Bercé par le son des vagues, j'étais enfin arrivé à destination. On peut dire que Sacha avait eu raison de me traîner jusqu'ici : ça me faisait un bien fou. À peine huit heures sonnées, je m'étais levé ce matin. Je m'étais douché et habillé en une poignée de minutes seulement, en faisant gaffe à ne réveiller personne. Enfin, je croyais n'avoir réveillé personne.
— J'ai grave besoin de réconfort en ce moment. Tu me permets ?
J'ai souri en apercevant Sacha, les immenses lunettes de soleil aux yeux.
— Bien sûr, ai-je répondu. Viens-là.
Elle s'est collée contre moi, prise par une vague de frissons. Dans l'espoir de lui procurer un peu de chaleur, je me suis mis à lui caresser le dos et les épaules.
— J'ai vraiment mal dormi cette nuit, a-t-elle dit au bout d'un moment.
— Oui, je t'ai entendu remuer sans cesse.
Sacha a eu un faible sourire.
— Pour une fois que ce n'est pas moi qui dérange.
J'ai ri.
— Touché.
Ma copine a collé sa tête contre mon épaule.
— Qu'est-ce qui se passe, Sacha ? lui ai-je demandé. Ça fait plusieurs jours que tu ne dors pas. Ces vacances sont supposées être reposantes. C'est toi-même qui l'a dit, je te rappelle.
— Je fais des cauchemars.
— À quel sujet ?
— Au sujet de tout, a-t-elle murmuré. Au sujet de ton départ.
— Où est donc passé Sacha la grande indépendante, celle qui ne veut avoir besoin de personne ?
Elle a secoué la tête.
— Fais pas le con, Logan. Tu sais ce que je veux dire.
J'ai acquiescé. Elle avait raison : je savais exactement ce que ça voulait dire.
— On s'appellera à tous les soirs.
Sacha a ricané.
— J'ai pas envie qu'on s'appelle à tous les soirs et qu'on embarque dans une relation étouffante, a-t-elle dit. Déjà que t'es suffisamment étouffant comme ça.
Je lui ai donné un coup de coude amical.
— Mais... Oh, bordel, Logan comment on en est arrivé là ?
— Arrivé où ? l'ai-je interrogé, confus.
— Comment on est devenu un de ces couples ringards qui ne peut pas se passer l'un de l'autre ?
L'esquisse d'un sourire s'est glissé sur mes lèvres.
— Tu es ma meilleure amie. C'est normal que je sois incapable de me passer de toi.
— Tu vois, c'est exactement le genre de ringard dont je parlais.
— Hé, ma belle, ça s'appelle de l'amour ça. C'est pas ringard, l'amour.
Sacha a secoué la tête.
— Tu m'as contaminé.
— Moi aussi, je t'aime.
Elle a ri.
— Je fais des cauchemars sur nous, tu sais.
— On ne se perdra pas de vue.
— Ça, tu ne peux pas le promettre.
— Je fais de mon mieux pour te réconforter en ce moment.
VOUS LISEZ
La théorie des cactus
Teen FictionLogan, c'est le grand brun aux yeux bridés qui aime les drames, ceux qui se terminent par de longs dialogues et des larmes séchées. Il les aime tellement que parfois, il lui arrive même de s'en créer. C'est peut-être pour cette raison d'ailleurs qu'...