Chapitre six: l'ange et la dédence

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Une fois chez le médecin, il examinait attentivement Claudie. Avec l'aide d'Hermann, j'étais parvenue à la ramener à la maison. Ma tante était à son chevet et attendait elle aussi le prognostic du médecin. Ce dernier sortait d'ailleurs de la chambre après une bonne dizaine de minutes.

- "Hm. C'est ce que je pensais, Claudie est enceinte de 4 mois a peu près."

Ma tante fit les gros yeux et attrapait une chaise de peur de tomber. Mon oncle venait d'arriver et avait posé un pied dans la chambre pile à l'annonce du médecin. Il tremblait et semblait livide. Quant à moi, je regardais tristement ma cousine. Comment cela se faisait-il ? A cette interrogation je me retournais vivement vers ma tante.

- "Ma tante. Quand Jean est-il parti au front ?" Jean était le fiancé de Claudie. Enfin, ils sont amoureux l'un de l'autre depuis la maternelle et leur relation s'est, semble t-il, concrétiser ces dernières années. Ma tante relevait alors son visage vers le mien et tentait de réfléchir à la date du départ de Jean. Il a été obligé d'aller en Allemagne pour faire la guerre et nous n'avions malheureusement plus aucune nouvelle de lui. 

- "Il me semble qu'il est parti il y a 3 mois ou ... Plutôt 4 ? Oui c'est cela !" Son visage s'illumina tandis qu'elle comprit que l'enfant était très certainement celui de Jean. Claudie ne devait pas le savoir elle-même. Mais elle avait caché que leur relation avait prit ce tournant... Petite cachotière pensais-je. Après ces réflexions, mon oncle tentait de reprendre ses esprits et se redressait. 

-"Je ne sais pas comment nous pourrions contacter Jean. Il est introuvable et injoingnable." 

- "Je pense pouvoir vous aider Bernard." Cette voix nous a tous surpris. Nous avons tous sursauter tandis qu'Hermann avait fait son apparition derrière nous. "Pardonnez mon intrusion. Je peux faire le nécessaire pour localiser Jean si cela peut vous aider". 

Mon oncle souriait et posait sa main sur l'épaule d'Hermann en hochant vivement la tête :

- "Oui s'il te plaît Hermann. S'il te plait". Mon oncle semblait reprendre contenance tandis que ma tante caressait les cheveux de sa fille regrettant les paroles qu'elle avait eu contre elle la veille. Hermann s'approchait de moi et je m'adressais à lui discrètement : 

- "Merci encore de m'avoir... Sauvé Hermann. J'espère que vous n'êtes réellement pas blesser ?" Je le regardais inquiète de savoir s'il était souffrant. Il souriait alors se redressait :

- "Je n'ai rien Louise, je vous le promet." 

Mon oncle ayant entendu notre discussion s'approchait et posait ses mains sur mes épaules : 

- "Lou, n'oublies pas qu'Hermann est un major. Des chutes, il a du en faire des centaines. Je ne pense pas que ce soit une chute, même brutale, qui puisse réellement le blesser". Je hochais la tête presque boudeuse de ne pas avoir penser à cela plus tôt. Je me tournais ensuite vers le salon et descendait afin de préparer du thé pour tout le monde, en attendant que Claudie se repose. Hermann m'avait suivit et s'était installé dans le canapé.

- "Comment comptez-vous faire pour retrouver Jean?" Lui demandais-je curieuse. "Non!" Me ravisais-je. "Je suppose qu'avec votre grade, c'est chose plutôt facile ? Comme... pour les chutes?" 

Hermann se mit à rire à ma phrase et hochait la tête en se relevant pour m'aider à disposer les tasses sur la table.

- "Exact. C'est chose assez facile Louise. Mais je dois dire que c'est assez agréable de répondre à vos interrogations". 

Je soufflais et levais les yeux au ciel :

- "Ne vous moquez pas ! Je ne connais rien au milieu dans lequel vous êtes Hermann". Il hochait de nouveau la tête et s'approchait de moi en souriant. Il posait délicatement sa main sur la mienne et semblait pensif : 

- "Je le sais. Et il vaut mieux que vous n'en sachiez pas trop. Ce n'est pas un monde très glorieux contrairement à ce que l'on croit..." 





Les Corbeaux dans le ciel, Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant