Chapitre 2

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Une fois de retour dans la grande cité qu'est Réliah, je me surprends à admirer les lumières de la ville

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Une fois de retour dans la grande cité qu'est Réliah, je me surprends à admirer les lumières de la ville. Bien qu'elle soit située au sommet d'un des dix monts, Réliah est on ne peut plus moderne. Des taxis en forme d'oiseaux traversent le ciel de tous les côtés, respectant un code aérien si complexe que je ne suis pas sûre de pouvoir conduire un jour. La foule se dirige tantôt à droite, tantôt à gauche en un seul mouvement, comme si tous ces êtres ne formaient qu'une seule et même créature.

Ma mère marche devant moi d'un pas décidé, les bords de sa robe flottant dans le vent et une écharpe recouvrant sa cicatrice, vers notre petite maison située dans un coin isolé de la ville. Alors que la nuit tombe peu à peu sur Réliah, je ne peux m'empêcher de penser que, à quelques mètres de moi, se produit l'Echange, le seul moment de la journée où le pont est libre d'accès, et le seul endroit qui pourrait assouvir mon envie d'aventure.

- Isa dépêche toi! m'ordonne ma mère, Nous devons être rentrées avant qu'il ne fasse...

- Totalement nuit, la coupé-je, Oui je sais maman!

Elle ouvre la bouche, sûrement dans le but de me gronder, mais la referme de suite, non sans avoir lâché un long soupire. Elle se détourne et continue d'avancer, en accélérant le pas. Alors que je m'apprêtais à faire de même, quelque chose attire mon attention sur ma gauche. Sur le sol, un élément brille de mille feux, et les gens s'arrêtent pour le regarder. Certains repartent horrifiés, tandis que les plus curieux ont l'air de se demander ce que cela fait là. Je lance un regard à ma mère, qui continue son chemin sans n'avoir rien remarqué, puis reporte mon attention sur l'objet à terre. Si je m'en approche juste pour voir ce que c'est, j'aurai sûrement le temps de revenir derrière ma mère sans qu'elle ne se rende compte de ma machination.

Je cours discrètement vers l'endroit où se trouve l'objet, et quand j'arrive à sa hauteur, je me rends compte que c'est une bague. Enfin, plus précisément il s'agit d'une chevalière. Elle porte les signes de la ville de Téllisia, ennemie jurée de Réliah depuis la nuit des temps. Que fait-elle là? Une vieille dame se tenant à côté de moi écarte son petit-fils de la bague.

- Ne t'approches pas Gabi, murmure-t-elle au petit garçon, C'est un maléfice. C'est tout à fait impossible que ça soit arrivé ici sans magie.

Le petit garçon se cache derrière sa grand-mère, et celle-ci regarde l'objet avec un dégout si prononcé qu'il en fait peur à voir. Je l'observe à la dérobée, buvant chacune de ses paroles. Je n'ai jamais cru à la magie, pour la simple et bonne raison que les gens y ramènent toujours tout ce qu'ils ne peuvent pas expliquer. Pour moi, il s'agit simplement d'une chimère inventée par les Hommes pour se rassurer. Pour expliquer l'inexplicable. Comme la présence de cette bague Téllisiane par exemple. Mais parfois, il n'y a juste pas d'explication. Cette chevalière est là. Point. Il ne faut pas chercher plus loin.

Soudain, les microphones situés un peu partout dans la ville se mettent en marche, et l'attention des quelques passagers qui restent dans la rue est, pendant un court instant, fixée sur le message.

" Habitants de Réliah, le soleil a atteint sa tanière! Dans environ une quinzaine de minutes, vous devrez tous êtres rentrés dans vos humbles demeures. Amicalement"

Pendant que le message passe, j'attrape discrètement la chevalière et me retourne pour m'en aller. Derrière moi, un cri de la grand mère se fait entendre, alors que je suis déjà quelques mètres plus loin.

- La bague! s'époumone-t-elle, Elle a... disparu!

Je me surprends à rire toute seule. Ces pauvres gens y croient vraiment, en leur magie. Et si, l'espace de deux minutes, cela fait de moi une magicienne qui a fait disparaître une chevalière, et bien pourquoi pas!

Je fouille l'horizon des yeux à la recherche de ma mère et, ne la voyant pas, je continue seule mon chemin vers notre maison. Il me reste tout au plus dix minutes pour arriver chez moi. Pourtant, dans la semi-pénombre de cette soirée, je me sens bien. Mes vêtements entièrement noirs me camouflent, et j'ai l'impression d'être l'héroïne d'un des contes anciens de Réliah. Les taxis volants sont presque tous arrêtés et désertés, les gens se font rares et il me semble que je redécouvre ma ville. Vide de ses habitants, elle paraît tellement plus grande. Le ciel s'est vite transformé en une étendue d'étoiles toutes plus brillantes les unes que les autres, et je me sens soudain toute petite dans l'immensité de cet endroit désert et magnifique. Et cela me va bien. Parce que j'ai l'impression de ne pas avoir le pouvoir sur moi-même en ce moment, et contre toute attente, cela me rend ivre de joie. Mon esprit lâche totalement prise, et tous mes membres se détendent. J'inspire une grande bouffée de cet air si pur que moi seule respire, et me mets à courir. Pas seulement parce que je suis en retard, mais aussi parce que j'ai l'impression que d'une minute à l'autre, mes pieds pourraient décoller. J'ai l'impression que, si je le veux vraiment, je peux m'envoler. Passer au dessus de ce pont, narguer les gardiens et voyager. Découvrir le monde. Aller où je veux, quand je veux, et n'écouter que mes propres lois. Peut-être trouverai-je en chemin des réponses à mes questions.

Sur ces envies de liberté, j'arrive devant ma maison. Ses vieilles briques faisant face à la mer me font sourire instantanément. J'ai toujours adoré arriver chez moi. Cet endroit isolé et placé en face de la mer m'a toujours apaisée. Après un petit laps de temps, je me rends compte que les lumières sont éteintes et que la maison semble vide. Mes sourcils se froncent quand je réalise ce que cela veut dire. Ma mère est toujours dehors, alors que le couvre-feu est dans cinq minutes. Je commence à faire le tour de la maison, pour m'assurer qu'elle ne soit pas dans le grenier ou dans le jardin de derrière. Aucune trace d'elle. Je ne sais pas vraiment ce qui arrive à ceux qui ne respectent pas la loi du couvre-feu, mais les quelques rumeurs que j'ai entendues à ce sujet m'ont toujours terrifiée. Et s'ils la torturaient? Et s'ils me l'enlevaient? Et s'ils la gardaient prisonnière? La panique s'empare peu à peu de moi, et une résolution murit progressivement dans mon esprit.

Je vais la chercher.

~~~

Salut! Désolée, je sais que ce chapitre a mis beaucoup de temps à sortir mais je préférais écrire un chapitre que j'aimais bien plutôt que quelque chose de baclé... Donc voici le chapitre!

Que pensez-vous qu'il est arrivé à la mère d'Isa?

Comment pensez-vous que la chevalière s'est retrouvée là?

Avez-vous apprécié le chapitre?

Si vous avez des remarques ou autre, n'hésitez pas, ça m'intéresse vraiment de savoir ce que vous en pensez! Si le chapitre vous a plu, n'hésitez pas à également voter, c'est toujours encourageant!

Sur ce, je vous souhaite une bonne fin de soirée! (ou bonne journée si vous lisez le chapitre plus tard!)

Le Pont Qui Nous SépareDonde viven las historias. Descúbrelo ahora