Chapitre 5# : Crise de nerfs

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Je vais, las, à ma cuisine, pour tenter de trouver encore quelque chose de mangeable. Maintenant que j'y pense ça fait vraiment longtemps que je n'y suis pas allé. Je me contente de pizzas datant d'une semaine et dont les morceaux survivent sous mes bouteilles de bières qui me servent elles d'un repas sensé endormir mes pensées douloureuses ; me plongeant donc trois ou quatre jours sur sept dans un profond sommeil. Je bois trop. Je le réalise, je le sais et je me le hurle. Mais c'est devenu un réflexe. Et comme à ce moment où je pense que oui je dois arrêter, ma main décapsule déjà une nouvelle bouteille. M'étonnant qu'il m'en reste encore. Je regarde rapidement ce qu'il me reste. Marvin va me faire mes courses demain alors ça va, je ne vais pas manquer. Mais ce sera juste. Marvin.. J'ai jamais eu tant envie que de me bourrer à la mort jusqu'à lui. Je ne me remets pas. Ni de l'idée que je me sois retirer de lui les larmes aux yeux, ni de cette pensée qui m'avait faite me retirer. Pourquoi tu viens encore ?.. C'est vrai notre arrangement.. Mais tu pourrais me laisser, il ne t'arrivera rien. Car de toute façon si tu arrêtes de vivre je n'aurais plus moyen de survivre. C'est dingue comme je suis devenu dépendant de lui. Avant lui je sortais encore, pour mon corps, pour faire mes courses. Mais en même temps je devais bien draguer et rencontrer mon coup du soir. Sauf que maintenant qu'il est Ce coup du soir définitif, je n'ai plus besoin de sortir. Et je ne le fais plus. A quoi dois-je ressembler ? Est-ce que l'horreur que je suis devenu intérieurement s'est métamorphosé sur mon apparence physique ? 

Je bois une gorgée qui brûle ma gorge. Elle me fait mal, elle doit encore être dans un bien triste état pour me brûler ainsi dès la première gorgée. Je repose la bouteille en soufflant puis me rend à mon salon que je détaille. Marvin. Je vois la partie qu'il a commencé à ranger, ces déchets répandus aux même endroits près du mur où je lui ais tombé dessus. Des larmes que je haïs autant que ma personne longent de nouveau ma joue à son souvenir. MERDE ! 

-Fait chier !

Je cache ma tête dans mes bras et y noie mes larmes. Je pleure. Je pleure à nouveau mais pour lui désormais. Je m'en veux tant. Tellement. Je lui ais caché en parlant méchamment et comme un chien. Je me le suis caché en me noyant dans mon alcool. Mais j'ai conscience de la vérité ! Et elle fait mal cette vérité qui me hurle que je suis un connard. Et elle a raison, cette vérité. J'arrive à contenir de nouvelles larmes menaçantes, puis j'essuie brutalement mon visage d'un revers de manche. Avant que mon autre main ne vienne essuyer mon nez pleurant aussi. C'est dégueulasse j'en ai foutu partout. Comme si j'étais pas assez répugnant déjà.. Je soupire encore avant d'aller à ma salle de bain après avoir enjambé toute ma merde étalée sur le sol de ma chambre. Marvin n'a pas le droit d'y toucher. 

Le carrelage froid de ma salle de bain me fait prendre conscience que je suis à pied nu, et que des traces de sang indiquent mon passage. Je me suis coupé quand ?Je m'assois sur le rebord de ma baignoire et regarde mon pied que j'envisage de soigner. Faut que je range. Pour évité ce genre de chose, pour moi peut-être aussi mais surtout pour ne pas lui faire honte.. Lui, faire honte ? Je crois qu'il est trop tard pour ça. J'en souris mauvaisement et douloureusement. 

-N'est-ce pas Marvin.. ?

Marvin.. Merde sort de ma tête ! T'as rien à y faire ! Qu'on m'explique à la fin !! Je ferme les yeux et j'entends sa voix ! Je lève la tête et je l'imagine à travers le miroir ! Je pense à une chose et sa présence viennent tout bousculer !! 

-TU PEUX PAS ME LAISSER TRANQUILLE NON !? 

Je lance mon gel douche dans mon miroir qui se brise encore plus avant de me briser en mille morceaux, pleurant toutes les larmes de mon corps. 

Je suis fatigué.

-ET J'EN AI TELLEMENT MARRE !

Je me souviens vaguement, de ma crise de nerfs qui m'a conduit à ce fauteuil. Je crois que j'ai hurlé pour ne plus pleurer. Je crois que j'ai tout foutu en l'air, en plus de cette vie, dans mon appart. Avant de m'effondrer là, sur mon canapé. J'observe vaguement ce qui m'entoure. Et c'est à ces moments que je me dis : 

Comment, dans un tel bordel, je pourrais reconstruire quelque chose.

Alors que la base des choses brisées est ensevelie sous des centaines d'autres petites choses détruite.

Je ne pourrais jamais. Je ne retrouverais jamais l'ordre.

Relation Ambiguë (BboyxDarkFuneral)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant