La légende de Perceval - Eva

Prologue

Samedi 3 juillet 201x, au village de .... Il est 8h du matin.

Une petite Twingo verte pomme prend un virage très serré et s'arrête abruptement. La conductrice du véhicule injure son GPS : il ne capte plus le signal et elle est perdue. Quelques curieux de bon matin assistent cachés derrière leur fenêtre la scène en prenant tranquillement leur café.

La portière s'ouvre, et en sort une jeune femme brune, la vingtaine passée. Elle porte ses cheveux en queue de cheval et a les traits tirés. Elle porte un sweat froissé, un pantacourt noir et a des sandales plates aux pieds. Elle s'étire et fait quelques pas afin de se dégourdir les jambes.

Elle sort ensuite son téléphone, fait quelques manœuvres sur son écran et le porte à son oreille.

«Oui Mamie, c'est moi. Je suis à l'entrée du village, mais mon GPS n'a plus de signal ! Je ne sais même pas où aller désormais... oui j'ai dépassé la côte et je suis devant un bar tabac...Ah... Bon je t'attends alors... Ne te dépêche pas, prends le temps de te préparer, il fait frais dehors. »

Elle raccroche et pousse un soupir.

Elle en profite pour vérifier sa coiffure avec le reflet que lui procure la vitre arrière de sa voiture. Elle enlève prestement l'élastique de sa queue de cheval, tente de se recoiffer avec les doigts puis attache de nouveau ses cheveux.

Une sonnette de vélo retentit au loin, elle se retourne et sourit en reconnaissant la nouvelle venue.

Une jeune retraitée arrive sur un vélo, un petit sac à dos posé sur le panier avant. Elle est habillée d'un coupe-vent jaune, d'un pantalon blanc en coton épais et d'une vieille paire de basket.

«Eva, ma chérie ! Tu étais presque arrivée, quelle dommage que ton appareil ne fonctionne plus ! Enfin c'est le risque avec la Bretagne, nous n'avons pas autant d'antennes relais que vous les Parisiens ! »

Elle descend de son vélo, déplie la cale afin de le stabiliser et prend sa petite fille dans les bras.

« Je suis ravie de te voir. Ton appel d'hier soir m'a un peu surprise, mais tu sais bien qu'il y aura toujours une chambre pour toi à la maison, peu importe le temps que tu passeras avec moi !

- Oui mamie, je suis consciente de t'avoir prise au dépourvue, mais je ne pouvais me tourner que vers toi. Papa et maman n'auraient pas pu prendre le recul nécessaire à la situation... Et puis c'est une bonne opportunité pour moi que de découvrir un peu mieux la Bretagne et qui sait peut-être y déménager ? Cela fait quelques temps que je songe à quitter Paris afin de m'installer en province, et dans l'idéal dans la région.

- Bon tu m'expliqueras ça à la maison. Ici, ce n'est pas vraiment le meilleur endroit pour discuter ! »

La grand-mère embrasse une dernière fois sa petite fille, enfourche son vélo et une fois s'être assurée que sa petite fille est bien remontée dans son véhicule, se met en avant afin de pouvoir lui montrer le bon chemin pour arriver chez elle.