Chapitre quatre: la trahision de la belle.

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Bourdun, mi janvier, le lendemain soir.

La nuit était une nouvelle fois tombée sur Bourdun. Nous étions tous de retour à la maison après nos journées de travail respectives, exceptés Claudie qui tardait à rentrer. Cela n'était pas exceptionnel puisqu'elle restait souvent discuter avec ses amies à la sortie du collège. Je m'occupais alors de préparer la table du soir aidée de Martha qui était notre gouvernante. C'était une femme profondémment gentille. Son fils était au front et elle s'est retrouvée à la rue du jour au lendemain n'ayant plus les moyens de payer sa ferme. Nous l'avions dont recueilli et en échange elle nous aidait avec les tâches quotidiennes de la maison. J'entendis alors la porte de la maison s'ouvrir. Mon oncle entrait avec Hermann avec qui il avait passé l'après-midi afin de régler quelques détails pour l'organisation visiblement. Ma tante saluait alors Hermann avec gentillesse :

- "Bonsoir Hermann. Comment allez-vous ? Vous resterez dîner avec nous ce soir n'est-ce pas ?" Il retirait alors son képi et posait sa canne dans l'entrée en souriant à ma tante : 

- "Bonsoir. Merci de votre invitation, je ne veux pas déranger." D'un revers de la main ma tante balaya l'inconfort du lieutenant et lui souriait. Hermann entrait et me vit alors entrain de dresser la table.

- "Bonsoir Louise. Veuillez m'excusez, je vous rajoute du travail". Je me dirigeais alors vers le buffet pour prendre une nouvelle assiette en lui souriant :

- "Bonsoir major. Non du tout, ne vous en faites pas". Je dressais alors la nouvelle assiette et ajoutait un verre à pied. Mon attention se concentra ensuite sur mes mains, j'avais visiblement mal nettoyé la peinture que j'avais utilisé cette après-midi. Hermann s'approchait et regardait alors mes mains avec attention : 

- "Avez-vous peint cette après-midi?" Sans que je n'ai le temps de répondre ma tante prit la parole : 

- "Oh oui. Notre Louise est professeur de dessin. Elle a fait l'école du Louvre à Paris." Elle désignait ensuite un dessin au fusain que j'avais réalisé. Ce dernier trônait au dessus de la cheminée. Il s'agissait d'une sorte de vanité revisitée disons. Hermann s'approchait du dessin et l'observait silencieux. 

- "Vous avez énormément de talent Louise". Lachait-il tandis que je lui souriais.

- "Merci Major". J'aimais qu'on pusisse regarder mes créations. Cela me faisait vraiment plaisir et je me sentais reconnaissante d'avoir l'attention de personnes sur ce que je pouvais créer.

- "Hermann. Appelez-moi Hermann." Je hochais la tête en croisant mes bras sur ma poitrine. 

- "Entendu, Hermann". Je souriais tendit que mon oncle et ma tante semblaient nous observer du coin de l'oeil, eux aussi en souriant.

Une nouvelle fois, la porte d'entrée s'ouvrit et laissait place à Claudie qui était décoiffée et dont la robe était salie par ... de la poussière ? Je peinais à voir, elle n'avait pas allumé la lumière. Je fronçais les sourcils et vit qu'elle me fit signe de ne rien dire. Je détournais alors le regard pour ne pas la mettre dans l'embarras. Toutefois Martha arrivait derrière Claudine et annonçait :

- "Mademoiselle ! Pourquoi êtes-vous dans cet état?!" 

Je relevais alors les yeux. C'était perdu. Mon oncle et ma tante se dirigeaient vers l'entrée et furent extrêmement surpris de l'état de ma cousine.

- "C-Claudie?"

Je m'approchais et prenait enfin compte de l'état de ma cousine.

- "Je... Je..." Elle regardait nerveusement ses mains, les larmes aux yeux. Nous étions tous très inquiet et nous ne comprenions pas la situation.

- "Quelqu'un t'as fait du mal ?" Demandait mon oncle inquiet.

- "Non." reprit-elle. "Je ... Enfin... Il m'avait dit que ce ne serait pas douloureux et mes amies l'ont toute fait alors je voulais aussi..." 

Mon oncle ne comprit pas exactement la situation tandis que ma tante reculait de quelques pas. Elle avait compris, tout comme moi. Nous savions.

- "Qui?" Demandais-je en tentant de ne pas m'emporter. Ma cousine me fixait n'osant parler. "Qui Claudie?" J'augmentais alors le son de ma voix. Mon regard était lui aussi plus froid que de rigueur. Hermann l'avait bien senti et s'approchait en attendant une réponse de Claudie.

- "Hans..." Finit-elle par avouer. 

Mon oncle partit immédiatement dans le salon tandis que ma tante fondait en larme. La virignité n'était pas nécessairement quelque chose de primordial dans notre famille. C'était une chose importante, mais la n'était pas le problème. Des rumeurs allaient se répandre. Evidemment le soldat allait bien évidemment s'en vanter auprès de ses camarades. Et il allait être difficile de maintenir le réseau et d'être légitime au yeux du groupe avec ce genre de fait. Je me tournais alors vers Hermann et m'approchais doucement de lui en levant mon visage vers le sien: 

-" Que... Pouvons-nous faire Hermann...?" Il était la seule personne à être encore lui même à cet instant. Nous étions tous à fleur de peau, perdu. "Je vais m'occuper de lui. Ne vous en faites". 

Claudie était encore là, tremblante, dans l'entrée. Ma tante arrivait et l'attrapait vivement par le poignet en la poussant vers sa chambre : 

- "Je ne veux plus que tu sortes ! Tu vois où ton comportement te mène!" 

Je regardais la scène sans rien pouvoir dire. Claudie avait voulu se rapprocher de cet homme. Mais connaissait-elle réellement les envies que cet homme pouvait avoir ? Elle est encore bien jeune, et naïve... 

Il allait désormais être de rigueur de changer la donne. 

Les Corbeaux dans le ciel, Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant