The Songs of Osira - Tome 1 : La Légende des Cieux

Chapitre XXXI : Emeyrria - Partir en guerre

Je rejoins silencieusement Maître Limorea et nos Vlomays. Je lui tends la clé mais il fait non de la tête et referme ma main sur le petit objet en fer. Je le remercie même si je ne suis pas sûre de vouloir un jour remettre les pieds ici. Nous remontons sur le dos de nos partenaires et prenons la direction de Erevy. Nous la voyons au loin, ce qui me rassure. Nous restons un long moment silencieux avant que Maitre Limorea ne le brise :

- Au palais, ils vont te donner une tenue de combat.

- J'en ai ddéjà une.

- Tu rigoles, j'espère ! C'est plutôt une tenue d'entrainement. Là, tu vas à la guerre. Il te faut une armure. Je tiens à ce que tu reviennes, et si possible en un seul morceau.

J'acquiesce et lui réponds intérieurement : "Parce que je suis ta nièce". Je sens de la rage bouillir en moi. Je suis si en colère contre lui. Pourquoi me cacher cela ? Ça n'avait aucun intérêt, les choses auraient même été plus simple. Nous volons en silence sur le reste du trajet avant d'atterrir au niveau de l'école. Mon maître des plantes prend congé et je rejoins ma chambre pour passer ma tenue "d'entrainement". Deux protections valent mieux qu'une.

Erol miaule au vitrail. Je le laisse entrer mais l'attrape dans mes bras au passage. Je m'assois sur mon lit et le caresse. Mais la petite boule de poil ne semble pas d'humeur à faire des câlins et se débat comme un beau diable Je le laisse s'échapper non sans être triste. Mais lui ne peut pas comprendre mes sentiments, et il se lave avec ardeur comme si je l'avais sali. Malotru !

Je me lève et rejoins mon coffre à vêtement. Je me sens si lasse. C'est comme si toute joie de vivre m'avait quittée depuis mon premier pas dans la maison de mes parents. Je me change avec cette même démotivation et quitte ma chambre non sans lui adresser un vague au revoir, au cas où.

- Emeyrria ?

Je me retourne, surprise. En face de moi, Vlimcra revient du palais. Je le salue de la main avec un fin sourire qu'il me renvoie. Nous restons quelques secondes l'un face à l'autre, ne sachant quoi dire pour briser la glace. Je parviens finalement à lui demander ce qu'il vient faire ici. Il m'explique qu'il faut mettre notre tenue de combat sous l'armure mais que je semblais déjà au courant. Je me suis éviter une perte de temps en faisant cela. Il me demande de l'attendre et part en vitesse dans sa chambre pendant quelques minutes. Je m'adosse contre le mur du couloir et soupire.

Vlimcra réapparait rapidement et nous retournons au palais côte à côte dans un silence de marbre. Lorsque nous traversons la ville, nous remarquons que les travaux de réparation avancent à vive allure. Les habitants sont vraiment motivés, pas comme nous. En arrivant sur la place centrale, Simra apparaît au coin d'une rue et nous rejoint. Il est sans doute allé prévenir ses parents de son départ. J'aurais voulu en faire autant.

Nous continuons notre route toujours dans ce même silence lugubre. Je me sens rassurée de ne pas être la seule dans cet état. Nous remontons la côte et remarquons plus haut, l'une à côté de l'autre, Adrilla et Oyare. C'est nouveau ça, elles qui se détestent habituellement. Nous les rattrapons et continuons. Nous sommes rejoints quelques secondes plus tard par Vayra qui courrait derrière nous. En passant devant le temple, je lui jette un regard et adresse une prière silencieuse à Lyria la Déesse.

Une fois en haut de la colline, nous contournons le palais et atteignons le terrain d'entrainement des chevaliers. La dernière fois que je suis venue ici, c'était la pagaille. Meyla est déjà prête. Elle a enfilé une belle armure au couleur du royaume et discute de manière très concentrée avec ses deux frères et un chevalier. Elle semble vraiment dans son élément. Je l'envie pour une fois. J'aimerais tellement avoir sa confiance en elle en ce moment. Un chevalier s'avance vers nous de sa démarche sûre et nous demande d'appeler nos Vlomays. Nous obéissons non sans nous demander pourquoi. Le reste de nos camarades ne tardent pas à nous rejoindre.