Partie sans titre 4

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III- Description de l'acte de langage

La description de l'acte de langage part nécessairement du passage de la langue au discours. Un passage inimaginable sans l'existence du sujet parlant.

Niveau 1 : LANGUE → Sujet → DISCOURS

Langage puissanciel Langage effectif

Niveau 2 : SAVOIR-DIRE DIRE DIT

Le niveau 1 représente le phénomène du langage et le niveau 2, ce même phénoméne, mais pris en charge par l'énonciateur. Ce schéma fait apparaître 3 grandes étapes à distinguer dans l'accomplissement de l'acte de langage :

→ Le savoir-dire

→ Le dire

→ Le dit

Chacune de ces 3 étapes a 2 côtés :

→ Côté puissanciel

→ Côté effectif

Il y a donc le savoir-dire puissanciel et le savoir-dire effectif, le dire puissanciel et le dire effectif, le dit puissanciel et le dit effectif.

Le savoir-dire puissanciel = correspond à la langue telle qu'elle existe en nous de façon permanente et à l'état latent , c'est à dire, en dehors de toute visée de discours particulière détachée de la condition de moment ou de momentanéité.

Le savoir-dire effectif = il n'échappe pas à la condition de moment (n'est pas permanent). En effet, conditionné par le savoir-dire puissanciel sans lequel il ne saurait exister, il représente un savoir-dire adapté à un acte d'énonciation spécifique.

A ce niveau de réalisation de l'acte de langage, on est en face de 2 types de condition de l'énonciation : Les unes permanente et les autres momentanées. Si le savoir-dire puissanciel c'est la langue telle qu'elle existe en nous permanente et à l'état latent, le savoir-dire effectif c'est ce que l'on nomme visée de discours ou visée des faits. C'est au niveau de cette visée que naît véritablement l'acte d'énonciation en tant que projet déterminé en vu d'un effet particulier. Cette étape est celle de l'appel des morphèmes en fonction des besoins d'expression. L'acte de langage ne commence pas exactement avec l'émission de parole destinée à exprimer la pensée mais par des opérations souterraines cachée qui précédent l'extériorisation orale ou écrite. Parmi ces opérations il y a donc celle qui constituent la visée des faits. La visée des faits ou savoir-dire effectif suppose donc de la part sujet parlant la capacité (qui est une puissance) de choisir en fonction de ceux dont il va ou veut parler les moyens que le savoir-dire puissanciel met à sa disposition.

Sous le savoir-dire effectif (visée des faits chargé de la matière du discours futur) se développe simultanément le dire puissanciel qui consiste en une mise en forme de la matière à dire. Cette étape nouvelle de l'acte d'énonciation ou acte de langage s'appelle visée phrastique. La mise en forme qu'implique la visée phrastique comprend le choix de la modalité de phrase (exclamative...), celui de forme adéquate parmi celle que le système propose compte tenu de la visée des faits. C'est ici par exemple qu'on placera le choix de la forme verbale, le choix de l'extensité nominale, la modalisation des modaux... Bref, l'ensemble des opérations qui concourent à la genèse de la phrase.

Il faut insister sur le fait que visée des faits et visée phrastique sont simultanées et inséparables comme le sont le dire effectif et le dire puissanciel. C'est la mise en forme (visée phrastique) de la matière à dire qui marque le passage à l'effection autrement dit la visée phrastique, condition immédiate du dire effectif, est bien dans son ordre une puissance : c'est un dire puissanciel. S'en suive ensuite le dire (dans sa partie effective) et le dit constituant ensemble le discours et qui tombent sous le coup de l'observation directe.

Dans l'acte d'énonciation, le dire effectif correspond à la production minimale d'une phrase. C'est la phrase en construction effective entre sa limite de commencement et sa limite de fin. Simultanément et sous cette phase en construction effective se développe le dit qui, au regard de ce qu'il sera résultativement, n'a qu'une existence puissanciel. C'est à ce niveau que l'énonciateur, tout en poursuivant l'acte d'énonciation projeté dans le dire puissanciel peut jeté un regard sous son énoncé en cours d'élaboration d'où les incises (propositions généralement courtes tantôt insérées dans le corps de la phrase, tantôt rejetées à la fin pour indiquer qu'on rapporte les paroles de quelqu'un ou pour exprimer une sorte de parenthèse), les « Oui », les « Quoi » dont l'effet est de saisir globalement la partie de l'énoncé déjà réalisée avant d'en poursuivre la construction.

Le dit effectif c'est ce qui demeure du langage une fois achevée l'énonciation. C'est en d'autre terme l'énoncé.

En conclusion : l'acte d'énonciation est un projet complexe n'offrant pas de solution de continuité. Les diverses opérations dont il se compose s'enchaînent en se chevauchant. C'est une chaîne ininterrompu d'opérations étroitement imbriquées. L'acte d'énonciation débute avec l'ouverture de la visée des faits et se clos avec le dit effectif.

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