Octobre - 1

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Bonjour à tous ! Suite à une fausse manip due à un bug sur mon téléphone, j'ai effacé cette partie de l'histoire. Me voilà donc à 1h du mat' à réparer la bêtise ^^ Joie...

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Tousles ans, les Mendoza organisaient une fête légendaire à l'occasion de Halloween. Pour ceux qui ne connaissaient pas encore leur propriété, c'était l'occasion de poser pour la toute première fois un pied dans la plus mystérieuse résidence de la ville – voire même de la région – histoire de s'en vanter pour le restant de ses jours.

La fête commençait généralement à faire parler d'elle au mois d'avril. À la fin de l'été, le sujet était sur toutes les lèvres au Lycée Nelson Mandela, et deux semaines après la rentrée, les élèves formaient déjà deux clans bien distincts : ceux qui avaient reçu leur lettre d'invitation et... les «autres», pauvres créatures désespérées, prêtes à se couvrir de ridicule dans l'unique espoir qu'un Mendoza pose le regard sur elles et y voit éventuellement l'invité idéal.

— Tu rêvasses, louloute ? Demanda subitement Callie.

Stella O'Farell laissa une fine grimace déformer ses lèvres ; elle se trouvait dans le camp des «autres» pour la deuxième année consécutive, un constat qui ne la laissait pas spécialement rêveuse.

— Pas tout à fait, rétorqua Stella en suçotant le bout de son stylo.

Elle regretta aussitôt de ne pas avoir feint un ton plus dégagé lorsqu'elle vit Callie se pencher par-dessus la table en fronçant les sourcils.

— Tu te tritures la cervelle au sujet de Halloween, devina-t-elle d'un air réprobateur, comme si Stella venait d'annoncer publiquement qu'elle se vouait au couvent.

— Je ne triture rien du tout : j'en ai juste ras-le-bol qu'au lycée on me demande si j'ai reçu mon invitation avant même de me dire bonjour.

Les deux filles s'affrontèrent du regard un instant, puis un infime éclat de triomphe scintilla au fond des prunelles de Callie. Elle décréta fièrement :

— C'est bien ce que je disais : tu te tritures la cervelle.

Stella fit mine de s'absorber dans ses exercices de Maths avec un soupir à peine exagéré. De toute manière, lorsque Callie pensait avoir raison, on ne pouvait rien ajouter ; c'était encore pire lorsqu'elle était en tort. À l'époque des couches, Callie avait déjà ce type de personnalité qu'on préfère ne pas contredire et elle usait sans vergogne de ses vingt centimètres supplémentaires pour imposer sa loi dans le bac-à-sable. En outre, elle distribuait de féroces coups de tête à quiconque touchait un jouet sans sa permission, si bien que plus personne n'osait poser la main sur ses propres joujoux et un calme franchement surnaturel avait régné des années durant dans crèche du quartier.

Stella avait toujours été l'inverse : outrageusement réservée, polie, serviable. À elles deux, elles formaient un duo improbable mais solide, enfin... jusqu'à leurs onze ans, tout du moins. Callie avait déménagé, puis Callie était revenue : entre-temps, six ans s'étaient écoulés et seulement une poignée de lettres et de mails avaient été échangés. La faute à la vie qui suit son cours, probablement.

— T'es vexée, louloute ? S'enquit finalement Callie avec une petite moue perplexe adressée à Stella.

— Ça ne t'ennuie pas, toi, d'être du côté des rebuts ? De songer que pour Halloween tu seras au lit à dix heures, toute seule, alors que la moitié du Lycée passera la soirée la plus dingue de sa vie?

— Qu'est-ce que tu attends de moi, au juste ? S'enquit Callie en posant une main sur la hanche d'un geste théâtral.

Un bout de lèvre inconsciemment mordillé sous l'effet de la concentration, Stella s'enfonça dans le fauteuil en osier. Qu'espérait-elle, un miracle ? Sans doute, oui. Tout semblait si facile, pour Callie... Perchée sur ses longues jambes fuselées, elle dominait le monde avec la grâce d'une biche. Elle savait se coiffer, elle savait danser, elle savait faire rire et elle savait se montrer implacable ; Stella aurait donné cher pour posséder ne serait-ce qu'une seule de ces aptitudes. Lorsqu'on l'observait attentivement, on remarquait cependant que Callie était loin d'avoir un visage parfait : ses dents asymétriques offraient un sourire de requin dans sa bouche démesurément grande, et son nez – vu sous un certain angle – pouvait présenter une curieuse ressemblance avec une patate. Pourtant, grâce à un rayonnement inexplicable, tout le monde s'accordait à dire que Callie était vraiment très canon.

— Tu pourrais sans doute imaginer un plan, suggéra Stella en refermant son livre de Maths.

Si Callie le désirait, ne serait-ce qu'un tout petit peu, Stella était certaine qu'elle trouverait le moyen de les faire inviter toutes les deux à la fête. Elle songea un instant au bonheur de découvrir un matin la fameuse lettre dans son courrier, puis à la possibilité d'une nuit entière dans la mystérieuse propriété d'Emilio Mendoza.

— Tu rougis, remarqua Callie en fixant son amie d'un regard pénétrant.

— Oh, euh... fit Stella, n'éprouvant aucune envie de révéler la nature de ses pensées.

Car après tout, peut-être les ombres minuit lui donneraient-elles l'audace de séduire ouvertement Emilio, au point qu'il désire la connaître de plus près ? 

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