A bonus- Anorexie

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John Hamish Watson détestait son prénom. Mais le jour où il fit la connaissance des frères Holmes, il s'estima heureux. Après tout, un John Hamish valait mieux qu'un Mycroft Eudes où qu'un William Sherlock.
Il rencontra le premier dans une cave après que celui ci l'ait kidnapper et le deuxième à l'université.
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John manqua s'étouffer de rire en lisant le nom de celui qui partagerait sa chambre. Sherlock W. Holmes.
Il riait toujours quand il poussa la porte de sa future chambre. Puis son rire s'étrangla dans sa gorge quand il vit ledit Sherlock W. Holmes.
Très grand, avec d'épaisses boucles noires qui lui retombaient dans le visage, des yeux d'un bleu limpide et des mains aux doigts fins. Mais il était aussi incroyablement maigre.
- Bonjour, coloc', marmonna le garçon.
- Je... oui, bonjour.
Son colocataire était penché sur son bureau, les yeux rivés sur le contenu d'une fiole.
- Ne bouges surtout pas ! Une seule fausse maneuvre de ma part et je me fais immoler.
John ne bougea pas, mais sourit.
Qu'il est beau !
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Quelques mois plus tard, John s'était habitué à l'étrange comportement de Sherlock. Mais plus les jours passaient, plus il tombait amoureux de son colocataire.
Et plus il s'inquiétait. Sherlock ne mangeait que rarement, et quand il le faisait, c'était en infimes quantités.
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Un soir, alors que Sherlock vaquait à ses expériences et que John se reposait sur son lit, ce dernier lança :
- Sherlock, il faut qu'on parle.
Agacé, le brun retira ses gants en latex et les jeta sur le bureau.
- Quoi ?
- Il faut que je t'avoue un truc. Depuis le premier jour où je t'ai vu, la première seconde, je suis irrémédiablement tombé amoureux de toi. Tu me plaît vraiment. Tout toi. Ton sale caractère, tes habitudes bizarres, tes yeux, ta bouche, ton sourire, tes silences... tout. Et si mes sentiments pour toi te gênent, je comprendrai et je demanderai à changer de chambre.
Sherlock était sur le cul. Jamais il n'aurai imaginé que quelqu'un (encore moins John) puisse l'aimer. Puis, sans réfléchir, il s'approcha de son colocataire, qui était, soit dit en passant, rouge comme une pivoine, lui prit le visage dans les mains et l'embrassa.
Le premier réflexe de John fut d'empoigner les cheveux de Sherlock pour le tirer encore plus près de lui. Le blond fit basculer son colocataire dans le lit.
Les doigts fins de Sherlock s'étaient glissés sous le pull beige de John et couraient sur son torse sous les gémissement de ce dernier. Les rôles s'inversèrent et le blond se retrouva à califourchon sur Sherlock.
- John, John... Je n'ai jamais... jamais...
John se recula un peu.
- Tu n'as jamais fait l'amour ?
Négation de la tête et rougissements. Le blond lui caressa la joue et sourit.
- C'est facile. Tu vas assurer, ne t'en fais pas, murmura John en lui glissant un préservatif dans la main.
Puis, il retira son pull et son jean. Le cerveau de Sherlock se vida pour la première fois depuis des années. Il ne se rappelait pas avoir ressenti autant d'amour pour quiconque avant ce soir.
John posa ses levres sur la gorge de sherlock et descendit de plus en plus, envoyant valser la chemise. Sherlock se cambrait en gémissant doucement. Puis John arriva au jeans. La ceinture vola et le brun haleta :
- J-John... tu fais quoi ?
- Tu verras bien.
Puis ses lèvres chaudes se posèrent sur la bosse qui déformait le caleçon de Sherlock.

Le lendemain, John ouvrit les yeux le premier. Sherlock dormait, le dos tourné, en boxer. John prit alors conscience de l'extrême maigreur de son petit ami. Sa colone vertébrale était visible de sa nuque jusqu'à ses reins, ses hanches osseuses menaçaient de déchirer sa peau translucide et on pouvait compter ses côtés. John plaqua une main sur sa bouche, les larmes aux yeux. Comment avait il pu passer à côté de l'anorexie de Sherlock ?
Il entoura le corps osseux endormi à ses côtés et enfoui son visage dans les omoplates saillantes. Un grognement somnolant répondit :
- John ? Tu pleures ?
*sanglot*
Sherlock se redressa d'un bond :
- Ça ne va pas ? Tu as mal ?
- Tu... tu...
John posa la paume de sa main sur les côtés du brun, de grosses larmes roulant sur ses joues. .
- Pourquoi tu ne manges pas...
Sherlock s'étouffa à moitié.
- Pardon ?
- Il faut que tu manges... tu es trop maigre... S'il te plaît... pourquoi ?
Alors, sans savoir pourquoi, Sherlock lui raconta tout. La boulimie de son frère, la voix dans sa tête à lui qui lui répétait qu'il était trop gros, son combat pour maigrir toujours plus.
Et son poid. Son poid bon sang. John entraîna Sherlock jusqu'à la salle de bain, ou se trouveit une balance. Le blond y monta d'abord.
- 60. Et le médecin dit que je suis trop mince pour mon âge. A toi.
Sherlock monta en tremblant sur la machine. 31 kilos.

Des lors s'engagea une lutte cotidienne pour faire manger Sherlock. Un mois plus tard, il pesait 39 kilos. Au bout de six mois, il en pesait 55 et il se sentait plus heureux que jamais. Grâce à son merveilleux petit ami.

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