde de s'allonger et de s'aplatir au maximum contre le sol, bien camouflé par la cape, une fois confirmation qu'ils soient armés.

Le cheval est si lourd qu'il en fait soulever la poussière, se rapprochant petit à petit de la fine équipe.

- Halte là ! hurle soudainement une femme portant une lourde armure et un casque blanc laissant sortir de longs cheveux blonds, je sens quelque chose d'étrange ici !

- Oui, vous avez raison chef ! C'est l'odeur des biquettes ! ricanne un homme d'une cinquantaine d'année, sans armure, un simple short et un petit plastron équipé d'une épée en bois à la taille.

Toute l'équipe serre les dents, plus par humiliation d'être nommée ainsi que par le risque d'être repérée.

- Sortez de votre planque, je sais que vous êtes là, biquettes !

Bien qu'à l'origine ce ne soit qu'une mission d'espionnage, ils ne sont pas pour autant inexpérimentés au combat.

Bellicimo attaque le soldat à pied qui s'est un peu trop approché, après avoir hurlé << Tu va voir Grolande ! >>, lui coupe le mollet droit, l'homme tombe sous le choc et le sang coule le long de la pente, sans s'arrêter.

A ce signal, tout le monde retire sa cape et finit par combattre comme ils peuvent, la blonde à cheval reste en retrait pour observer le combat.

Les coups d'épées font rages et les pertes commencent à se faire ressentir du côté des Praulandes.

- Iverna, qu'est ce que tu fous ? hurle un homme au sol, à l'agonie

- Je patiente, j'observe, je lime mes ongles, un petit casse-croûte et je vais attaquer, pour le moment je patiente, déchet ! elle plante son épée argentée juste à côté de l'homme à terre et retire son casque pour mieux le regarder de tout son orgueil ; Maintenant, combat !

- Mais...

- Hé, c'est pas comme ça qu'un chef doit s'comporter ! coupe Roger, plusieurs blessures au niveau du bras et des jambes, tenant à peine debout.

- Mêle-toi de ce qui te regarde pochtron !

Iverna se décide à retirer son épée du fourreau et dévoile une lame en argent scintillant.

- Prépare-toi à souffrir !

Un rapide coup d'estoc ciblé sur le ventre de Roger jaillit instantanément, Iverna se rapproche, ses cheveux d'or au vent, il se le serait prit de plein fouet si...

- Non ! Belli' !

Une flaque de sang au sol, non pas celui de Roger, mais celui de Bellicimo s'étant mise entre la lame et son bien aimé, elle puise dans ses dernières forces pour murmurer :

- Je voulais...

- Oui ! répond Roger, les larmes aux yeux.

- Tellement...

- Moi aussi ! Moi aussi !

- Faire équipe ... elle pose sa main sur la joue de Roger.

- On aurait fait une superbe équipe ! Une équipe d'élite, récompensé par le grand duc lui-même ! dit-il rapidement, désespéré.

- avec toi... sa main tombe au sol, sans un bruit, soulevant un peu de poussière au passage.

- Bellicimo ! Bel' ! il secoue le corps sans vie de sa compagne, pleurant, puis se retourne haineux vers Iverna qui regardait la scène, l'épée plantée dans le sol, les bras croisés, une expression neutre.

La tigresse récupère son arme ensanglantée et s'avance pas à pas vers Roger en fendant l'air d'un coup sec qui produit un vrombissement facilement audible maintenant que les espions sont capturés par la troupe envoyée.

Un sourire aux lèvres, elle se rapproche dangereusement de Roger, petit à petit, ses bottes produisent un bruit lourd à chaque fois qu'elles se posent sur le sol aride.

Le dernier bruit que Roger ait entendu est celui du galop d'un cheval, venant de l'autre côté de la colline.

Mais ce qu'il adviendra n'est pas au programme, voyons plutôt ce qui à mené à cette situation !

LibelluleWhere stories live. Discover now