XVII. Partir en beauté

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— Je te l'ai déjà dit. Sois plus honnête avec tes sentiments. Tu dis tout le contraire de ce que ton corps réclame réellement et puis hier soir... C'était vraiment chouette.

— Dit-il alors qu'il s'est endormi au beau milieu. T'es vraiment pas croyable.

— Hé ! Circonstances atténuantes, j'étais malade.

— Mon cul oui ! Tu fais jouer la maladie que quand ça t'arrange. Je savais que je n'aurais jamais dû rentrer dans ta chambre.

— Bon, tu comptes faire l'otarie sur le comptoir encore longtemps ou pas ?

— Pourquoi ?

— J'attends mon petit-déj' moi ! J'ai faim. »

Je suis pas ta bonne, mon gars ! Débrouille-toi.

« Où est-ce que tu vas Tobias ? Hé ! Attends !

— Je vais me doucher et n'ose même pas venir ! Je te préviens, je verrouille la porte à clé.

— Même pas joueur. »

En l'espace de quelques jours seulement, j'ai pris le pli de la vie rythmée selon les exigences de Nick. Je ne me pose pas de questions. Je ne demande rien. Je le suis. Je m'exécute et je ne réfléchis pas. J'ai arrêté de réfléchir, posant ma logique sur le pas de la porte d'entrée. Rien dans ce rythme de vie ne ressemblait à ma vie d'avant. Rien n'était dans mes habitudes et même si, présentement, je vis dans une bulle, il y a encore des éléments qui m'échappent.

Je ne connais pas le gars avec qui je m'envoie en l'air. Je ne sais rien de lui. Je sais son nom et je connais sa pseudo-secrétaire, mais c'est tout.

Nick est un mystère et il refuse de me donner les clés menant aux réponses que je cherche.

J'y ai longuement pensé en me disant qu'une fois que j'aurai assez d'argent, je m'enfuirais d'ici, mais en attendant ? Suis-je supposé être son petit « boy » ?

J'ai le droit à ma vie.

« Hé ! Où est-ce que tu vas ?

— Je sors.

— Tu sors ? Et tu vas où exactement ?

— Faire un tour. Prendre l'air. Appelle ça comme tu veux.

— Attends, je viens avec toi !

— Non, non, non. Toi, tu restes à la maison. Tu fais le chien de garde. Sois sage. »

Ses sourcils se redressent et ses yeux bruns s'écarquillent de surprise. Il n'est certainement pas habitué à ce que je lui parle comme ça, mais il devra s'y faire. Je refuse de faire l'esclave sexuel plus longtemps. Je suis un être humain et j'ai moi aussi des choses sur le cœur.

« T'as intérêt à revenir avant la nuit tombée sinon je viens te chercher par la peau du cul !

— Oui papa ! Ce que tu peux être autoritaire. »

J'ai envie de retourner là-bas.

J'ai donc pris le premier bus en direction du campus et dès que j'y suis arrivé, je me suis calé contre un tronc d'arbre, à regarder les étudiants défiler sous mon nez. Il n'y a encore pas une semaine, j'étais parmi eux.

Il y a encore une semaine, j'avais des rêves d'avenir. Je me voyais avocat.

Foutue bourse de merde. Foutue école. Foutu système.

« Tiens, tiens, tiens, mais si ce n'est pas le clébard de l'école ! Yo le mendiant ! T'es revenu implorer la pitié du doyen ou quoi ?

— Tiens Noah ! T'as toujours une aussi grosse gueule. Qu'est-ce que tu me veux ?

The Other Side (BxB) - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant