Chapitre 29

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Pardon pour ce long d'attente sans fin ! Mais voilà, les vacances de Noël sont propices à la reprise de l'écriture, donc voilà un nouveau chapitre de  DAD2, avec toutes nos excuses pour vous avoir fait poireauter aussi longtemps. Les circonstances actuelles ne nous permettent pas d'écrire, donc DAD est publié de manière très aléatoire mais surtout faible, néanmoins, appréciez ce chapitre, nous espérons qu'il vous plaira ! Joyeux Noël à tous :)


C'est avec surprise que, alors que j'avance dans le couloir pour aller voir Sofia, je découvre Emilie en grande discussion avec Locas. Elle a mis la cellule en sourdine, ce qui me fait sourire. Cette fille est machiavélique, si Locas se laisse prendre, il est fichu. Je détourne le regard et mon sourire se fane. Deux gardes surveillent la cellule dans laquelle cette connasse est en train de poireauter. Je la fixe avec haine, heureuse du fait qu'elle ne puisse pas me voir. Je ne peux plus me permettre aucun signe de faiblesse, il est temps que je me blinde et que je devienne une vraie reine. Les deux gardes s'inclinent face à moi, et je demande à entrer. Derrière le miroir sans teint, j'observe chacune des mimiques de la prisonnière pendant que les gardes déverrouillent la porte. Elle relève la tête, et je remercie mes sens si aiguisés de me laisser voir l'ombre de sourire qui se dessine brièvement sur ses lèvres. Je ne lui laisse aucune chance, mes sens développés à leur maximum, rien ne m'échappera. Et son pouvoir de persuasion me glissera dessus. La porte s'ouvre et son regard noir, au propre comme au figuré, m'attrape sans ménagement. Je suffoque presque, assommée par la force de son pouvoir. Il coule autour de moi comme une liqueur qui m'enrobe, mais n'a rien de discret. Est-ce que je vois la véritable couleur de ses yeux parce que je suis capable d'y résister ou parce qu'elle n'a pas voulu me tromper là-dessus ? Car de toute façon, la mascarade est inutile.

- Bonjour, dis-je d'une voix posée et solide, voulant ainsi lui prouver combien il est vain de m'écraser de son pouvoir.

Si le ton de ma voix laisse supposer que je ne suis nullement affectée, je sens néanmoins mon souffle court qui me frustre, comme si mes poumons étaient pressés et je ne pouvais inspirer à fond. Je hais cette femme du plus profond de mon âme. Je l'observe attentivement, voulant prêter attention à chacun des détails qui me permettent de ne pas succomber à la tentation de me laisser convaincre. Ses yeux noirs, la marque de ses ailes, visible sous ce que je devine être du maquillage qui s'estompe. Voyant que je ne suis pas réceptive, elle accentue encore son pouvoir et je sens mes genoux faiblir. En prenant une aussi rapide que grande inspiration, je repousse son emprise physique et me concentre sur la part de mental qui est de très loin la plus dangereuse.

- Bonjour Thana, murmure-t-elle.

Sa voix me fout un coup au ventre tant son pouvoir passe par elle. Je croise les mains dans mon dos et enfonce mes ongles dans mes paumes, la douleur me rendant la maîtrise de moi-même. Je m'assois en face d'elle, me mettant intentionnellement dans une position inconfortable. Car je sais maintenant comment faire pour être puissante et maîtresse de la situation, je sais comment je marche. A la douleur. Mes chevilles tordues sous mes jambes et écrasées contre le sol, je peux commencer l'interrogatoire.

- Vous appelez-vous réellement Sofia ?

Elle écarquille les yeux, visiblement surprise par ma première question, et par la manière abrupte que j'adopte. Puis un mince sourire s'étale sur son visage. Je veux lui montrer qu'elle n'a nullement le dessus, et déplie les doigts, les tendant discrètement vers son visage. Le vent, petit garçon rieur et malicieux, m'obéit et vient entourer son cou, petit à petit. Il faut encore quelques secondes à la jeune femme pour sentir l'oppression qui s'accentue sur son cou. Ses yeux s'écarquillent et une lueur de rage vient les illuminer. Elle comprend qu'elle pourrait bien avoir une adversaire à sa taille en face d'elle. Je me retiens de serrer les dents de colère. La situation m'aurait amusée, j'aurais pris plaisir à me sentir supérieure, ce sourire insolent que j'arbore habituellement m'aurait démangé les lèvres. Mais je ne suis que colère, l'insolence n'a rien à faire ici.

Des ailes dans le dos 2 - ReconstructionWhere stories live. Discover now