"Qu'est ce que tu veux ma chérie, je suis pleins de contradictions."

"T'as vraiment réponse à tout." dit-elle avant de l'embrasser.

Tout le monde empêcha Clémence de porter des choses à une exception, qui était son petit filleul. C'est donc en son agréable compagnie qu'elle passa la fin de cette première journée de femme mariée. Son petit filleul qui avait déjà bien grandi, Marceau était maintenant un beau bébé joufflu de cinq mois, blond comme les blés. Il prenait un malin plaisir à tirer sur ses longs cheveux et riait aux éclats lorsqu'elle chatouillait ses petits pieds. Il était curieux de tout. Elle adorait ce stade où les bébés commençaient à s'éveiller et à gazouiller même si selon elle, rien ne pouvait battre les toutes premières semaines, où les nourrissons passaient des heures endormis contre la poitrine de leur maman. Ce qu'elle avait hâte d'avoir son bout'chou dans les bras ... Clémence mourrait d'impatience de le rencontrer, de lui faire des bisous et de voir à qui il allait ressembler. Elle croisait les doigts pour qu'il ou elle tienne de son papa.

Les jours suivants furent entièrement occupés par le démontage du mariage qui prenait beaucoup plus de temps et d'énergie que prévu. Pour être complètement honnête, c'est toujours plus chouette de préparer un mariage que de tout ranger. Ils poussèrent un véritable ouf de soulagement lorsque le jardin retrouva son aspect initial. L'étape mariage était définitivement derrière eux. Ils étaient un peu nostalgiques mais heureux d'être enfin unis par ce lien extrêmement fort. Clémence ressentait toujours un petite pointe de fierté dans la poitrine en voyant l'alliance au doigt de Martin. Il était son mari et elle était sa femme.

Tout juste une semaine après leurs noces, Martin et Clémence rebouclèrent leurs valises. Ils partaient pour deux semaines en amoureux. Ce n'était pas leur lune de miel officielle, même si ça y ressemblait fortement. Martin avait promis à Clémence de la passer dans la Cordillère des Andes, la célèbre chaîne de montagne qui longe la côte ouest de l'Amérique du sud. Mais ce n'était pas à l'ordre du jour, le jeune journaliste pourtant extrêmement débrouillard, ne voulait pas se lancer dans une aventure pareille avec sa femme enceinte. Ils en reparleraient plus tard, après la naissance de leur loulou mais ils ne se voyaient évidemment pas le confier tout petit.

Du coup, pour patienter et quand même célébrer leur mariage, ils avaient choisi l'Islande pour se reposer dans le calme et profiter de ses paysages à couper le souffle. Deux semaines rien que tous les deux, c'était une première. Ils étaient ravis et en même temps tristes de se séparer si longtemps de leur petite puce. Lucille accompagnerait sa grand-mère en vacances sur la Côte d'Azur. Clémence savait qu'elle n'avait aucun souci à se faire et que sa fille allait être choyée, encore plus qu'à la maison. Annick était une mamy gâteau même si elle ne le paraissait physiquement pas. Clémence et Valentine plaisantaient souvent sur le fait que leur mère était bien plus à la mode qu'elles.

Clémence se pencha pour se mettre à hauteur de sa fille et lui donner ses dernières recommandations.

"Tu fais bien attention, tu ne parles pas à des inconnus, tu ne t'éloignes pas trop sur plage ni dans l'eau et tu écoutes bien mamy, c'est compris ?!"

"Ça va maman, je suis grande, tu sais."

Visiblement elle n'avait pas l'air aussi touchée que sa maman.

"Je t'aime mon grand bébé" dit-elle en la serrant contre elle.

"Moi aussi je t'aime. "

Martin fit un dernier bisou à sa petite tête blonde.

"Aller, oust, vous allez rater votre avion." leur ordonna Annick.

Les jeunes mariés montèrent dans la voiture et firent signe à leur fille avant de quitter l'allée de la maison. Clémence avait la gorge serrée. Martin tenait le volant d'une main et posa la deuxième sur le genou de sa femme.

"Tu ne vas pas pleurer quand même ?"

"Nan, j'te jure. Ça va." lui répondit-elle avec un sourire rassurant.

Ils embarquèrent dans un premier avion pour Paris et dans un second en direction de Reykjavík.

"Ah, au fait, je t'ai pas encore montré " dit-elle, soudainement excitée, en mettant son nouveau passeport juste  devant son nez.

Il le détailla avec attention.

"J'aime bien ta nouvelle photo d'identité. Tu n'as plus l'air d'avoir seize ans." dit-il avec un sourire taquin.

"Mais encore... "

Ses yeux s'illuminèrent lorsqu'il remarqua enfin le véritable changement.

"Clémence Jeanne Weill." lut-il, d'un ton presque solennel.

"Faut encore que je m'y habitue." avoua-t-elle.

"C'est pas grave, tu as toute la vie pour t'y habituer..."

Désolée pour ce chapitre qui n'était pas des plus intéressants. Je me rattraperai, promis, juré ;)

L'interview Where stories live. Discover now