PARTIE UNE

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Du haut de sa tour d'ivoire, Donovan Benett contemple presque endeuillé le panoramique époustouflant qui s'offre à lui, sur la terrasse de sa luxueuse chambre. Une vue imprenable sur une ville qui résiste à la nuit, et qui brille peut-être plus que le soleil en journée. Les routes sont pleines à craquées d'automobilistes qui, d'en haut, ne forme qu'un long tapis lumineux circulant sans relâche. Le bruit ne parvient pas jusqu'aux oreilles de l'admirateur, qui comme un voleur, capture sans que personne ne le voit, des moments de tranquillité. Bien que la ville dressée face lui ne connaisse aucuns moments de répit, la Lune s'impose et instaure un climat paisible, qui berce les rêveurs tantôt bousculés par son ami la boule de feu. À cette heure-ci, Dubaï est plus silencieux.
Donovan lance son mégot de cigarette et le regarde virevolter dans le vent, descendant les étages et disparaissant avant même qu'il ne pu toucher le sol. L'homme libère ensuite les dernières molécules de nicotine qu'il tenait prisonnière et souffle une vaste étendue de fumée, se mêlant rapidement à l'air circulant, le même qui fit disparaître le reste de la cigarette.

La baie vitrée se referme sur la ville. Donovan quitte sa veste de costume de velours noire et la range sur un cintre. Toujours très discret, il abaisse son bas après avoir délassé ses souliers vernies. Ses fesses musclées libérées de ce pantalon un peu trop serré, il s'empresse de rejoindre l'une de ses salles de bain.
Il fit couler de l'eau tiède le long de ses mains délicatement dessinées, puis en lança sur son visage terriblement tiré. Quelques gouttes quittèrent la trajectoire et dégoulinèrent sur son torse légèrement poilu. Elles disparurent en un coup de serviette. Et puis les lumières de la pièce marbrée s'éteignirent aussi rapidement qu'elles furent allumées. Donovan longea sa chambre. Ses pieds nus frottèrent la douceur de la moquette et son corps parfaitement dessiné déambula jusqu'à s'affaler sur le matelas tendrement confortable. Et toujours sans un bruit, il éteignit les deux lampes posées aux extrémités de son lit. Puis ses paupières se fermèrent jusqu'à demain matin.

PAUVRE RICHEWhere stories live. Discover now