1

6.6K 285 208
                                    

Je baille et m'étire de tout mon long. La nuit a été courte et ce réveil dicté par un besoin naturel est un peu trop matinal. Un léger gémissement à côté de moi me rappelle que je ne suis pas seul. Clara, à moins que ce ne soit Carla, bouge dans son sommeil et vient coller son ravissant petit cul contre ma cuisse. Je soulève le drap et me délecte de la vision de ces deux globes caramel ondulant nonchalamment contre ma jambe.

Bordel, avec la trique que j'ai, je risque pas de réussir à pisser !

Je m'arrache à ma contemplation et me dirige vers la cuisine, la tête encore pleine des vapeurs d'alcool ingurgité la veille. Ça a été une putain de soirée ! Elle nous a fait du bien, autant à mon meilleur pote Noé qu'à moi !

J'ai pu décompresser après une nuit pourrie suivie d'une journée tout aussi merdique. Ça avait bien commencé, pourtant. Gilda, la serveuse de l'Irish Pub que je drague depuis des semaines, avait enfin accepté de venir boire un verre avec moi. Mais la soirée a tourné court lorsqu'elle m'a fait part de ses fantasmes pour le moins bizarres, mêlant nourriture et BDSM.

La journée qui a suivi ne fut guère mieux. Cet abruti de Jeff m'a encore fait une de ces remarques à la con et j'ai bien failli lui coller mon poing dans l'énorme boule qui lui sert de nez. Il a beau être mon patron, ça ne m'aurait pas arrêté cette fois-ci. Heureusement, Noé est intervenu, sans quoi, je serais aujourd'hui au chômage. Pour oublier cette période de merde -surtout pour lui- on a décidé d'aller au « Barbe rousse », le nouveau bar à rhum. Moi qui pensais avoir perdu mon feeling avec les femmes - quinze jours de chasse infructueuse ça marque -, Carla Clara, ou peu importe son nom, m'a rapidement rassuré. Dès que je suis entré j'ai remarqué ses yeux de biche, ses courbes voluptueuses et sa cambrure à faire se damner un saint. La morsure du rhum dans ma gorge était presque aussi brûlante que son regard sur moi. Je voulais profiter de cette soirée avec mon meilleur ami mais cette diablesse est venue secouer sa crinière ébène et onduler son corps de tentatrice juste devant mon nez.

Résultat : j'ai mal partout après cette partie de sexe intensif. Mais bon sang que ça en valait le coup ! Et puis, Noé est parti tôt, finalement.

J'introduis la dosette de café dans la machine et appuie sur le bouton, regrettant presque aussitôt mon geste. Le bruit infernal de l'engin résonne jusque dans mon crâne et me donne juste envie de balancer la machine par la fenêtre. Quel est le con qui s'est dit « Hey, les gars ! On va faire la cafetière la plus bruyante au monde, comme ça si notre café de merde ne parvient pas à les réveiller, le boucan qu'elle fait y arrivera ! ». J'éteins cet engin de malheur aussitôt ma tasse remplie et m'installe sur un des tabourets de la cuisine pour boire mon café tranquille.

— Salut, toi.

Ma conquête de la nuit se tient contre le chambranle de la porte, simplement vêtue d'un de mes t-shirts, visiblement beaucoup trop grand pour elle, même s'il laisse peu de place au doute quant à son absence de sous-vêtements. Elle s'approche de moi de sa démarche féline et vient se coller contre mon dos, ses bras autour de ma taille.

— Bien dormi ? me demande-t-elle, sa bouche au creux de mon cou.

— Plutôt oui.

Je fais tourner le tabouret de sorte à me retrouver face à elle et écarte les jambes pour qu'elle vienne s'y loger.

— J'aime bien tes cheveux, tu sais, minaude-t-elle en jouant avec une mèche qui tombe sur mes yeux.

J'ai toujours porté les cheveux mi-longs, non seulement parce que ça me plaît mais aussi car j'ai vite remarqué que mon look mi baroudeur, mi mauvais garçon  plaisait aux filles.

— Même si ce n'est pas la partie de ton anatomie que je préfère, reprend-elle, coquine, en se pressant un peu plus entre mes cuisses.

Je crois que le café attendra.

Wild&Free [Sous Contrat D'édition] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant