Un peu de patience

Cauchemar mortel

(Ceci est un texte écrit à la fac, demandé par ma prof d'UL en Littérature et Nouvelle Noire)

Samedi 9 Avril, vingt heure quinze, un groupe de jeunes d'une vingtaine d'années se regroupaient devant le Kan'gourou, le meilleur bar à cocktails du Havre. Ils venaient fêter les fiançailles du couple qui se tenait au centre de l'attention. La jeune femme arborait fièrement sa bague étincelante qu'elle portait depuis deux jours, Sanjana Montez était aux anges. 

Le fiancé quant à lui l'admirait d'un sourire béat tout en tirant sur sa cigarette, James Fontel n'en revenait toujours pas que cette femme qui partageait sa vie depuis leur plus tendre enfance avait enfin accepté sa demande en mariage. Chacun y allait de son commentaire, entre les « on s'en est toujours douté » et les « on attendait depuis longtemps que tu te décides ! » le couple ne savait plus où donner de la tête.

James alluma une seconde cigarette sous le regard désapprobateur de son meilleur ami Arthur.

« Dépêches-toi James, je caille moi ! » dit-il en grelottant avec exagération pour appuyer ses propos.

Arthur Kohl était l'ami d'enfance du jeune couple, ils étaient toujours fourrés ensemble depuis le bac à sable, et malgré la relation entre Sanjana et James depuis quatre ans, leur amitié n'a jamais cillé.

James écrasa son mégot sous sa chaussure et ils entrèrent enfin, il avait réservé la salle de l'étage la veille en prévision de leur soirée de festivité mais leur groupe d'amis avaient prévu de payer chacun une tournée. La soirée passa à une vitesse éclair, Arthur paya l'avant-dernière tournée juste après Alice, l'ex de James avec qui il était resté en bons termes. La dernière tournée revint à Nicolas, l'ancien petit ami de Sanjana. Les rires et les cris de surprises emplissaient la pièce d'une chaleur presque étouffante. 

A trois heures du matin, après avoir bu le dernier verre, tous se levèrent, James vacilla quelque peu et Arthur lui attrapa le bras pour le stabiliser. Ils sortirent pour fumer la dernière cigarette de la soirée et Arthur proposa à son ami de le raccompagner chez lui, ce dernier accepta. Les deux hommes arrivèrent enfin devant l'immeuble de James dans le quartier Danton, un immeuble très étrange car les appartements entouraient l'escalier en colimaçon qui se trouvait au centre du bâtiment. James enfin couché, Arthur rentra chez lui.

Quelques heures plus tard, le voisinage fut réveillé par des cris stridents qui déchiraient le silence de cette douce nuit. Quelques badauds descendirent, certains en robe de chambre, d'autres habillés à la hâte, se regroupant autour du corps d'un homme étendu à terre, sur le ventre, de sorte que personne ne pouvait deviner de qui il s'agissait même si de toute manière chacun savait que ce pauvre homme vêtu uniquement d'un caleçon n'était plus en vie car il semblait inconcevable qu'il ne fut que évanoui, il faut bien avouer que pour une soirée de printemps, l'air était tout de même frais à cinq heures du matin. 

La police et les pompiers arrivèrent en peu de temps et affirmèrent ce que tous savaient déjà. En retournant le corps la gardienne de l'immeuble étouffa un cri d'effroi, oui, James Fontel était bel et bien mort, une seule question planait au-dessus de la brume matinale : quelle était la raison de ce décès ?

Une heure plus tard, au poste de police, Sanjana s'effondrait dans les bras d'Arthur qui tentait désespérément de retenir ses larmes. Tous ceux qui se trouvaient au Kan'gourou avec la victime était de nouveau réuni devant le policier qui les avait appelé. Personne ne savait si quelqu'un en voulait à James au point de le tuer, surtout que le médecin légiste affirmait qu'il n'y avait aucune trace de lutte.