VI

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« Il fut un temps dans la vie de chacun que l'on se rappelle avec délice. Un moment joyeux, souvenir heureux d'un temps passé, qui parfois se résume en un visage. »


Arthur Kirkland s'éveilla paisiblement, et mit quelques instants à comprendre ce qui venait de se passer. Il n'avait pas dormi depuis son arrivée dans ce miroir, n'ayant jamais ressenti ni le besoin ni l'envie du sommeil, même si ce n'était pas faute d'avoir essayé. Aussi, il trouvait étrange d'y être cette fois parvenu. Repoussant en arrière les mèches blondes qui troublaient sa vision, il remit de l'ordre dans ses pensées. Un sourire naquit sur ses lèvres lorsqu'il se souvint de son rêve. Il avait rêvé de lui. Toute la solitude du monde ne pouvait effacer son visage de sa mémoire, et ce qui était sûr, c'est qu'aucun Francis Bonnefoy ne pouvait le remplacer. Il avait rêvé de son petit frère. Une garçon gentil s'il en est, qui avait tout fait pour égayer la misérable vie de son grand frère. Mais la vie avait choisi de les séparer. Le plus jeune avait fait le pari du nouveau monde, espérant y trouver la richesse, tandis que l'aîné était resté en Angleterre et avait survenu à ses besoins en temps que pirate. Savoir à quel point il désapprouverait sa conduite le rendait triste, parfois, mais au fond il ne regrettait pas. Il avait vécu une vie d'aventure et de luxe, sans pour autant perdre la tête ou oublier les plaisirs simples. Il n'était pas comme ces hollandais qui vouait un culte irraisonné à l'argent, non. Il était plutôt homme à privilégier le plaisir de la chair, celui d'un bon verre de whisky avalé dans une taverne en compagnie de son équipage, la brise marine jouant dans ses cheveux, l'odeur de la mer et l'adrénaline de l'abordage. Tous ces plaisirs, il en parlait au passé. La solitude et l'enfermement avaient sur l'homme un autre effet que quelques pensées étranges : son fatalisme l'avait emporté. Malgré les belles paroles et les promesses prononcé de cette voix suave, il n'avait aucun espoir que le roi parvienne à le sortir de sa geôle. Il finirait sa vie ici, même si à ses yeux il était déjà mort. Il passa sa main sur son visage, voulant chasser ces idées moroses, et sa main toucha quelque chose de piquant, de rugueux. Il ne s'était pas rasé depuis des lustres, et nul doute qu'il devait avoir l'air d'un clochard. Enfin, de toute façon ce n'est pas comme s'il y était pour quelque chose. Ce n'était pas une façon de se présenter devant un roi. Cette pensée le fit ricaner. Quelques temps en arrière, il ne s'en serait jamais soucié, prouvant encore une fois qu'il n'était plus réellement lui-même. Mais au fond, était-ce si grave que ça ?

Toc toc toc...

Arthur sursauta et s'éloigna rapidement de la surface du miroir. Instinctivement, il glissa sa main vers ses hanches, là où se trouvait habituellement son pistolet. Evidemment, il n'était plus là.

- Bouh ! S'exclama Francis, visiblement fier de lui avoir fait peur.

- Idiot !! Ne fais plus jamais ça ! Hurla l'ancien pirate dont le cœur battait encore à 100 à l'heure.

Il serait exagéré de dire qu'il avait eu la peur de sa vie, mais il détestait qu'on lui joue des tours. Le langage dont il avait usé n'était pas correct, surtout pas pour s'adresser à un roi dont on espère s'attirer les bonnes grâces. Pour tenter de garder la face, il se releva et épousseta sommairement ses vêtements. S'excuser ? Très peu pour lui ! Ça n'avait jamais été son genre. Il observa le roi se servir nonchalamment un verre de vin et se laisser tomber dans le fauteuil. Il lui adressa un sourire rayonnant.

- Que puis-je faire pour vous ? Demanda l'anglais avec un simulacre de politesse.

- Vous ? Je préférais quand tu me tutoyais !

Un rire franchit ses lèvres alors qu'il eut avalé une gorgée de son vin. Ses cheveux éclatants s'agitèrent sur ses épaules, couvertes d'une chemise d'un fin tissu bleuté. Son regard bleu profond transperçait celui de Kirkland, qui déjà se sentait frémir. Son cœur battait vite, trop vite. Il ne pouvait détacher son regard de ses lèvres, attendant impatiemment ses prochaines paroles, boisson aussi délicieuse sans doute que le vin de sa coupe. Mais le souverain ne semblait pas se soucier de ce désir, ou bien prenait plaisir à se faire désirer, car il avait laissé un silence empreint de maitrise s'installer.

- Tu n'as pas fini ton histoire, la dernière fois. Reprit-il dans un timing parfait. Je veux en entendre la suite.

Il fallut quelques secondes à Arthur pour revenir sur terre. L'espace d'un instant son cerveau avait cessé de fonctionner, ou bien avait fonctionné trop vite. Le retour au conscient lui fit l'effet d'un seau d'eau froide lancé au visage. Brusque et rapide, rien de bien agréable. Docilement il acquiesça. Après tout, il lui était impossible de lui résister.


***

NDA:

Hey hey hey !


Savez-vous que je prends un gros risque en postant ce chapitre aujourd'hui ? En effet, ce n'est pas un chapitre de JBTE (le suivant est en cours et arrivera peut-être la semaine prochaine) et je sens qu'il y a au moins une personne qui va me le reprocher ^-^' Pas vrai Mélodie ?

Bref, dans ce chapitre, j'ai décidé d'inclure un peu de sentimental. Enfin, comme le but de cette fiction est justement de faire dans le sentimental, disons plutôt un peu d'amour fraternel. J'essaie de tisser des petits liens comme ça entre les personnages. Mais je ne pense pourtant pas faire apparaître USA, ou du moins pas tout de suite.

Je profite aussi de poster ce chapitre aujourd'hui, pour souhaiter à Chine un bon anniversaire ! Et oui, notre vieux sage préféré souffle aujourd'hui ses bougies (aucune idée de quelle âge il a. Un an de plus que l'année dernière ?). Le prochain anniversaire ? Celui d'Allemagne, le 3 octobre !

Hai finito le parti pubblicate.

⏰ Ultimo aggiornamento: Oct 01, 2017 ⏰

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[Hetalia] The Man Behind the MirrorDove le storie prendono vita. Scoprilo ora