Elle n'avait pas tort.

" Je fais l'aller retour, promis ! Elle est terrible, je sais bien ! Je me dépêche ! Ciao ! ''

Je me décidai à prendre le vélo de Lucie. J'avais bu, c'était plus prudent.
25 minutes plus tard, je me retrouvai face à Louise.
Elle était splendide, dans une robe corail, la peau bronzé par sa semaine bretonne. Mes yeux se baladait à présent de son décolleté, sublime, jusqu'à ses yeux bleus.
Je la désirais tellement, je voulais la toucher, goutter à ses lèvres qui m'attiraient tant.
Mais je ne pouvais la supporter, encore une fois, elle m'avait mis à bout, me faire venir, comme ça, un dimanche, selon son bon vouloir.

Elle m'accueillit avec un grand sourire.

'' Emma ! Merci d'être venu. Vous êtes en vélo ? "

" Oui, je sors d'un barbecue là, plus prudent ! "

Elle sourit, et enchaîna.

" Quelle tête en l'air je fais, j'ai oublié le trousseau en Bretagne ! Venez, vous allez m'aider, ca ne sera pas long ! J'ai chiné cette magnifique table basse... n'est elle pas magnifique !! Je viens de rentrer, j'avais besoin de voir tout ça avec les tapis ! "

Je n'en revenais pas ...
Elle m'avait fait venir un dimanche, pour tester une table basse. Elle se moquait de moi !

Devant mon air ébétée, elle renchérit :

" Je ne pouvais pas attendre ! "

Quel culot.
Elle m'avait fait venir pour ça, l'égoiste. J'avais de plus passé des commandes de tables basses, que je devrais certainement annuler très rapidement.
Sans réaction, elle me saisit le bras.

" Allez, on y va ! "

Ce contact de sa main sur ma peau ... Calme toi Emma, l'alcool te rend encore plus sensible. Self controle. Cette femme est une garce.

Nous saîsimes la table basse, très belle au demeurant, jusqu'au salon.
Nous déroulâmes le premier tapis, ocre et nous tachions de le disposer dans plusieurs sens, avec la table basse dessus.
Puis vint le tour du tapis persan.
Je ne parlais pas beaucoup. Mon irritation contrastait avec son enthousiame. Elle faisait de grands gestes, souriait.
Ce sourire ...
Le tapis était très lourd, et elle n'arrivait pas à choisir la place ou elle voulait le mettre. Nous ne cessions de le changer de position.
Il faisait une chaleur à tomber, j'étais épuisée, en sueur.

" Dites moi Louise, enlever moi d'un doute ? "

Elle leva la tête.

" Vous êtes bien la maire de cette ville ? "

Elle acquiesca, surprise.

" Ville de 200 000 habitants. Vous devez prendre de nombreuses décisions, trancher. Alors j'ai une question : COMMENT VOUS POUVEZ PASSER AUTANT DE TEMPS A PRENDRE UNE DECISION POUR LA DISPOSITION D'UN FOUTU TAPIS ! "

Elle s'amusa de cette mauvaise humeur apparente, et de mon ton mi humoristique, mi sérieux.

" Satisfaire mes demandes les plus extravagante, rappelez vous Emma ''

Elle me fixait. Ce regard...J'avais chaud, plus que jamais. Je voulais sa peau au contact de la mienne. Un besoin physique.

Dans un énième changement, je me pris les pieds dans le tapis. Littéralement. Je tomba en avant, sur ce tapis persan.
Je la regardai. Un sourire sur le visage, elle se moquait de moi.
Je fis la moue.
Elle s'approcha, me tendit la main pour me relever.

J'étais irritée de ce plan foireux. J'avais chaud. J'avais cet alcool qui me coulait dans les veines, qui me déshinibait.
Je saisis sa main, et la tira vers moi, si fortement, qu'elle tomba sur le tapis à mes côtés.

Arrête toi Emma, pensai je, tu vas trop loin.
Il était trop tard.
Louise sur le dos, je la fixais et m'approchais de son visage.
Ses yeux ne lachaient pas les miens. Son regard était un mélange de surprise, d'inquiétude, de désir. Oui, le désir je pouvais le voir.
Je n'étais plus qu'a quelques centimètres de ses lèvres, elle était à présent si vulnérable.

Madame la MaireWhere stories live. Discover now