Partie 1 sans titre

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"C'est passé ? C'est fini hein ? "

Aucune réponse, sa voix grave et teintée d'inquitétude résonnait dans cette sinistre pièce aux murs blancs et nus. L'éclairage artificiel, provenant de faibles néons grisonnant, éclairait cet homme en sueur au beau milieu de la pièce.

"Il est partit, tu peux venir me détacher ?"

Une nouvelle fois, seul le faible écho de sa voix lui fit office de réponse. Face à ce silence, il commença à s'agiter et tirer sur les liens qui le retenaient sur son fauteuil, faisant lentement appaitre des marques sur ses poignets et ses mollets. Le frottement de la corde sur sa peau ne le fit pourtant pas cesser de gesticuler, la sangle maintenant son buste contre le dossier non plus et sa voix gagnait en intensité à chaque seconde passée.

"C'est à nouveau moi, viens me détacher je sais que t'es là ! "

Il ferma les yeux un instant, cessant tout mouvement pour respirer plus calmement afin de reprendre un rythme cardiaque plus lent malgré la nervosité qui le gagnait. Celle-ci transparaissait dans les gouttes de sueur qui perlaient sur son front à peine ridé. Peut-être était-ce la chaleur de la pièce renforcé par l'éclairage qui produisait cet effet.

" Je t'en prie, viens..."

Il baissa alors légèrement la tête et tenta de se repositionner pour trouver une position plus confortable mais fermement attaché comme il était, cela lui était impossible. Son regard se mit alors à parcourir la pièce. Autour de lui, les murs blancs étaient totalement délavés, viellis et même jaunis par le temps et rien, pas une seule trace d'activité humaine ne les décorait. Ses pieds étaient légèrement relevés malgré les liens qui le retenaient à ce grand fauteuil en position semi-assise, sûrement que le carlage blanc ne lui était pas agréable par sa fraicheur. Sa sueur provenait-elle donc de son angoisse ?

"T'es où ? Me laisse pas je t'en supplie..."

Lorsqu'une ombre se fit appercevoir sous la porte, il chercha alors par tout les moyens à la voir, ses yeux s'emplissant subitement d'espoir tout comme sa voix.

"Chérie c'est fini ! Vient !"

Mais l'ombre défila sans s'arrêter, aucunement affectée par son appel de détresse. Alors, une fois qu'il vit ça, il commença à remuer dans tout les sens. Défaire ses liens par de simples gestes était chose impossible à vue d'oeil mais c'est pourtant ce qu'il semblait entreprendre, tel un chien enragé, poussant des bruits et des gémissements tout en continuant d'hurler.

"C'est moi ! Vient ! Je suis seul !"

Ce sont les seuls mots qui sortaient de sa bouche, tous étaient désorganisés et hurlés avec terreur quand soudain la porte s'ouvra en grand, ce qui eût pour effet de le stopper net dans un sursaut.

Une femme, jeune brunette habillée de vêtements tout à fait banals mais entièrement noirs, se tenait dans l'entrebaillement de la porte, en retrait. Ses cheveux à longueur des épaules, cachaient une partie de son visage mais son regard laissait entrevoir pitié et crainte à la fois. Mais plus surprenant encore : de l'amour. Ses mains étaient dissimulés dans la poche avant de son sweat bien trop grand pour elle, restant ainsi à le regarder d'un air hésitant mais avec un sang froid tout de même indéniable, comme si cela lui était habituel. Alors il avança légèrement son cou pour s'adresser à elle d'une manière plus neutre.

"Enfin te voilà.. Tu peux me détacher s'il te plait ? J'en peux plus d'être retenu ainsi, j'ai plus qu'une envie à cet instant et c'est te prendre dans mes bras"

Pendant un instant, les yeux de la jeune femme jonglaient entre ceux de son supposé mari, coinjoint ou bien simplement copain et les liens qui le clouaient à ce siège.

"Comment je peux être sûre que c'est toi ?

- Je t'ai demandé moi-même de m'enfermer et m'attacher, je sais me contrôler.

- T'en aurai pas eu besoin si tu le savais."

Un court silence pris place alors qu'il cherchait une réponse, le ton détaché de la brunette ne semblant pas l'aider.

"Ecoute, je t'aime et tu sais comment je suis.. Détaches moi, tu verras bien ? Je ne te ferais pas de mal, lui non plus je pense mais je voulais juste prendre mes précautions au cas où, tu sais comment il est lui aussi, tu veux bien me relâcher ?

Quelques secondes suffirent à convaincre la malheureuse. A peine s'approchait-elle de lui que ce dernier se mit à sourire doucement. Son sourire s'élargit de plus belle lorsque son genoux se posa au sol pour défaire ses attaches aux mollets. Pourtant, rien ne se produisit. Les liens tombèrent tous un à un, après un court instant plus rien ne fut en mesure de le retenir. Lorsqu'elle se redressa, il se leva à son tour pour être au plus près de son visage. Alors, pris par un élan d'amour, c'est un long et tendre baise que s'échangèrent les deux jeunes gens, la main de l'homme posé sur la joue de sa femme. Mais lorsque leurs lèvres se détachèrent, il la regarda longuement avant de la prendre par les épaules et brusquement la propulser sur le fauteuil. Un cri de surprise, mêlé à un peu de douleur se fit entendre alors qu'il s'empressa de gagner la porte. Elle se releva, courant jusqu'à celle-ci mais il lui fermit au nez et bloqua la porte de tout son poids pour enfermer son amour qui tambourinait contre celle-ci.

"Mais tu fout quoi putain ? C'est qui ?!"

Sa seule réponse, fut un singulier rire aigüe suivit d'un bruit de serrure, ce qui l'affola encore plus.

"Non non non non non, c'est pas toi, arrête, arrête !"

Ses paroles n'avaient aucune atteintes, rien ne se faisait entendre de l'autre côté de la porte si ce n'est qu'une réspiration haletante, excitée. Après plusieurs minutes à l'interpeller, à cogner cette unique porte, elle finit par perdre espoir et se taire, sanglotant, réalisant doucement que c'était son tour d'être enfermée.


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⏰ Última actualización: Apr 13, 2018 ⏰

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