II. Vendre son âme au diable

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Nick est derrière, blouse en cuir, cigarette au bout des lèvres, tout sourire. Je lui verrais bien des cornes et une fourche, ça irait bien avec le décor.

« Laisse-le passer, il est avec moi. »

Le titan s'écarte et je me surprends à me dire que si je me prends une claque de l'une de ses grandes mains, ça me mettrait certainement à terre pour un moment. Merde alors.

Je suis Nick sans le lâcher d'une semelle tandis qu'il se faufile habilement parmi la foule avant de se jeter dans un pouffe, en retrait.

« Mets-toi à l'aise, personne ne nous dérangera ici. »

Dans ma tête ça résonne comme un « Ne pense pas même pas à fuir mon coco ».

Je m'assois alors en face, croisant son regard salace se balader sur moi.

« Arrête ça.

— Quoi ?

— Ce que tu viens de me faire. On dirait que tu examines une quelconque marchandise ou je ne sais quoi.

— C'est ce que je fais. J'examine la marchandise. Dis-moi Tobias, qu'est-ce que tu attends de moi au juste ?

— J'ai cru comprendre que t'étais la personne à voir quand... quand enfin tu vois quoi.

— Non, dis-moi. J'ai besoin de l'entendre de vive voix.

— Quand on avait besoin d'argent. »

Son sourire lubrique ne le quitte pas tandis que l'éclairage de la boîte de nuit donne à ses yeux un éclat sauvage. Bestial. À tout moment il pourrait me sauter dessus. À tout moment...

Non, non, non ! Concentre-toi Tobias.

« T'as pas l'air bien. Tu veux un verre peut-être ? Un petit remontant, tu me parais bien pâle.

— C'est juste...

— Je te mets mal à l'aise ? »

Oui.

« Non.

— C'est rassurant. Toi et moi on est appelé à se voir régulièrement à partir de maintenant.

— C'est-à-dire ?

— T'as besoin de fric ? Moi j'ai besoin que tu me rendes un service. C'est un deal gagnant-gagnant, tu ne crois pas ?

— Et c'est quoi ce service au juste ?

— Oh, rien de bien compliqué ! Ne t'en fais pas, ça ne requiert pas une grande intelligence, mais ça peut-être un peu physique. »

« Physique ». Tout est dans ce mot. Dans la façon dont il l'a prononcé. Lentement. Accentuant particulièrement sur la fin tout en se mordant la lèvre supérieure.

« T'es un gars plutôt mignon et costaud, je peux te donner une modique somme d'argent en échange de l'une de tes nuits.

— Pardon ?

— Escorte-boy. C'est ingrat, je te l'accorde, mais ça paye bien. »

Qu'est-ce que c'est que ce délire ? Il est complètement fou ou quoi ? Hors de question !

Je me relève brusquement tandis que l'on vient me plaquer contre le fauteuil.

« Détends-toi Tobias ! C'est cool !

— T'es con ou quoi ? Y'a pas moyen que j'accepte ça.

— Oh que si que tu vas accepter. Parce que t'as besoin de fric et tu sais que c'est une solution facile à ton problème. T'es un gars intelligent, réfléchis. Tu connais beaucoup d'endroits où tu pourrais te faire un petit pactole comme ça sans trop te fouler ? »

Je pourrais faire n'importe quoi. Je peux apprendre sur le tas. Tout, mais pas ça.

« Tout, mais pas ça.

— Pourquoi pas ? T'as juste à tenir compagnie à quelqu'un. Je te demande pas de t'envoyer en l'air non plus ! Après, si t'as envie... Tu fais ce que tu veux de tes fesses, ça me regarde pas. Moi, tout ce que je te demande, c'est d'être au rendez-vous.

— Tu jures que je n'ai que ça à faire ?

— Je te l'ai dit... C'est simple, rapide et efficace. Tu bosses, je te paye.

— Et c'est tout ?

— Si t'as envie de retenter l'expérience dans le domaine, moi je suis pas contre.

— Dans tes rêves !

— Ah, mais ils disent tout ça, mais tu sais, l'attrait de l'argent... On y prend goût.

— Je suis pas comme ça.

— Dit-il ! J'ai hâte de voir ça. Bon, on conclut notre affaire mon petit gars ? »

Il sort un stylo de l'intérieur de sa veste ainsi qu'une enveloppe.

« Signe-moi ça !

— C'est quoi ?

— Un contrat ? Une précaution pour moi ? Appelle ça comme tu veux. »

J'attrape le stylo, signe sans même lire la paperasse de toute façon illisible avec si peu de lumière autour de nous et lui rends le tout sans ménagement. Si je pouvais lui jeter à la figure, je le ferais.

« Bien ! Nous voilà partenaires en affaire !

— Et maintenant ?

— Hmmm... Comme tu t'es fait jeter du campus, je présume que t'as nulle part où crécher ? Tu peux rester chez moi. J'ai de la place. »

Déjà que je viens de me vendre mon âme au diable, je suis supposé rester en enfer avec ? C'est une blague, j'espère ?

« Fais pas cette tête, je ne vais pas te violer dans ton sommeil.

— Juste pour cette nuit. Je trouverais autre chose demain.

— Comme tu voudras ! Bon, on y va ? »

Ça pue les emmerdes son business et moi, comme un con, j'ai mis les pieds dans le plat, sautant même dedans sans hésiter.

C'est juste pour une soirée. Une nuit.

Juste une et après, on sera quittes.

The Other Side (BxB) - Tome 1Tempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang