Évasion

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Je me sens prisonnier.
Je sens le vent caresser doucement mes plumes, les rayons de soleil pénétrer chaleureusement mon âme. J'entends mes congénères danser joyeusement, percevant l'immensité de ce vaste bois.
Pourtant, je me sens prisonnier.
Cette cage me retient, et fait de moi leur captif, et je reste là, debout, figé, observant silencieusement leurs airs enthousiastes et méprisants.
J'attends.
J'attends désespérément que quelqu'un daigne me délivrer de cette emprise.
L'atmosphère devient de plus en plus pesante, et je me sens sombrer. Les paupières closes, je m'abandonne à mes pensées.
Pourquoi suis-je ici rendu embastillé ? Pourquoi suis-je le seul devant faire face à soi même ? Mais après tout, puis je réellement m'estimer autant que tous ces maîtres aériens ?
Je ne sais rien. Je ne suis qu'un être parmi tant d'autres, et je ne sais rien. Je n'ai pas appris à voler. Je n'ai pas appris le savoir. Je n'ai pas appris la vie, je la subis. Cependant, je détiens une chose.
Le doute. Je détiens, au même titre que les seigneurs des cieux le doute, faisant de moi un être en perpétuel changement, en constante évolution. Peut être suis je au moment où la vie me transmet les clés de la cage, permettant à mes pensées de dominer certains doutes.
Non.
Je suis au moment où j'ai décidé de ne plus subir la vie, et d'accepter les clés tendues auparavant, ignorées par ces doutes qui m'aveuglaient.
Je soulève doucement mes paupières, et constate que tout ce que j'avais quitté semble ne pas avoir été bouleversé. Étrangement, une chose a changé. Non loin de moi se trouve une clé argentée. Je la saisis, l'introduit dans la serrure de la structure métallique, ainsi disparaît elle soudainement.
L'air est frais, les rayonnements lumineux paraissent plus chaleureux encore, et la brise fait frissonner mon corps. Je jette un regard passionnel au loin, et m'elance. Il est temps pour moi d'apprendre. D'apprendre à voler, d'apprendre le savoir. D'apprendre à vivre. Je déploie mes ailes colorées, soupire, et me voilà aussitôt planer, laissant virevolter mes pensées. Fixant avec détermination l'horizon, je suis libre.
Libre de voler, libre de vivre, libre d'accepter mes doutes et mes différences.
Je suis l'oiseau sorti de sa cage.

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