Chapitre 8

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Bientôt sur mon chemin, des nuages de fumées envahirent le ciel à l'horizon. J'hésitai à retrousser chemin mais la curiosité l'emporta et je suivis ces nuages. J'arrivai alors sur une plaine ternie par des corps d'hommes en armure. Je sautai de mon cheval et suivit les cris de douleurs que j'entendis un peu partout. Je me retroussai les manches et commençai à démêler les blessés à les soigner. Je ne m'y connaissais pas très bien mais à ce stade toute aide pouvait être bénéfique. Je reconnus les bannières de la maison Stark et eus l'espoir d'entre-apercevoir Robb. Toute ces blessures, tout ces cris me rendaient nerveuses. Mais ici personne ne me posa de question. Ils devaient me prendre pour une guérisseuse quelconque. Je me renseignais auprès des soldats; il s'agissait là des restes d'une bataille entre les Lannister et les Stark. Et ceux-ci avaient gagnés.

Je m'occupais alors des blessés du clan adverse vu que personne ne se souciait d'eux. Après avoir finit le nettoyage, je suivis les soldats jusqu'à leur campement. Je savais que Robb n'enverrait jamais de troupes aux combats sans y prendre part. J'avais l'opportunité de lui parler. Et ses hommes m'assurèrent qu'il serait là.

Nous arrivâmes à la nuit tombée et on m'indiqua sa tente. Ce fut avec appréhension que je demandai la permission d'entrer. Une voix d'homme me la donna et je franchis les tissus. La tente était grand et belle avec un lit recouvert de fourrures et une longue table entouré de chaises sculptés à la façon du Nord. Un homme d'une quarantaine d'années en armure me dévisagea et je le reconnus de suite. Il s'agissait d'un des conseillers de Ned Stark.

- Mademoiselle Katerina! S'écria-t'-il en me prenant les mains, tant de temps sans vous voir. Que faites vous là?

L'autre homme aux cheveux bruns bouclés se tourna alors à son tour à la mention de mon nom. Robb.

- C'est une longue histoire, dis-je avec un sourire fermée.

Kayme comprit qu'il était de trop et disposa. Nous restâmes là. Robb me dévisageant et moi le mangeant des yeux. Il avait changé. Il semblait plus fort, plus endurci. Ce n'était plus le petit garçon d'autrefois. Sa barbe le rendait encore plus séduisant et son armure m'effrayait. Je devais être aussi belle à voir. J'étais recouverte de sang, les cheveux emmêlés et le teint blafard. Je n'arrivai pas à déchiffrer son expression comme autrefois. Etait-il possible de changer à ce point en quelques années?

- Qu'est-ce que tu fais là?

Même sa voix avait changé. Elle était plus froide et virile. La mienne avait apparemment disparue. Je ne savais pas par où commencer. Pourtant j'en avais rêvé de ce moment. J'avais créer des discours déjà tout fait dans ma tête, m'expliquant sur mon départ, sur mes choix. Lui déclarant mes sentiments. Durant ces trois années jamais je n'ai regardé un homme comme je l'ai vu lui un jour. J'étais paralysée.

- Je suis tombée sur tes troupes en chemin. J'ai pensé que c'était l'occasion de se parler. Je sais que tu ...

- Je suis débordé. Je n'ai pas le temps pour bavarder. Tu peux reprendre la route.

Il dit cela très calmement, d'une voix monotone, sans pression. Comme si je n'étais qu'une poussière qui trainait sur son épaule. Comme s'il ne s'était pas écoulés trois ans mais trois jours. Il me tourna alors le dos pour aller se servir du vin. Il buvait du vin maintenant? Je sentis les larmes me monter mais je les refoulai.

J'avançai pour être dans son champ de vision.

- Je suis ici pour t'aider. J'étais en route pour Port Real. Je pense pouvoir sortir tes soeurs de là. Fais moi confiance, je voulus mettre ma main sur la sienne mais il la retira rapidement et se détourna de moi.

- Tu ne ferais qu'empirer les choses. Va-t'-en. Je ne me répéterai pas.

- Je comprends que tu me haïsses, mais tu dois mettre cela de côté pour l'instant.

- Je ne te déteste pas. Tu crois vraiment que j'ai passé ces trois dernières années à pensé à toi. Non. Tu m'es indifférente, et je ne dis pas cela pour te blesser. C'est la vérité. Je dois mener une guerre et j'ai besoin d'être au calme pour réfléchir. Tu ne fais que m'embêter plus qu'autre chose. Rentre chez toi, tu n'as rien à faire ici.

Ses mots étaient comme des coups de couteau donné à mon coeur continuellement en s'enfonçant toujours plus profondément. Ses yeux clairs étaient devenus sombres. Je refusai de croire à ses paroles mais elles étaient tellement réelles. Il soutint mon regard jusqu'à ce que je me décide à abandonner. Je me retournai et partis.

Katerina Baratheon; Game of ThronesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant