Putain que s'était beau

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On était là assis l'un à côté de l'autre, sur un vieux muret en brique à observer le ciel. Nos silhouettes se confondaient, on était invisibles, si bien qu'on se voyait à peine. Pourtant, chacun ressentait la présence de l'autre, je sentais la chaleur de son épaule frôler la mienne, son souffle sur ma nuque. Sa présence emplissait l'air autour de nous. Je savais qu'il se tenait près de moi, qu'il regardait la même chose que moi. Nos souffles se liaient entre eux, le battement de mon cœur se calait sur le sien en parfaite harmonie.

On s'était installé ici à la tomber de la nuit, les heures s'étaient écoulé sans qu'aucun de nous ne bouge. On avait observé le ciel se teinter de couleur, du pastel jusqu'au pourpre, avant de disparaître complètement. Une multitude de petits points lumineux étaient alors apparus dans le ciel, les uns après les autres, comme par magie. Les arbres se balançaient légèrement dans la nuit, projetant leurs ombres maléfiques sur le sol. Les grillons chantaient et le vent murmurait à nos oreilles un chant qu'on n'était pas prêt d'oublier.

J'ai quitté ce tableau du regard pour la première fois depuis longtemps et je l'ai regardé lui. Une mèche blonde flottait sur son front et ses yeux clairs fixaient le ciel avec une telle intensité qu'on aurait dit qu'il voulait décrocher la lune. Un sourire moqueur s'est étiré sur ses lèvres, nos regards se sont croisés et pendant un instant j'ai juré voir les étoiles danser dans ses yeux. Et putain que s'était beau.

On n'a rien dit, on s'est retourné vers la nuit et on a ri. On a ri jusqu'à s'en déployer la gorge, jusqu'à ce que nos souffles se coupes, jusqu'à ce qu'on n'en peuvent plus.

Alors on s'est allongé sur l'herbe humide, un sourire niais plaqué au visage et on a plus bougé, jusqu'à ce que nos yeux se ferment d'eux-mêmes, jamais lasse de la beauté du ciel.

Mais putain c'était bien.


03.24 amWhere stories live. Discover now