Chapitre 44 - Coucou, c'est Dame Nature !

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« Philippine, ton ennemie mortelle est là et tu vas te contenter de rester dans ton bureau ? »

Totalement. Je lui ai déjà fait la nique sur un contrat, je ne vais pas non plus me pavaner devant elle. Ça serait puéril.

Mon ordi se lance, les programmes s'ouvrent et ma thermos de café est pratiquement vide.

Il me faut du café.

Je me lève donc vers la machine quand j'entends vaguement leurs voix à travers la porte de la salle. Les stores sont tirés alors je ne vois rien et je n'entends pas très bien non plus ce qu'ils se disent, mais je sais que le ton monte.

Défonce-la !

« Si ça se trouve... Il l'a « défoncée » sous un autre aspect... Tu sais... de façon horizontale et... »

Ta gueule, cerveau. N'en rajoute pas.

« Allez, t'en crèves d'envie. Prends ta tasse et va voir. »

J'avoue. J'en meurs d'envie. Je veux savoir ce qu'il se passe.

— Oh ! Je ne savais pas qu'il y avait du monde dans la salle de réunion, pardonnez.

Ils me dévisagent tous les deux, coupés dans leur discussion par ma simple présence. J'aime faire cet effet-là et imposer le silence quand j'entre quelque part.

— Philippine, quelle bonne surprise. Vous avez la fâcheuse manie de vous inviter partout comme si vous étiez chez vous, ma parole.

— Non, si j'étais chez moi, je ne permettrais même pas à mon tapis de voir vos pieds sur lui. Vous avez grossi, non ? Cet ensemble ne vous convient pas.

— Dois-je vraiment tenir compte de vos remarques ? Après tout, vous êtes celle qui a le plus mauvais goût parmi nous.

Son regard se porte alors sur Olivier et je comprends son grotesque sous-entendu.

— Judith, ne commence pas. Philippine, tu veux bien nous laisser ? me demande Olivier en insistant sur la fin de sa phrase comme pour y cacher un ordre.

— Oh, mais bien sûr ! Je ne voudrais surtout pas vous déranger et puis j'ai du travail à faire. Du vrai travail. Je n'ai pas de diplôme en « Je reste accrochée à mon ex comme une moule à son rocher », moi.

— Vous n'avez...

— Non, non. Ne répondez pas. Juste, taisez-vous. Votre voix stridente m'agace et je ne suis pas d'assez bonne humeur pour supporter vous entendre. Vous ne connaissez donc pas le dicton : le silence est d'or ?

— Pourtant, à ma connaissance, vous êtes la seule monopolisant la parole, Philippine.

— Ah parce que vous avez des connaissances ? Première nouvelle.

— Philippine ? Dehors s'il te plaît, relance Olivier exaspéré.

— Comme c'est si gentiment demandé, je m'en vais.

En tentant d'ouvrir la porte en tirant dessus, je renverse une partie de ma tasse de café sur Judith se tenant juste derrière moi.

— Holala ! Comme je suis maladroite. Comme on dit... il y a des jours sans...

— Mon chemisier ! s'écrie cette dernière. Il m'a coûté une fortune !

— De nos jours, les gens jettent vraiment l'argent par les fenêtres. Incroyable.

Je retourne donc à mon bureau avec un petit sourire de satisfaction tandis que mon cerveau danse la samba, fou de joie.

J'ai accompli ma B.A de la journée.

Quelques minutes plus tard, Judith quitte la salle de réunion et Olivier arrive droit dans mon bureau, refermant la porte derrière lui.

Oh, on dirait que c'est mon tour.

« La fessée ! La fessée ! La fessée ! »

Mais ta gueule, toi.

— Avoue-le, Philippine, tu l'as fait exprès.

— De quoi ?

— Ne joue pas l'innocente.

Holala, c'est quoi ce ton désagréable ? Tu vas te calmer, toi.

— Est-ce que j'ai renversé ma tasse de café volontairement sur Judith aux yeux de biche ? Non.

— Mouais...

— Ne me crois pas si tu ne veux pas me croire, écoute. Je n'ai plus l'âge de justifier mes faits et gestes.

— T'es de mauvaise humeur ce matin, c'est dingue.

— Pas vraiment, le soleil brille, les oiseaux chantent, tout va bien dans le meilleur des mondes.

— C'est ça, fous-toi de moi.

— Oh, tu as deviné tout seul ? Bravo ! Tu veux un susucre ?

— Philippine !

Abaissant violemment l'écran de mon outil de travail, je regarde Olivier qui me fusille du regard, les bras croisés.

Tu peux prendre ton air de patron, ça ne marche pas. Pas avec moi.

— T'as tes règles ou quoi ?

— Bravo encore une nouvelle devinette réussie !

— Je vais mettre ça sur le coup des hormones.

— T'as raison. Pour toi, il faut toujours accuser quelque chose d'autre. C'est tellement plus pratique. Au fait, qu'est-ce qu'elle faisait là, la vilaine ?

— On avait une réunion.

— Waw ! Et moi qui pensais que vous jouiez au scrabble tous les deux. C'est dingue.

— Écoute, je ne suis pas non plus obligé de tout te dire, ok ?

Ah ouais ? Tu veux vraiment partir sur chemin là avec moi ? T'en es certain ?

J'attrape mon sac, mes affaires et passe la porte du bureau.

— Je peux savoir où tu vas au juste ?

— Je ne suis pas obligée de tout te dire ! Quelqu'un m'a dit ça récemment.

— Philippine !

— Tchao !

J'ai une journée relax au spa qui m'attend. Quoique... je pourrais aussi rentrer, me mettre en pyjama, mater toutes les saisons de je ne sais quelle série sur le canapé.

Ça me paraît pas mal comme plan ça. Allez, j'adopte !

Philippine - Tome 1حيث تعيش القصص. اكتشف الآن