Chapitre 7

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Hey! Heureuse de vous revoir! Court chapitre, mais je recentre ici plusieurs sentiments. J'ai essayé une approche plutôt sérieuse des problèmes que pourrait rencontrer une jeune adolescente un peu trop différente...

Musique d'aujourd'hui: Nomy, "You Can Be Your Own God". Un artiste que j'aime beaucoup, feat un artiste à la voix magnifique. *frissonne* Je ne pense pas qu'on puisse mettre cette musique dans un genre (de toute façon, je n'aime pas trop les cases ;-)  )

Voilà, bonne lecture!

Surnat'

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Je décidai de rentrer à pieds, ce jour-là, afin de me vider la tête. Je courrai le plus vite possible au milieu des arbres, puisqu'on pouvait traverser la forêt pour arriver plus rapidement chez moi. Mon sac me ralentissait à peine, et j'évitais les branches aisément. Je sautai par dessus un tronc d'arbre qui était tombé, contournai arbre après arbre. J'arrivai presque essoufflée devant l'usine abandonnée, mon point de vu que j'appréciais tant.

Je sautai et me réceptionnai sur le toit. Je m'assis et regardai le soleil se coucher. Je soupirai.Bientôt, il se coucherait avant que je sois rentrée de cours. Je ne pourrais plus rester sur ce toit à l'observer.

Je ramenai mes genoux vers moi et les entourai de mes bras. Un Enfant de la Science... Il était comme moi... Théodore...

Je secouai la tête. Je ne devais pas y penser. Il fallait que je sois certaine de ce fait, avant de me poser des questions.

Mais c'était évident ! « Ne le fais pas surtout sur des personnes normales. Même moi  j'ai presque eu mal... » Même lui... Non. Je devais arrêter.Penser à autre chose. Regarder le coucher de soleil et l'apprécier.

J'entendis un bruit derrière moi. Jérémy était arrivé. Nous avions l'habitude de nous retrouver ici et discuter. Mais je ne me sentais pas comme tel, ce jour-là. Je voulais simplement rester dans mon coin.

Pourquoi cette nouvelle me chamboulait autant ? Pourquoi n'étais-je pas simplement heureuse que Théodore soit comme moi ? Pourquoi étais-je inquiète ? Pourquoi me posais-je ces questions ?


- Salut...


Il s'assit à côté de moi. Je lui répondis d'un sourire avant de me retourner vers le paysage. Je soupirai une nouvelle fois en me perdant dans mes pensées.


- Tu n'as pas l'air dans ton assiette... Les cours se sont mal passés ?

- Une journée habituelle... C'est tout...


Et pourquoi n'arrivais-je pas à lui faire part de mes pensées ? J'avais pourtant pris l'habitude de lui parler de tout et de rien.


- Je n'insisterai pas, si tu n'as pas envie de parler.

- C'est juste que... Un de mes amis m'a dit quelque chose d'étrange... Qui me perturbe alors que je ne devrais pas autant l'être... Je l'apprécie beaucoup... Vraiment, nous sommes probablement aussi proches, lui et moi, que toi et moi. D'une façon différente, cependant. Mais je pensais qu'il y avait toujours eu cette barrière entre nous... Du fait qu'il était normal.

- Mmh ? Il est au courant pour toi ?

- Apparemment, et il n'y a pas que ça... Je crois qu'il est aussi un Enfant de la Science.

-Il te l'a dit clairement ?

- Pas vraiment... Mais c'était un sous-entendu assez clair... Et je ne sais pas comment réagir... Avec toi, c'était simple de l'accepter. Tu me l'as dit dès le début, tu ne t'es pas caché comme il l'a fait. Et puis... ça montre que je ne suis peut-être pas si proche de lui, finalement... Ou peut-être que j'ai peur que la barrière tombe... Parce que finalement nous sommes semblables.


Alors que je lui parlais, je réussissais peu à peu à éclaircir mes pensées et mes sentiments. S'il était comme moi, si cette barrière tombait, alors j'avais peur qu'il puisse finir par y avoir autre chose que de l'amitié entre nous.


- Tu devrais attendre d'être certaine qu'il est comme nous... Si ça se trouve, il ne voulait pas vraiment dire ça...

- C'est encore possible.

- Et il ne faut pas avoir peur de s'accrocher aux autres. C'est ce qui nous rend humains. On en a besoin, plus encore que les personnes normales. Parce que l'on se sent différent, on pourrait perdre cette humanité. Enfin, on pourrait en avoir l'impression. Tu es restée éloignée des autres pendant longtemps, et ce n'était pas par choix. Tu as peur que ceux avec qui tu te sens bien t'abandonnent. Mais s'ils tiennent vraiment à toi, alors ils seront comme ta famille. Ils essaieront toujours de rester à tes côtés.


Il me décoiffa, comme le faisait d'habitude Théodore, et me sourit. Mon cœur rata un battement. Il avait une expression si douce !


- Tu devrais détacher tes cheveux, tu sais.

- Pourquoi tout le monde me dit ça ?

- Parce que tu es de celles qui sont libres. T'attacher les cheveux ne convient pas à ta personnalité. Et je pense que tu serais très jolie sans cet élastique.


Je rougis. Exactement les mêmes mots que Théodore. Je me détachai les cheveux. Peut-être qu'on me laisserait tranquille, cette fois.


- Comme ça ?


Il me caressa les cheveux, toujours souriant, mais une expression toute autre sur son visage. Quelque chose de sérieux.


- Exactement comme ça. Comme je le pensais, ça te va beaucoup mieux.


Je détournai mon regard, de plus en plus gênée.


- Allez, il est temps de partir. Tu as cours demain et tu as probablement des devoirs à faire.

- Au fait, tu n'es pas au lycée... Tu as passé ton bac ?

- Je ne suis pas dans une école normale. Je vais dans le centre qu'ont créé les scientifiques pour nous. Je n'étudie pas vraiment. Le lycée, ce n'est pas pour moi. Je n'aime pas rester assis une heure à écouter des gens parler.

- C'est pourtant ce que tu viens de faire.

- Avec toi, c'est différent.


Il me fit un clin d'œil avant de me dire au revoir et de sauter du toit.Je le regardai repartir chez lui, sa démarche assurée. Je soupirai de nouveau. Il fallait que je combatte ma peur des autres. Que j'affronte la réalité et que j'arrête d'être effrayée à l'idée d'être accrochée à d'autres êtres que ma mère et mon oncle.

Mais comment faire, quand notre cœur a grandi entouré de pierres, sur lesquelles il y a écrit « tu es une sorcière » ?Quand nous ne nous sentons plus humain, comme le disait Jérémy.Comment faire, quand on a peur d'être de nouveau rejeté, parce qu'on est sûr de ne pas réussir à supporter plus ?

Ma mère avait raison, l'adolescence était une période difficile. Mais quand on est si différent, elle n'était rien comparée à l'enfance. Car la fin de l'adolescence signifie l'acceptation, en partie, de soi. Et il était grand temps que je sache assumer tout cela.

Enfoirés de scientifiques.

Enfants de la scienceWhere stories live. Discover now