Une enfant, des soucis, un perturbateur. Un pari.

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— Le capitaine verrouille toujours ses commandes en pilotage manuel avec la sécurité mécanique, docteur, répondit la navigatrice. Je possède les accès logiciels, mais je ne peux rien faire tant que vous ne rentrez pas les codes de votre côté.

Une sécurité mécanique, hein... Et des « codes » (à coup sûr une suite de chiffres diabolique). Merde. Autant dire qu'il pouvait s'asseoir sur le confort du pilotage automatique.

De l'autre côté de l'écran, Kei était dubitative.

— Harlock n'est pas avec vous ? demanda-t-elle après quelques secondes d'hésitation.
— Non, répondit le médecin d'un ton catégorique. Il est resté avec Lydia.
— Il... – la jeune femme blonde cligna rapidement des paupières – ... Vous êtes sûr ?

Zero leva les yeux au ciel. Non, le capitaine s'était téléporté dans le coffre... Évidemment qu'il était sûr ! Enfin, Harlock avait peut-être décidé de rentrer à pied ou de prendre d'assaut le poste de police le plus proche... Non... N'y pense pas... Le doc secoua la tête comme s'il avait pu ainsi en chasser ce genre d'idées catastrophiques.

— Écoute, reprit-il, ne t'embête pas pour les commandes, l'Arcadia n'est pas très loin. Je vais continuer en manuel et essayer de ne pas m'envoyer dans le décor. Baisse les boucliers à mon arrivée, okay ?
— Bien reçu.

Kei conclut par « je préviens Tochiro » avant de couper la communication. Zero profita donc d'être loin des oreilles de quiconque pour injurier copieusement le volant. Son éclat de voix ne perturba pas le glisseur dont le moteur rugissait avec des grondements menaçants. « Bon sang, il y a au moins un réacteur de spacewolf sous le capot ! » pensa le médecin tandis que la plus petite pression sur l'accélérateur faisait dangereusement monter le compteur de vitesse. Cet engin infernal était incapable d'avancer au pas, ce qui était un problème majeur dans des rues embouteillées.

Transpirant à grosses gouttes, Zero évita de justesse une camionnette de livraison. Allons, ce n'était pas le moment de se déconcentrer. S'il percutait quelque chose, il passerait certainement à travers : les véhicules qui l'entouraient ne devaient pas être blindés, eux.

Enfin, au bout de quelques minutes éprouvantes, la circulation devint moins dense et le docteur put recommencer à respirer. Urgence médicale ou non, il se garda malgré tout de mettre le pied au plancher, le glisseur risquait de réagir en franchissant le mur du son et il était certain de ne pas parvenir à le maîtriser.

De toute façon les docks étaient en vue. L'Arcadia était ancrée en retrait, à l'extrémité d'une rangée lugubre de cales sèches désaffectées (et en mauvais état), mais au moins les pirates avaient-ils l'assurance de pouvoir y effectuer leurs maintenances sans être dérangés par le tout-venant.

Le dock fonctionnel le plus proche du vaisseau pirate était occupé par le Karyu. Le fleuron de la Flotte Indépendante Terrienne n'était pas là par hasard, c'était évident, mais le médecin était forcé d'admettre que les militaires s'étaient pour l'instant montrés exceptionnellement discrets. Il n'allait pas s'en plaindre.

Il se gara au pied de la coupée latérale bâbord de l'Arcadia, où Tochiro l'attendait. Le petit ingénieur écarquillait les yeux derrière ses lunettes.

— Harlock vous a laissé prendre le volant ?
— Je ne lui ai pas demandé son avis, rétorqua Zero en haussant les épaules et tandis que les deux hommes se hâtaient à l'intérieur du grand vaisseau vert.
— Parce que les réglages que j'ai faits sur la propulsion, euh...
— Ah, c'est de la conduite sportive, on ne peut pas dire le contraire ! coupa le médecin. Mais tout va bien, je n'ai écrasé personne... Où est Ted ?

Le visage de Tochiro se ferma.

— Au pied du réacteur warp tribord, répondit-il. Il est tombé de la première plate-forme.

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