CHAPITRE 25

Depuis le début
                                    



-pardonne moi d'avoir failli ces jours là. Je ne peux pas te promettre que l'on ne se fâchera plus mais je te promets que je ne dormirai plus jamais alors que je suis fâché avec toi, je ferai le tout pour que l'on règle nos problèmes quand ils se présenterons à nous.






MOSSANE SARR




Je n'ai pas dit à Abdou que c'est à cause de Aïcha que tout ceci est arrivé.



Non seulement, il allait lui créer des problèmes mais après elle va encore passer son temps à me faire chier alors que moi j'ai dû mal à me contenir, à ne pas lui répondre quand elle me cherche.



Mais au-delà de tout même, je refuse de gâcher mes journées en m'attardant à raconter à Abdou tout ce que sa folle de femme fait. Mais heureusement pour elle, que mon bébé va bien.



Quand je suis arrivée à la clinique, pour moi c'était fini. Quand Docteur Faye a commencé à me faire l'échographie, il a tourné l'écran pour que je ne voie pas ce qui se passait. Je l'ai supplié de me montrer, j'en pleurais même. Ces dix minutes ont été les plus longues de toute ma vie. Puis le médecin, m'a dit que le bébé allait bien mais que mon placenta s'était légèrement décollé. Il me fallait du repos et de la surveillance surtout. Je ne devais pas bouger du lit. Il m'a dit



-si tu reviens ici Mossane, je t'attache à un lit jusqu'à ton accouchement.



Quand Aïcha m'a vu revenir, elle avait comme peur. Et à juste raison. Abdou n'a pas remarqué son comportement parce qu'il ne se doute de rien de ce qui s'est passé hier. Elle pense que je suis comme elle, à mentir et à conspirer sans cesse.



Je suis restée aliter pendant un mois où je ne quittais le lit que pour la salle de bain aidée toujours par Abdou. Il avait pris un mois de congés pour s'occuper de moi. Un mois pendant lequel, il me traitait comme un bébé, à croire qu'on lui avait même dit que la cuillère avec la quelle je devais manger était trop lourde pour moi. Il était au petit soin avec moi. Même quand il n'était pas là, la nuit je le sentais qui venait voir si je n'avais rien, si tout allait bien. A la longue, la chambre m'insupportait. Je m'énervais et me défoulais sur lui parce qu'il refusait que je me lève même du lit. Je lui criais dessus avant de finir par pleurer.



Je le voyais le pauvre faire des pieds et des mains pour ne pas me vexer, pour me faire plaisir. Après, il m'a fallu l'intervention de Maty pour qu'il me laisse aller au salon. J'avais le droit maintenant de sortir et d'aller au salon. Là, je soufflais. Et c'était les rares fois où je voyais Aïcha et c'était tant mieux pour nous deux. Elle n'est jamais venue, pas une seule fois me demander comment j'allais. Je ne m'y attendais pas mais à sa place je l'aurais fait, comme l'avait fait Nabou et Khady, toujours aussi complices et ne se mêlant jamais de rien.



J'avais grossi, j'étais affreuse, à tel point que quand Abdou me regardait puis riait en m'appelant joufflue, je pleurais. J'étais à fleur de peau. Pour un rien, j'éclatais.



Puis quand son congés est terminé, j'allais beaucoup mieux déjà, je pouvais sortir me promener maintenant et faire certaines choses moi-même. J'avais repris une vie normale disons.



Maman venait plus souvent à la maison, elle rentrait quand Abdou revenait du bureau.



D'ailleurs lui il ne restait plus très longtemps là bas. Il travaillait beaucoup plus à la maison.



La fin de ma grossesse nous a beaucoup rapproché. Chaque soir, il m'amenait en promenade. On garait la voiture et faisait un tour à pieds. On allait avec les enfants le plus souvent, Aïcha prétextait toujours quelque chose à faire quand Abdou lui demandait de venir avec nous.

LES TURPITUDES D'UN MARIAGE POLYGAMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant