Chapitre 2

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Adrien se dirigeait vers la cour du collège où devaient avoir lieu les répétitions. Après avoir supplié son père pendant des jours d'y participer, il était heureux et fier d'y aller. Le pas pressant, le jeune homme arriva dans le gymnase, encore vide à cette heure, étant donné qu'il était arrivé en avance. En effet, pour pouvoir jouer le rôle de son alter-ego, -on ne pouvait pas rêver mieux en terme d'acteur- le jeune mannequin avait dû se soumettre à certaines conditions. Premièrement, Nathalie et le Gorille devaient obligatoirement l'accompagner devant l'entrée du collège à chacune de ses répétitions. Ensuite, dès qu'il avait fini, son père l'obligeait à rentrer immédiatement après. Et pour finir, il devait éviter les mouvements de foule et arriver aux heures les moins pleines.
Le temps que ses partenaires de scène arrivent, Adrien se mit à réfléchir. Il avait discuté avec Plagg de sa situation -bien que le petit chat miniature ne soit guère plus intéressé par sa vie que par le délicieux camembert qu'il avait sous les yeux-. Celui-ci lui avait conseillé de faire attention à ne pas reproduire exactement ses pas et ses mimiques et de changer légèrement le timbre de sa voix afin qu'on ne puisse pas le reconnaître. C'était une bonne idée. Bien sûr, malgré le fait qu'il était glouton, poltron et grognon, Plagg était fidèle et pouvait parfois se présenter comme bon conseiller.
Le jeune homme entendit des bruits de pas dans le couloir, suivi d'éclats de voix. Lorsqu'ils se rapprochèrent, Adrien entrevit Mlle Bustier et Mme Comtie, la professeur de théâtre, suivies des élèves choisis pour jouer les rôles. Dans le groupe il y avait bien sûr Marinette, qui jouait le rôle de sa dulcinée, Kim dans celui de l'akumatisé, Rose, pour représenter l'amie qui causerait l'akumatisation ainsi qu'une flopée d'élèves, censés faire les victimes. Marinette se dirigea maladroitement vers lui, les joues légèrement colorées de rouge et lui balbutia:
«Sa...Salit Adriu ! Euh je veux dire salut Adrien !»
Adrien soupira intérieurement. Quoique qu'il fasse, il ne comprendra jamais pourquoi Marinette bafouillait quand elle lui parlait.
«Salut Marinette ! Prête pour jouer Ladybug ?» lui répondit-il pourtant avec un grand sourire, inconscient de l'effet que produisait celui-ci sur sa jeune camarade.
Marinette opina doucement de la tête et lui adressa un étrange sourire.
Il se dirigèrent vers une salle, spécialement conçue pour le théâtre. Les gradins étaient installés comme dans l'ancien temps, tassés de partout pour accueillir le maximum de personnes sans pour autant se départir de leur élégance. Les fresques peintes sur le plafond étaient la parfaite représentation d'une peinture dont Adrien ne se souvenait plus du nom et ornaient l'amphithéâtre avec soin.
La professeur de théâtre tapa dans ses mains pour réclamer le silence, arrachant le jeune homme de sa contemplation et dit :
«Bien, puisque tout le monde est là, nous allons pouvoir commencer. Je vais répartir les tâches. Kim tu iras t'entrainer avec Rose pour jouer l'akumatisé.» commença-t-elle en leur tendant une liasse de feuilles. «Vous, après avoir pris connaissance de vos rôles, je veux que vous réfléchissiez aux costumes, accessoires et aux fausses blessures» poursuivit-elle tout en distribuant ses papiers à pleine vitesse aux élèves des autres classes.
«Et enfin» Elle se tourna vers les deux jeunes héros.
«Vous deux, vous allez commencer dès maintenant à jouer. Vos rôles sont les principaux et sont essentiels à la bonne tenue du spectacle. Je veux que vous donniez le maximum pour les jouer à la perfection ! Je vous laisse la salle. Maintenant au travail !»
Elle leur fourra le reste des feuilles dans les mains et se précipita à la suite des élèves qui bavardaient joyeusement en se dirigeant vers les coulisses.
Un silence gênant accompagna le départ du petit groupe. Adrien fut le premier à le briser, ayant l'impression que Marinette était devenue muette.
«Euh... je propose qu'on commence par lire le texte...»
Marinette sortit soudainement de sa léthargie et acquiesça.
«Oui...oui bien sûr !» répondit-elle avec un peu trop de précipitation.
Ils baissèrent les yeux vers le scénario. Dans celui-ci, il était question de Gardiboum, un jeune gardien du Louvre, akumatisé à la suite de la détérioration d'une de ses œuvres par une jeune fille. Il projetait des jets de peinture qui explosaient au contact de la peau et transformaient ses victimes en peinture géante. Ladybug devait invoquer son LuckyCharm (ici une ventouse) et gagner le combat. Chat Noir devait l'aider en utilisant son cataclysme sur une statue pour la faire tomber derrière Gardiboum.
-C'est un bon scénario- se dit le jeune mannequin -D'autant plus que mon caractère est superbement bien représenté-
En effet, Chat Noir avait le droit à des jeux de mots, des moments fanfarons et à une belle séance de drague où il prenait sa Lady dans ses bras.
Lorsqu'il eut fini, Adrien releva la tête vers Marinette, et s'aperçut que ses mains tremblaient. Mettant cela sur le compte du stress, il s'approcha et mit sa main sur son épaule.
«Ne t'inquiète pas Marinette, ça va bien se passer.»
Celle-ci lui sourit et dit d'une voix faussement enjouée :
«Bon, on...on y va ?»
Adrien lui rendit son sourire et lui répondit :
«Quand tu veux ma L...»
Se reprenant de justesse, il parvint à articuler :
«Ma...Marinette !»
La jeune styliste lui jeta un regard d'incompréhension et reporta son attention vers son texte.
Adrien en profita pour l'observer plus attentivement. Oui, il était heureux que Marinette joue le rôle de Ladybug, d'autant plus qu'elle lui ressemblait drôlement, mais il aurait voulu pouvoir interpréter la scène où Chat Noir prenait Ladybug dans ses bras avec la véritable Ladybug.
-Tant pis- se dit-il -C'est un spectacle-
Et il commença à lire.



Marinette se concentra du mieux qu'elle pouvait pour s'imprégner de l'histoire. D'habitude, tout se passait en improvisation, mais là, chaque parole et chaque geste était méticuleusement dicté et préparé à l'avance. Elle était étonnée d'avoir vu Adrien bafouiller avec son prénom, lui qui avait une diction si parfaite d'habitude. N'y faisant pas trop attention, elle employa toute sa volonté pour éviter de faire une erreur et commettre l'imprudence de laisser échapper une information compromettante sur son identité.
Le reste de l'après-midi passa vite, trop vite au goût de Marinette. Ils avaient déjà bien avancé sur le scénario quand la professeur revint dans la salle.
«Très bien ! Vous avez bien travaillé ! Vous pouvez rentrer chez vous ! Je vous attends lundi prochain à la même heure pour la deuxième répétition. Ah et oui ! Il faudrait que vous vous occupiez de vos costumes et les rameniez au plus vite ! C'est possible ?»
Adrien se tourna vers Marinette qui rougit quand elle sentit ses beaux yeux verts se poser sur elle.
Sentant qu'on attendait d'elle qu'elle couse les costumes, elle répondit :
«Pas de soucis je peux les faire si vous voulez !»
«Parfait !» s'écria Mme Comtie «A la semaine prochaine !»
Et elle s'en alla.
Marinette resta clouée sur place, sans trop savoir comment dire au revoir à l'élu de son cœur, mais, contre toute attente, Adrien se pencha vers elle et l'embrassa sur les deux joues pour lui adresser ensuite un signe de la main et s'éloigna.
«Salut Marinette !»
«A.. à plus !» bafouilla-t-elle avant de poser les doigts sur l'endroit où les lèvres d'Adrien l'avaient touchée.
L'air rêveur, elle se dirigea vers chez elle, quand elle entendit sa poche vibrer. Elle sortit alors son téléphone de sa poche et lut le nom qui s'affichait.
Alya.
Marinette décrocha.
«Allo Alya ?!»
«Coucou Mari ! Alors cette première répétition avec ton prince ?»
«Génial ! Et plus il m'a embrassé !»
«QUOI ???!!!!»
La voix d'Alya résonna si fort que la jeune styliste eut la sourde impression qu'elle se trouvait à côté d'elle.
«Enfin sur la joue, il m'a fait la bise quoi...»
«Ah je comprends mieux...»
Le ton de la jeune reporter se faisait moqueur quoique légèrement déçu.
Le temps que les deux amies discutent, Marinette arriva chez elle. Après avoir salué ses parents et prit une assiette de biscuits, elle monta dans sa chambre pour se mettre à coudre le costume de son alter-ego.

Un spectacle plus que parfaitWhere stories live. Discover now