Chapitre 1 : Un nouveau départ

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Thomas:

Deux ans, deux putain d'années que son visage me hante, deux putain d'années que je souffre à en mourir, deux putain d'années que je me noie, que je suis devenu ce mec que je déteste, le bad boy séduisant enchaînant les conquêtes. Deux putain d'années que ce jour-là me hante, ce jour où ma vie s'est écroulée s'en prévenir et que depuis ce jour, je n'arrive plus à refaire surface.

Parce que, refaire surface est impossible quand ta vie que tu ne croyais pas trop pourrie, deviens un bordel sans nom. Que toute ta vie est fondée sur des mensonges, entassés les uns sur les autres et quand tu comprends que toutes les personnes que tu as un jour aimé ont menti sans même un seul remord ou un seul regret, sans même se demander les conséquences de leurs actes sur nos vies, sans même se demander si les personnes concernées souffrent. Dans ce cas-là, tu ne peux pas refaire surface.

J'ai mis dix-neuf ans à comprendre que tout le monde s'est bien foutu de ma gueule, qu'ils n'ont que fait ce qui les arrangeait sans même penser à nous une seule fois, que mon père est pire que ce que je n'aurais jamais pu m'imaginer, et que personne n'est qui je croyais. Dix-neuf ans pour comprendre que toute ma vie était un mensonge bien gardé. Que je suis un mensonge. Qu'elle est un mensonge. Et deux ans à comprendre ma foutue erreur, celle qui fait que je suis ici et pas tranquillement chez moi avec elle.

Je soupire longuement en regardant à travers la vitre de l'avion. En deux ans, je crois que c'est la seule bonne décision que j'ai prise : quitter cette ville où tous ces souvenirs d'elle me hantent. Je sais pertinemment que c'est ce qu'il fallait faire depuis longtemps, je n'arrivais juste pas à me dire qu'on ne pourrait jamais plus être ensemble, j'espérais juste qu'elle me pardonne et que tout redevienne comme avant, alors que je savais que c'était impossible. Impossible après cette nuit-là, cette nuit où je l'ai détruite.

Au fond de moi, je sais très bien pourquoi depuis deux ans j'enchaîne les conquêtes, et que j'entraîne n'importe quelle fille dans mon lit, c'est dans le seul but de l'oublier elle. Le seul problème c'est que je n'y arrive pas parce que tous les endroits où je vivais-ou plutôt où je faisais semblant de vivre- me la rappelais elle et son rire qui avait le don de me rendre si heureux.

Voilà pourquoi je suis parti de cette ville, juste pour l'oublier elle. Pour avoir cet infime espoir qu'un jour j'arrêterais de penser à son visage. Même si je n'ai qu'une minuscule chance d'arrêter de l'aimer un jour, je sais pertinemment que j'en ai plus en partant de là-bas qu'en y restant.

Je n'ai même pas pensé qu'en partant, j'abandonnais l'école prestigieuse que j'avais durement intégrée grâce à elle. Mais même en repensant au jour où j'ai appelé mon meilleur ami qui m'a proposé de venir vivre chez lui, je ne regrette pas, j'aurais fait la même chose encore aujourd'hui, parce que je préfère mille fois partir de cette école, que de voir tous les jours son regard rempli d'une haine et d'une tristesse que je ne peux supporter. Parce qu'elle aura beau me détester, moi je l'aimerais toujours, quoi qu'il arrive.

Alors que j'étais totalement perdu dans mes pensées, une hôtesse de l'air me tape doucement l'épaule « Monsieur, tout le monde est sorti, vous êtes arrivé ». Je regarde alors, et je me rends compte qu'effectivement je suis seul dans l'avion, je ne m'étais même pas rendu compte que l'avion avait atterri. Je secoue la tête à son intention pour lui signifier que j'ai compris et je sors vivement de l'avion en prenant avec moi mes bagages.

En sortant, je respire l'air pur d'ici, j'ai toujours adoré cette odeur de sable mélangé à la mer, je me souviens que quand j'étais petit et que j'arrivais à destination, c'était la première chose que je sentais. Mathieu a vraiment eu raison de me sortir de ma bulle de tristesse que je m'étais créé, il est grand temps que je l'oubli et que je me reprenne en main. Que j'arrête d'enchaîner alcools, drogues, filles et que je redevienne le garçon que j'aimais, celui que j'étais pour elle.

Je sais très bien que perdre deux ans de mauvaises habitudes ne va pas être facile mais je suis plus que déterminé. J'en ai marre de vivre à moitié parce que je pense sans cesse à elle, alors que je sais parfaitement que je,-qu'on a-, pas le droit de s'aimer. Qu'on ne peut pas s'aimer. Avec l'aide de mon meilleur pote, je suis sûr que je vais y arriver. De plus, je crois que l'endroit est plutôt bien choisi, la plage et la mer ont toujours été des endroits où je me sentais bien, comme en sécurité.

Peut-être parce qu'ils me rappellent mon enfance, tout simplement. Cette période d'insouciance où tu ne sais rien et pourtant tu connais le plus important. Parce que tu ne sais pas qu'un jour tu mourras, qu'un jour toute ta vie partira en lambeaux, qu'un jour, tu aimeras à en crever. Mais où tu connais déjà les plus beaux sentiments, l'amour, l'amitié, la joie, où tu apprécies les bonheurs les plus simples. Il faut profiter de chaque instants à chaque période de ta vie. Mais j'ai toujours eu tendance à penser que l'enfance est la période où tu dois le plus en profiter parce ce c'est la période la plus courte et qu'une fois finie, c'est la seule que tu ne pourras jamais faire revenir.

Je continue d'avancer doucement, bagages en main, et respire encore plus profondément. Cet air marin me fait revenir en pleine face tous mes souvenirs d'enfance, là où ma vie n'était pas encore un chaos sans nom, où j'étais encore heureux. J'inspire encore plus comme pour ancrer en moi cette sensation ancienne de bonheur simple, sans complication derrière et savoure ce court moment de répit, tête en l'air.

Je me rends alors compte que je suis près de la route et que je n'ai pas l'adresse du loft de Mathieu, je lui envoie alors un texto et l'adresse reçue, appelle un taxi. Après une bonne demi-heure de trajet, le taxi s'arrête enfin, devant un grand loft aux murs blancs. Je sors lentement, paye le chauffeur et regarde avec attention la maison où je vais passer une bonne partie du temps et surtout revoir mon meilleur pote. Il est plutôt grand et doit avoir deux ou trois étages. Des balcons extérieures sont un peu partout sur la maison, laissant surement apercevoir la mer de l'autre côté. Un petit carré de jardin est placé derrière le bâtiment ce qui doit être bien agréable en été.

Après mon petit examen de la bâtisse, je me décide enfin à sonner. Je ne sais pas pourquoi mais mon cœur bat vite, comme si le fait de commencer une nouvelle vie ici me chamboulait, ou que j'étais stressé de revoir mon meilleur ami après des années. Mais, je n'ai pas plus le temps de prendre en compte mes considérations, qu'un grand mec aux yeux verts et au sourire chaleureux m'ouvre et m'offre une grande accolade. Je la lui rends, en ayant enfin l'impression d'être à ma place. En deux ans, je crois que je ne me suis jamais autant senti chez moi qu'aujourd'hui, entouré de la seule personne qui désormais compte pour moi.

Alors qu'on discute depuis une bonne dizaine de minutes, je vois une longue silhouette s'approcher lentement de nous. Intrigué par cette présence, je regarde derrière le dos de Mathieu avant d'apercevoir une jeune fille aux longs cheveux bruns légèrement bouclé s'avancer. Je ne la vois pas très bien, mais je peux deviner qu'elle doit avoir à peu près notre âge et sa frêle silhouette reflète une grande faiblesse pourtant, sa démarche semble prouver le contraire.

C'est seulement en se rapprochant que je remarque à quel point elle est belle, ses beaux yeux chocolat sont encadré de ses longs cheveux. Son visage est fin, et semble montrer sa candeur et son innocence. Elle ne me voit pas tout de suite, étant caché dans le dos de Mathieu. Mais, quand son regard croise enfin le mien, son regard me transperce. Il est d'une haine et d'une tristesse si profonde que je ne peux m'empêcher de moi aussi la fixer intensément. On se regarde comme ça, pendant un temps semblant me paraître court et infini à la fois. Soudain, son regard se détourne de moi et elle fait brusquement volte-face, avant de partir comme elle était venue. De je ne sais où.

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Hey mes petites étoiles ! J'espère que tout va bien pour vous aujourd'hui. Moi, un peu malade et fiévreuse, mais j'en profite pour vous publiez avec un peu de retard  le premier chapitre de ce roman ! Je suis vraiment super excitée à l'idée de voir tous vos petits commentaires et réactions concernant ce premier chapitre. N'hésitez pas à me dire si ça vous plait et à quoi vous vous attendez pour la suite !

Alors, Thomas vous plaît ? Qu'est-ce qui a bien pu se passer avec cette mystérieuse fille ? Des idées ? En tout cas, notre bad boy a l'air assez mal en point vous ne trouvez pas ? La suite au prochain chapitre avec un point de vue de notre jolie brune !

En attendant la suite, plein de bisous.


Je n'ai pas le droit de t'aimer (En pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant