Solitude (OS)

Solitude

Stiles marchait doucement dans les bois, la nuit étant déjà tombée depuis un moment. Il ne pouvait voir le sol que grâce à la lampe de son portable. Il ne savait plus trop pourquoi il était là, mais il l'était.

Surement un besoin de solitude.

Lui qui en temps normal n'est pas capable de s'arrêter de bouger ou même de simplement arrêter de parler, il était bien silencieux depuis quelque temps. Il le savait, il savait très bien pourquoi il était comme ça. Et même s'il avait beau savoir que ce n'était pas lui, pas totalement lui, il ne pouvait s'empêcher de s'en vouloir pour la mort d'Allison. Il en était bien plus touché que ce qu'il laisser entendre.

Alors il se retrouvait là, à trébucher sur une racine au moment ou la batterie de son téléphone le lâcha. Grimaçant lorsque son pied se retourna durant sa chute, une douleur lui traversant la jambe. Il soupira.

Il ne voyait même pas comment la situation pourrait être pire. Il était seul, dans une forêt, au beau milieu de la nuit, avec, ce qui semble être une cheville foulée. Et bien entendu, dans le noir le plus complet. Seul le croissant de lune caché par les nuages pour l'éclairer, si bien qu'il ne voyait rien à deux mètres devant lui.

Vraiment, il devrait les attirer les emmerdes.

Les minutes passèrent, de même que la température chuta. S'il ne voulait pas se transformer en statue de glace, il devait bouger.

Prenant sur lui, il se releva doucement à l'aide de ses mains. La douleur se réveilla lorsqu'il bougea légèrement son pied. Étouffant un gémissement entre ses lèvres, haletant, il ne put retenir le second, grognant de douleur lorsqu'il reposa son pied sur le sol en avançant d'un pas bancal.

Marchant doucement, il se stoppa cependant une vingtaine de minutes plus tard quand il entendit le léger craquement des branches mortes. Son cœur manqua un battement. Peut-être que si, finalement, la situation pouvait encore empirer.

Un souffle passa doucement la barrière de ses lèvres.

Puis il le vit. Isaac. Devant lui, droit, qui le fixait. Depuis combien de temps le jeune loup était rentré, ça, il ne le savait pas. Mais ce qu'il savait, c'est qu'il sentait cette impression qu'un poids quittait ses épaules, un poids dont il n'avait jusqu'à lors pas connaissance. Un poids qui devrait être là depuis le décès de la fille Argent. Le soulagement l'envahit.

Le jeune Lahey s'approcha lentement, comme s'il avait peur de le faire fuir. Puis il le prit dans ses bras.

Ils n'avaient jamais vraiment parlé tous les deux, mais pour autant, ils le savaient, l'autre leur avait manqué.

Stiles respira l'odeur de l'autre, la tête plongé dans son cou. Son odeur, ses mimiques et ses grognements de mécontentement, tout lui avait manqué. Il s'apaisa un peu plus, s'accrochant au t-shirt du garçon.

Isaac passa un bras sous ceux du blessé et toujours sans dire un mot, il l'aida à marcher, à ne pas trop s'appuyer sur sa cheville tordu tout en prenant un peu de sa douleur jusqu'à sa voiture garée au bord de la forêt.

Le loup installa l'adolescent à la place du passager et se mit derrière le volant. Il tourna la tête vers le propriétaire de la jeep, le regardant droit dans les yeux, mais cette fois, ils se sourirent. Un sourire comme ils n'en avaient plus fait depuis longtemps, un vrai, un de ceux que l'on fait quand nous sommes heureux, celui présent sur notre visage lorsque nous sommes en présence des personnes qui nous sont chères.

Prenant la route de l'hôpital, Stiles la tête contre la vitre savait, tout n'était pas parfait, mais tout irait mieux maintenant.

Parfois, nous avons juste besoin d'être un peu seul, pour réfléchir, pour mettre nos pensées en ordre. Mais parfois, la solitude peut vous apporter certaines choses, des choses dont nous avons besoin.

Cette fois, la solitude lui avait rapporté Isaac.