Et quelle ne fut la surprise de celle-ci lorsqu'il fit part à mon père des ses intentions sérieuses envers moi.

MOSSANE SARR

Oui il veut faire de moi sa femme. Je l'aime oui. Entre lui et moi les choses sont venues naturellement.

Au début, on passait des heures à parler au téléphone et sur WhatsApp. Le vendredi, il venait lui-même me chercher à Tattaguine. Après il venait à la maison le plus souvent, les dimanches après midi pour me ramener. Et j’appréciais vraiment ce geste.

Oui je voudrais passer ma vie avec lui, avoir des enfants avec lui. Mais le hic, LE GRAND HIC est que Monsieur est marié. Oui, il veut faire de moi sa deuxième épouse.

 L'idée de me marier ne m'avait, jusque là, jamais  effleuré l'esprit, encore moins être deuxième femme.

Je ne suis pas encore prête à m'engager dans un ménage à trois. Je ne me vois pas partager mon homme. C'est au dessus de mes forces. Etre avec lui deux jours et l'imaginer avec une autre les deux jours suivants, se comportant de la même manière qu'avec moi. Non je ne peux pas, je ne suis pas prête.

Lorsque je lui ai demandé pourquoi avait-il décidé de prendre une deuxième femme, il m'a tout simplement répondu:

« Parce que je t'aime à un tel point que je ne peux plus me passer de toi. Je veux être  heureux avec toi »

Et moi je l'aimais tout autant sinon plus, mais j'ai peur. Je ne me sens pas encore prête à partager mon homme.

Je suis égoïste, me direz vous car cet homme que j'appelle mon homme est celui d'une autre et que s'il y a bien quelqu'un qui va partager son homme c'est bien elle.

Mais je n'y peux rien, on ne choisit pas l'être aimé. C'est le cœur qui nous l'impose. Et dés lors, on a deux options : se plier ou partir et souffrir.

Si je me plie à la volonté de l'amour, je risque aussi de souffrir car je ne supporterai pas ces « tours ». Et si je pars je vais souffrir encore plus car je l'aime d'un amour que j'ai du mal à expliquer.

Je suis vraiment confuse.


ABDOURAHMANE SALL

Jamais au plus grand jamais l'idée de prendre une deuxième épouse ne m'avait effleurée l'esprit, bien que j'ai signé polygamie à la mairie.

Par pure précaution.

Depuis que je suis marié, je n'ai jamais regardé une autre femme qu’Aïcha. Des filles, j'en voyais de toutes sortes mais elles ne m'intéressaient pas parce que soit elles étaient trop matérialistes soit trop superficielles.

Mais avec Mossane, c'est autre chose. Je ne sais même pas pour quelle raison ce jour là je me suis arrêté lorsqu'elle m'a hélé. D'habitude je ne prends jamais d'auto stoppeuses.

Je revenais d'une mission de Tambacounda j'étais fatigué et ne voyais que mon lit. Arrivé à hauteur de Tattaguine je la vois tendre la main pour m'arrêter.

Elle allait à Rufisque, moi à Dakar et tout le long du trajet nous avons discuté comme de vieux potes. Le destin a fait que deux semaines plus tard, je suis retourné à Tamba et j'ai fait le tout pour arriver à l'heure où je l'avais pris en auto stop deux vendredis avant et j'ai prié le Tout Puissant pour la revoir. Et Il a entendu mes prières.

J'ai aimé son ouverture d'esprit et sa maturité. La façon dont elle voyait le monde m'impressionnait. Elle est open je dirai. Elle était simple, tout l'opposé des jeunes filles d'aujourd'hui chez qui tout est superficiel, sophistiqué et virtuel.

LES TURPITUDES D'UN MARIAGE POLYGAMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant