— Compose le numéro et dis-moi ton nom, je vais la prévenir qu'il faut qu'elle vienne te récupérer.
— Jones.. Ethan Jones. Elle c'est Lily.
Sa main est à présent dans mon dos qu'il caresse du bout des doigts ; je parviens petit à petit à me calmer. Je lève les yeux vers lui et bien que je vois ses lèvres bouger, je n'entends aucun son. Il pose sa main sur mon front, certainement pour prendre ma température mais ce contact me fait comme un coup d'électricité dans tout le corps. Sans réfléchir, je me blottis dans ses bras, mes yeux se ferment lorsque je sens qu'il referme son bras autour de moi. J'arrive à nouveau à me concentrer sur les sons qui m'entourent.
— Ethan ? Ta soeur m'a dit qu'il fallait que je te ramène puisqu'elle n'a pas le permis. Elle m'a parlé de ton père qui devrait normalement être avec toi. Tu sais où il est ?
— Il n'est plus là. Il ne sera plus jamais là. Je le sens se crisper puis s'éloigner de moi pour me regarder. C'est ça qu'il faut que je dise à ma soeur, c'est pour ça que je suis... comme ça.
Il hoche la tête mais ne dit rien de plus, il m'aide à me relever et nous emmène jusqu'à sa voiture un peu plus loin.
Il m'a demandé de lui confirmer à nouveau l'adresse qu'il a en suite entrée dans son GPS puis le reste du trajet s'est effectué dans le plus grand des silences. Pas un silence qui met malaise et où on cherche ses mots pour le briser. C'est un silence doux et qui je pense m'étais nécessaire. Une fois dans mon allée je sors de la voiture et je le remercie avant de fermer la portière. Je m'avance vers la porte et j'inspire un grand coup pour me préparer à ce que je vais devoir affronter une fois à l'intérieur.
— Finn. Je me retourne vers la voiture, il a la tête sortit et il me regarde.
— Non, moi c'est Ethan. Je réponds sur un ton presque méprisant.
— Et moi c'est Finn. Fais attention à toi, Ethan.
La voiture s'éloigne et j'ouvre la porte.
Je ne suis pas prêt à affronter ça, mais je n'ai plus le choix.
Lily Jones.
Ethan est partit sous la douche depuis environ une heure, je crois qu'il m'en veut ; ou peut-être que c'est à lui qui en veut. Lorsqu'il est rentré, j'ai dévalé les escaliers pour aller le voir ; et il est tombé dans mes bras, littéralement. Tout son poids s'est échoué sur moi et son corps s'est mit à trembler si fort que j'ai pensé qu'il avait des spasmes. Je lui ai demandé où était papa, me fichant un peu de la réponse, ce à quoi il a avec difficulté répondu "Il n'est plus". Le choc de cette phrase a été si puissant que ça a été à mon tour de ne plus tenir sur mes jambes. Aucune larmes ne sont sorties, rien du tout. Mes jambes m'ont juste lâchées, et puis ce fut le trou noir. Ethan est partit vexé je crois, que je ne réponde pas à ses questions, que je ne lui parle pas, que je ne pleure pas. Il a dû penser que ça ne m'affectais pas. Depuis, je suis allongée dans le lit de papa avec les mots de mon frère qui raisonnent dans ma tête.
Il n'est plus. Il n'est plus. Il n'est plus.
Bien sûr que ça m'affecte bordel, c'est mon père... ou c'était mon père ? Non. J'arrive pas à croire qu'il puisse s'en être aller, sans me dire adieu. Il doit être caché quelque part à jouer son ivrogne débile. Il est égoïste, certes, mais je refuse de croire qu'il le soit à ce point là. Et puis, je sais qu'il a toujours eu une préférence pour Ethan, que lui et moi on n'était pas spécialement proches, mais je méritais ce adieu tout autant, non ? Ma tête est entrain d'exploser. Tout ce que m'as dit mon frère revient petit à petit dans mon esprit et ça me déchire le coeur. Les draps ne sentent pas, ils puent mon père. Son odeur est trop présente autour de moi, il est trop partout en étant nul part ; je ne peux plus le supporter.
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comètes
Romanceil est éprit de lui, de ses blessures et de ses yeux noisettes. il le fait vivre en un regard, mourir en une absence.
Chapitre un.
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