Chapitre II

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Aʀтɦµʀ

Je me réveille en sursaut... Argh... Pourquoi on me secoue comme ça ? J'ouvre les yeux en gémissant, n'étant pas encore habitué à la lumière, je vois uniquement, que je suis tout simplement sur le dos de Malo. Comme ci s'était normal...

Mais bon, pour l'instant, j'ai tellement l'esprit embrumé que j'ai du mal à réfléchir alors quand j'entends à peine la voix de Malo... C'est peine perdue et dans tous les cas je n'ai finalement pas  envie de l'entendre.

Je relève la tête en m'étirant timidement, c'est là que je comprends que trop tard, ce qu'il disait. C'est tout simple, je viens juste de me prendre une branche, violemment, en plein visage...

J'apporte automatiquement mes mains sur mon crâne, là où la douleur me lance. D'après ce qui vient de se passer, on était déjà reparti, ils n'avaient pas attendu mon réveil et Malo courait, d'où les secousses. Ce n'est pas possible ! Je sens déjà une bosse se former sous mes doigts. Aucun mot ne sortit de mes lèvres, seul des gémissements plaintifs.

- Je t'avais prévenu, petite paille, me lance-t-il en riant.

- Je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler comme ça. Hey, touche pas à mes cheveux, et fais attention ! T'as failli foncer dans l'arbre et dans ton esquive t'a failli me faire tomber espèce de ...

Alors déjà, le fait qu'il me porte avec une main sur son dos et qu'il me frotte le crâne avec l'autre, c'est plus que dérangeant ! Pourquoi il faut qu'Aelgwenn décide de continuer sur cette route, on ne voit rien devant nous, que des arbres où on ne peux qu'y passer un part un.

Par contre, je commence à apercevoir une falaise ça tombe bien, mais, Aelgwenn va-t-elle vraiment perdre du temps en faisant un détour ? Je commence à rire tout seul jusqu'à ce que je la vois sauter, une fois au bord de la falaise, suivis de Breval, Nevan et puis de Loïg... Je sens mon visage se décomposer.

- Accroche-toi bien, se serai dommage que je te perde en route, hurla-t-il en riant tandis qu'il sautait...

Aєℓgωєηη

Derrière moi, en plus des bruits de pierre qui dévale sous mes pieds, j'entends Arthur crier sur Malo, je suis sûr qu'ils aiment se chamailler et j'ai même l'impression qu'il s'apprécie malgré qu'aucun des deux n'ose le dire. Je reste collée à la paroi, glissant sur elle, appréciant la vitesse et le fait de sentir les gravillons sous mes chaussures. Je me stabilise avec mes deux bras, utilisant également le bras qui tient ma valise qui se trouvait sur mon dos.

Malheureusement, ma glissade se termine trop vite, je me retourne et pose ma valise, qui en touchant le sol, crée un nuage de poussière autour de moi. Avec un grand sourire, qui tire inhabituellement sur mes joues, les mains sur les hanches, j'observe les garçons dévaler la pente en riant et criant leur joie. Un peut de joie dans les troupes, ça fais du bien. Une fois que tout le monde est arrivé au pied de la falaise, qui ressemble franchement plus à une pente escarpée d'ailleurs, je regarde Arthur en souriant, lui, qui s'amuse à frapper Malo plutôt amicalement, au visage.

Il éclate alors encore plus de rire et il finit par le lâcher, se trouvant dans l'obligation de se tenir le ventre pour tenter de faire cesser son fou rire. Une fois que Malo ne tenait plus Arthur, celui-ci tombe lourdement au sol, ce qui crée encore plus de poussière dans l'air. Aujourd'hui il fait chaud et ça fais quelque temps qu'il n'a pas plu, la terre est très sèche.

La poussière, sur la falaise, vestige de notre passage commençait à se dissiper lorsque Tugdual sauta du dos de Nevan. Il lui fit une grimace de mécontentement tandis que le Korrigan se rapprochait de moi, avec un regard mauvais, le teint pâle et une horrible grimace sur le visage. Nevan imite très bien un Tugdual en colère, je me retiens de rire du mieux que je pouvais alors qu'il commença à s'énerver.

- N'eo ket posubl, ce n'est pas possible ! Tu es folle, dit-il en me pointant du doigt, pour ensuite me regarder de haut en bas.

-Qu'est-ce qui t'es passée par la tête, sauter et glisser sur une falaise, aucun sain d'esprit ne l'aurait fait ! Tes petits moutons et tes deux coqs, ils t'ont suivi dans ta folie, vous êtes...

Pendant qu'il parlait, il s'était retourné vers les autres, les pointant eux aussi, de son doigt difforme.

- Tous fous, on a compris... réussis-je à dire, en lui coupant la parole, mais sans pourtant éclater de rire, ce qui relève du miracle.

Il allait commencer à s'énerver, mais Malo intervient alors.

- Trêve de bavardage, maintenant que nous sommes tous réveillés, on va pouvoir vous expliquer ce qu'on à découvert cette nuit, moi et Gwenn et ce qu'on soupçonne être les plans de Poulpiquet.

Tous cessent alors de parler, même le bruit du vent, comme s'il dérangeait, devint inexistant. Nous commençons donc à leur expliquer la situation, après un long moment de questions réponses, nous arrivons à la même conclusion. Tugdual me fixait.

- Nous devons nous battre, je serai là à vos côtés lors de la bataille, dit-il dans une courbette.

Il en profita pour récupérer une branche au sol, murmura des paroles incompréhensible et la branche se déforma, jusqu'à prendre la forme d'une magnifique épée. Une épée faites par un Korrigan, via sa magie ou non, est une épée indestructible et magique.

Je reste là, à la contempler sous tous les angles, elle est magnifique. Mais Tugdual se tourne vers Arthur, un genou au sol et lui tend l'épée.

-Malgré qu'on te rabaisse et qu'on te fasse passer pour un bouffon, tu es un bon combattant.

Pendant qu'il parlait, Arthur prend l'épée avec hésitation, il allait sans doutes le remercier mais Malo le devança.

- Je dois bien avouer que Tugdual n'a pas tort, ça à eu le mérite de t'endurcir, même si tu n'as pas les yeux d'un Chasseur, tu es sans doute plus fort que la plupart des notres... Ça me fais mal de l'admettre, mais, je te respecte pour cela.

Loïg, posa sa main sur l'épaule d'Arthur, Breval lui ébouriffa les cheveux et Nevan lui donna une tape viril dans le dos. Ils sont tous les quatre ensemble, à lui échanger des bousculades virils, je ne peux pas m'empêcher de sourire.

- Tu fais officiellement parti de la famille maintenant, dis-je en faisant un pas vers eux.

Je me retrouve malgré moi dans un grand câlin, on s'enlace tous en riant. Après quelques instants, Celm se racle alors la gorge.

-C'est bien beau tout cela, mais ce n'est pas avec six combattants, que nous réussiront à combattre des géants et de Poulpiquet et ses Trouveurs.

On se regarde tous, on n'y avait pas pensé.

- Elle a raison, déclare alors Nevan avec regret.

Je hoche les épaules à la manière d'un enfant, c'est en riant que je donne la solution.

- On n'est pas encore arrivé à Crozon et il nous reste environ cinq jours, c'est un peu juste en effet, mais c'est suffisant pour faire le tour des côtes et d'enrôler des alliés...

Ils acquiescent, le visage dur et nous perdons pas plus de temps, les Korrigans remontent sur les épaules de Breval et Nevan, Arthur sur celles de Malo. Les garçons partirent en courant tandis que je prenais ma valise.

Nous devons faire vite, et c'est en les suivant que je fis la liste des espèce qui pourrait nous soutenir pour ce combat, cette bataille décisive.

Bataille d'AméthysteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant