Hiroo

Arc 1 - Chapitre 10

La technique se dissipa d'un coup, après quoi, le Ranger projeta son élève dans la terre, un peu plus loin.

­― Eh ! Qu'est-ce qui vous a pris ?!

― C'est plutôt à moi de te dire ça, s'énerva Kazuki. Je t'interdis formellement d'utiliser ce genre d'attaque.

― Mais... pourquoi ?!

Il examina la main de son supérieur, amochée parce qu'il l'avait arrêté, puis baissa les yeux.

― Regarde tes mains, lui lança Kazuki. Elles sont dans un sale état.

Il les pointa du doigt.

― C'est seulement une égratignure, grommela le garçon.

― Si je ne m'étais pas écarté à temps tu aurais pu me tuer.

Les paroles du Ranger provoquèrent un long et interminable silence.

― Maintenant je comprends, c'est comme ça que tu es venu à bout de Mukade.

Il croisa les bras sans montrer un signe de douleur de la main.

― L'aura nous permet peut-être d'avoir des capacités surhumaines, mais ce n'est pas sans conséquence. Son utilisation peut très vite devenir dangereuse, et d'autant plus pour son utilisateur. La puissance que tu as développée... tu ne dois l'utiliser qu'en dernier recours, et encore. Tu as de la chance, tes brûlures auraient pu être beaucoup plus graves.

― Oui...

Kazuki sortit un rouleau de bandages qu'il envoya aux pieds de Tony toujours à terre.

― Soigne tes blessures et repose-toi. Je ne veux pas prendre plus de risques, on continuera plus tard. J'ai quelque chose à faire.

Le Ranger s'éloigna en marchant sous le regard agacé de son apprenti.

Alex était allongé dans l'herbe du parc et contemplait les nuages dansants dans le ciel. Il entendit des pas venir en sa direction.

― C'est ici que je te trouve, l'interpela Aurore en arrivant à sa hauteur.

Le garçon se redressa pour la saluer d'un signe de main.

― Salut Aurore.

Elle s'assit à ses côtés.

― Qu'est-ce que tu fais ? lui demanda-t-elle en arrachant une brindille du sol.

― J'essaie de méditer... pour visualiser mon aura.

― Et tu as réussi ?

― Non, pas vraiment.

― Je pense que ça viendra tout seul, dit-elle en examinant méticuleusement le pissenlit qu'elle tenait entre les doigts avant de souffler dessus.

― Tu as déjà réussi toi ? l'interrogea son camarade.

― Non jamais, avoua la jeune fille. Et ce n'est pas faute d'avoir essayé.

― Tu te débrouilles déjà bien sans l'aura de toute façon.

Elle poussa un rictus.

― Toi aussi non ?

― C'est compliqué. J'aimerai bien avoir, moi aussi, quelque chose qui me démarque des autres, comme toi avec tes armes, ou Tony avec sa foudre. Puis beaucoup savent déjà utiliser leur aura. Et moi, rien d'exceptionnel, soupira-t-il d'un ton mélancolique.