Chapitre 1 : Origines Insoupçonnées

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J'habite dans un petit village entouré d'une forêt qui se nomme Niniel. Il existe plusieurs légendes sur mon village. Certains disent qu'il y vit de petites créatures, d'autres que des personnes, le soir arrivant, se transforment en êtres fantastiques : gnomes, fées, elfes ou autres farfadets. Moi, je vis ici depuis que je suis née et j'adore cet endroit. Nous logeons avec ma famille dans une charmante maison à l'orée de la forêt. Mes parents sont les fleuristes du village. Je m'appelle Isil. Depuis que je suis toute petite, je crois réellement au fait qu'il puisse y avoir des êtres qui vivent ici dans la forêt. Ce serait vraiment magique que de tels êtres puissent exister. Cela voudrait dire qu'il y a une histoire derrière la façade paisible de notre village depuis plusieurs années et que les humains ne sont effectivement pas les seuls habitants. Cela a toujours éveillé ma curiosité au travers des histoires et des contes que mes parents me racontaient le soir avant de m'endormir. J'ai hâte de pouvoir enfin explorer la forêt à la recherche de ces petites créatures invraisemblables qui occupent les esprits de mon village.

Aujourd'hui, j'ai 16 ans et mes parents, pour mon anniversaire, ont décidé de m'amener en ville pour la première fois, mais franchement je n'ai aucune envie d'y aller. Pour moi, le village est ma maison et la ville l'inconnu. Cela m'effraye. Malgré tout, je prends sur moi et je suis mes parents sans en avoir vraiment le choix.

Nous voilà arrivés à l'entrée de la ville. C'est la première fois que je me rends au-delà du village et que je voyage aussi longtemps en charrette. C'est déroutant, j'étais sous le choc : le bruit, le monde, ma tête tournait un peu, comme prise dans un manège. J'étais réellement inquiète à l'idée de perdre de vue mes parents et de me retrouver seule parmi toute cette foule. Je sais très bien que j'ai 16 ans mais j'ai l'impression d'être une petite fille devant l'immensité de cette ville tellement je panique. La journée passe, mes parents ont vendu toutes leurs fleurs. Pour mon cadeau d'anniversaire ils me proposent d'aller me choisir un livre à la bibliothèque, le temps qu'ils rangent leur étal.

Dès les premiers pas à l'intérieur, je sentais une ambiance particulière qui régnait. La salle était sombre et silencieuse. L'odeur des vieux livres était pesante et en même temps agréable car cette pièce renfermait de vieux écrits conservés à travers le temps. Au détour d'une rangée, un jeune homme, debout, me regardait fixement. Il était grand, avec des cheveux aussi sombres que la nuit, mince, aux yeux verts perçants. Ses habits étaient plutôt étrange mais tous de même unique et surprenant.

Il était vêtu d'une chemise bustier vert pomme ornée d'une chaine qui descendait jusqu'au milieu de son buste, en dessous une simple parure de la même couleur [...]

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Il avait l'air intrigué et comme surpris de me voir. Je baissai les yeux pour me rendre vers l'allée des livres de légendes pour voir si on ne parlait pas des phénomènes surnaturels qui ont fait naître les histoires de mon village. Je me retrouvai dans le même couloir que le jeune homme qui apparemment m'avait suivi. Sans faire attention je le heurtai, faisant tomber tous mes livres et les siens.

« Excuse-moi, je suis désolée » dis-je, un peu chamboulée.

Je me baissai pour ramasser les livres tombés par terre. Je voulus l'aider à récupérer ses récits mais je m'interrompis, remarquant qu'un de ses livres parlait des légendes de mon village. Je fus étonnée. Lorsque je lui tendis ses ouvrages, j'en profitai pour lui poser une question :

« Désolée d'être indiscrète, mais comment connais-tu mon village ? » demandai-je.

Le jeune homme esquissa un rictus et me chuchota de le suivre à l'extérieur de la bibliothèque.

Une fois dehors, je jetai un coup d'œil en direction de mes parents. Ils n'avaient pas encore terminé de ranger. Sans le leur demander, je décidai de répondre à la proposition du jeune homme et de le suivre en direction de la forêt menant à mon village. Je montai sur son cheval. Je savais bien que mon acte était irréfléchi. Mais je ne sais quelle force me poussa à le suivre.

Je me rendais compte que j'ignorais son nom, je lui demandai : « Dis, comment t'appelles-tu ? Parce que j'ai l'impression que toi, tu me connais déjà. Je me trompe ? ».

Sans un mot, il accéléra la cadence pour arriver enfin à l'orée de la forêt menant à mon village. Il me révéla : « Je me nomme Aldaron et j'ai été chargé de t'amener ici dès que je te verrai » dit-il sérieusement.

J'entendais sa pleine voix pour la première fois, elle était douce et mature à la fois. J'étais charmée, comme envoutée. Mais qui voulait qu'il m'amène ici ? Qui était-il ? Pourquoi moi ? Qui me cherchait ? Je connais la forêt comme ma poche et aucune autre habitation, à part le village de Niniel, n'existe à l'intérieur de ces bois. Nous entrâmes dans les profondeurs de la forêt, et là, Aldaron descendit de cheval et siffla un chant merveilleux. Soudain, comme si le chant était une clé qui ouvrait une porte, les arbres se mirent à bouger et formèrent avec leurs branches un portail ouvrant vers un monde féérique. Tout était magnifique, un mélange de couleurs festives et une explosion d'odeurs de fleurs m'enivrèrent. Les oiseaux sifflaient des chants mélodieux et enchanteurs. Mes yeux étaient écarquillés de stupeur et en même temps d'émerveillement et d'excitation. Oui, j'en étais sûr ! De tels êtres existent vraiment et vivent dans un monde parallèle au nôtre. En pénétrant dans le portail magique, Aldaron se changea subitement en quelque chose que je n'aurai jamais imaginé, ses oreilles se mirent soudainement à pousser, ses cheveux devinrent d'une blancheur éclatante et poussèrent jusqu'à arriver au niveau de ses hanches pour finalement s'attacher en queue de cheval. Ses habits changèrent eux aussi. Il se trouva revêtu d'une grande cape vert pomme, d'une tunique verdâtre comme les feuilles d'un chêne au milieu d'une forêt. Après cette transformation, il m'expliqua que j'étais la descendante lointaine d' Elfira, une reine du monde des elfes qui avait régné pendant des années de manière bienveillante sur les siens. A sa mort, Elfira laissa le peuple des elfes dans une tristesse dont il eut du mal à se remettre. Son fils unique rempli de désespoir, quitta le royaume des Elfes pour vivre dans le monde des humains. Là, il tomba amoureux d'une jeune femme humaine avec qui il eut des enfants. Mes arrières, arrières, arrière-grands-parents. Voilà d'où viennent mes origines. Je comprenais mieux pourquoi je me sentais si proche de la nature et attirée par les personnages mystiques.

Aldaron me dit : « tu es maintenant là, toi seule peux rendre la joie au peuple des Elfes. C'est pour cela que tu es ici. Tu es comme Elfira, bienveillante et sage. Tu peux redonner confiance à mon peuple. Il faudra que tu reviennes ici à chaque fois qu'il en aura besoin. Ainsi, ta présence les réconfortera, leur apportera du courage et il reprendra confiance en lui».

Je compris que Aldaron était lui-même un elfe qui vivait dans le monde des humains avec pour mission de retrouver ma trace. Il me confie un pendentif en forme de lune avec une pierre bleue turquoise en son centre ayant appartenu à Elfira.

Ce bijou semblait magique. Aldaron m'expliqua son fonctionnement. A chaque fois que le peuple des Elfes avait besoin de soutien, il se mettrait à briller. Je n'aurais alors qu'à me rendre à l'orée de la forêt pour agir auprès du peuple. Aldaron me reconduisit au portail de la forêt et retrouva d'un seul coup son apparence. Il me ramena en ville. Là, il m'embrassa sur la joue. Le sommeil m'envahit. Soudain, je me réveillai dans la bibliothèque. Je ne compris pas ce qu'il venait de se passer. Avais-je rêvé ? Je pris la décision de sortir rejoindre mes parents sans avoir choisi de livre car j'étais tellement déboussolée et désemparée que je ne pensai qu'à les rejoindre. Ils avaient terminé de ranger et m'indiquèrent de monter dans la charrette pour rentrer à la maison. Ils me demandèrent pourquoi j'étais restée si peu de temps à la bibliothèque alors que pour moi il s'était écoulé une éternité. Du coup, ils ne furent pas étonnés de me voir revenir sans livre.

Sur le chemin, je mis ma main dans ma poche et je m'aperçus que quelque chose s'y trouvait, alors que celle-ci était vide en arrivant en ville. Je l'observai et tout d'un coup je reconnus le collier qu' Aldaron m'avait remis. Mes souvenirs ressurgirent. Toute cette histoire n'était donc pas un rêve ! Aldaron et le peuple des Elfes existaient vraiment ! La charrette poursuivit son chemin jusqu'à la maison.

La légende de NinielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant