blanche,

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Assis à une table, je fais mine d'étudier. En réalité, je n'attends qu'elle, son arrivée à la fois déroutante et adoucissante. Yeux toujours baissés, je découpe les mots en lettres sans ne rien comprendre à ma leçon d'anglais, mes yeux se perdent entre les lignes de ma copie. Mon cerveau est engourdi, il ne dort pas, il ne dort plus.
Une larme de fatigue vient briser ma joue droite en deux, quel faible. Je m'apprête à lorgner de mon regard usé mon voisin, qui lui aussi étudie ; elle apparaît alors dans mon champ de vision, ma fatigue baisse alors d'une vitesse fulgurante. Elle se déplace lentement, ses talonnettes établissent un rythme prenant, qui ralentit progressivement pour venir s'arrêter – à mon immense surprise – devant mon cahier ouvert. Mon cœur s'immobilise, mes poumons démissionnent. J'ai peur de son regard, je crains qu'il croise le mien. Désarmé, je me contente de fixer ses mains apposées contre mes affaires. L'une des deux disparaît alors, un filament de sueur s'ajoute à mon front. De ses doigts elle vient cueillir mon maigre menton, qu'elle attire vers son minois en porcelaine. La peur s'évacue devant son léger sourire, je me sens mourir de plaisir.

Elle approche toujours plus nos visages, qui finissent par s'entrechoquer, s'adonner à l'autre. Ses lèvres me murmurent des mots exquis, ses cils me chatouillent le nez et son parfum m'enveloppe dans un drap de bonheur. Tout semble planer, mon esprit, mon cœur, mon âme, mes pensées, mes sentiments. Alors qu'elle s'accroche à mes cheveux, mes doigts  mordent dans sa poitrine ; or, du côté gauche rien ne bat. C'est en rouvrant les yeux que je m'effrondre face à la réalité, qui se résume à mon corps trempé sur un matelas dissimulé dans l'ombre.

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⏰ Last updated: Nov 25, 2017 ⏰

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BLANCHE-NEIGEWhere stories live. Discover now