10 Ans après...
Les vacances sont finies pour James, une nouvelle année va commencer, mais cette année sera différente pour lui. Tout était normal chez cet adolescent, il était de taille moyenne avec les cheveux bruns et les yeux verts. Tout aurait été normal si il avait eu des pouvoirs.
- Tu sais, James, cette année tu ne seras plus avec tes amis, dit sa mère.
- Ah bon ? Pourquoi ?
C'était le moment redouté par sa mère, elle n'avait pas envie de lui dire qu'il était « hors norme», mais elle était obligée sinon il n'allait pas comprendre pourquoi il était exclu des autres.
- Alors, maman, pourquoi je ne serais pas avec mes amis cette année ?
- Tu sais James, les autres vont changer cette année.
Anna avait peur de la réaction de son fils, elle se dit « et si il ne supportait pas le fait qu'il soit sans facultés ? »
- Et pas moi ?
- Non James, pas toi.
On pouvait sentir dans sa voix une lueur de désespoir, et dans celle de James, de l'incompréhension :
- Qu'est-ce qui va changer chez les autres ?
- Tu sais, quand tu entends parler tes amis qui parlent de facultés ?
- Oui, mais c'est quoi ? Maman, explique moi s'il-te-plaît.
James ne comprenait pas, il était perdu par rapport à ce que sa mère était en train de lui dire.
- Les facultés sont des pouvoirs qu'ont les enfants à partir de leurs 15 ans et après ils vont à l'école, où ils apprennent à maîtriser ces pouvoirs.
- Et moi je n'en aurais pas ? fit James, en connaissant parfaitement la réponse.
- Non, tu n'en aura pas.
On pouvait lire sur le visage de James une grande déception, il ne s'attendait pas à une telle chose. Il s'imagina alors dans le futur, seul, alors que les autres adolescents jouaient ensemble avec leurs facultés, et, d'ailleurs « c'est quoi comme pouvoir ? ». Il se posait tellement de questions par rapport à sa vie. Qu'allait-il lui arriver sachant qu'il était différent ?
*
C'est la veille de la rentré pour James, il est stressé, il ne sait pas comment ça va se dérouler, avec qui allait-il être ? Est-ce-qu'il allait avoir un contact avec les autres enfants ?
Le lendemain matin, sa mère alla le réveiller :
- James, il est l'heure de se lever !
C'était la seule phrase qu'il n'avait pas envie d'entendre, en tout cas, pas aujourd’hui. Il prit une grande bouffée d'air puis se leva de son lit. Au fond de lui, il espérait en appendre plus sur les facultés, mais il savait que la personne qui allait lui faire ses cours particuliers n'allait pas lui en parler car ça serait maladroit de parler de ça à un adolescent sans aucune particularité.
James pris son petit déjeuner puis se prépara pour aller a l'école. Tout le long du chemin, il se posa des questions, il était perdu sur ce que sa mère lui avait dit la veille, et, si il y avait d'autre personne comme lui, se dit-il. Il espérait de tout cœur qu'il y ait un autre enfant comme lui dans cette école. Après une dizaine de minutes, il arriva à cette école où un homme l'attendait, sûrement son professeur.
- Bonjour ! Tu es James, c'est ça ? fit l'homme d'une voix enjouée.
- Oui, c'est ça Monsieur.
C'était un homme d'une quarantaine d'années, assez imposant, ce qui effraya James, mais cela ne dura pas longtemps.
- Je suis monsieur Harper, ton nouveau professeur ! Viens, James, je vais te montrer la classe où nous allons travailler.
- Que tous les deux ? demanda James, d'un air inquiet.
- Oui petit, il n'y a pas d'autre... enfin... d'autre personne comme toi. Tu es unique!
Les inquiétudes de James refirent surface, il avait raison, c'est le seul enfant n'ayant pas de facultés. A ce moment-là, James était perdu...
- Ça va, James ? demanda monsieur Harper.
- Oui !
Ils arrivèrent dans l'établissement qui avait l'air – de l'extérieur - assez neuf. Monsieur Harper s’arrêta devant une porte, puis il l'ouvra sans même bouger ses mains. James resta sans voix devant la scène, il comprit immédiatement la faculté de son professeur. Le professeur se retourna pour voir James, qui était encore impressionné par la scène puis lui dit :
- Nous sommes arrivés dans la salle de cours.
Monsieur Harper commença à installer ses affaires, puis James fit la même chose.
Le professeur commença alors son cours, il expliqua à James ce qu'ils allaient faire tout au long de l'année. Après avoir fini de parler du programme de l'année, il dit :
- Mais, tout d'abord nous allons parler des facultés.
James était étonné de la phrase de son professeur, étonné mais heureux, que le professeur ose lui parler de ces choses si mystérieuses appelées facultés. Il savait au fond de lui ce que c'était, des pouvoirs, mais il ne savait rien d'autre.
- D'accord, fit James en essayant de cacher sa joie.
- D'abord, est-ce-que tu as des questions sur les facultés ?
James en avait tellement qu'il ne savait pas par où commencer :
- Il existe quoi comme type de facultés ?
- Il y en a beaucoup tu sais, il y a d'abord les facultés élémentaires, c'est-à-dire que l'on peut contrôler les éléments, par exemple l'eau ou le feu, il y a celle qui servent à contrôler les objets, comme la mienne.
- C'est celle que vous avez ? fit James, en interrompant son nouveau professeur.
- Oui, c'est exact. Mais il y en a d'autres, comme le contrôle des personnes ou la transformation en n'importe quel objet ou être vivant.
James était surpris par toutes les possibilités qu'offraient les facultés, mais, au fond de lui, il était déçu car il ne pourrait jamais exploiter tout ce que son professeur lui apprenait.
- J'ai une autre question : est-ce-qu'on choisit sa faculté ou on la découvre au fur et à mesure du temps ?
- On découvre nos facultés à partir de quinze ans mais on ne les choisit pas, on doit s'adapter au pouvoir qu'on a puis, vivre avec.
- Comment reconnait-on quelqu'un qui as des pouvoirs comparé a moi ?
- Nous avons tous la marque sur nous.
M. Harper, voyant James dubitatif, remonta la manche de sa chemise puis désigna "La marque", cet espèce de tatouage formant la lettre grec Lambda.
- C'est ça la marque, ce que chacun d'entre nous a sur le corps.
- Sauf moi bien évidemment !
- Oui, sauf toi . Fît le professeur d'un ton embarassé.
James et son professeur discutèrent toute la matinée sur les facultés, puis monsieur Harper entendit la sonnerie et décida de laisser James pour aller manger.
James se dirigea donc vers la cantine, là où il y avait plein d'enfants avec des pouvoirs.
Il redoutait cet instant, car il savait que les autres allaient se poser des questions :
« pourquoi n'était-il pas avec eux dans leurs classe ? » Il arriva dans la cantine, il n'y avait pas beaucoup de personnes car ils n'étaient pas encore arrivés. Il s'installa à une place assez loin des grandes tables qu'il y avait, pour exprimer encore plus le fait qu'il était « différent ». Le reste des élèves arriva, puis s’installa sur les grandes tables juste à côté de James sans y faire attention. Bizarrement, un garçon s'approcha de James, puis il commença à lui parler:
- Salut, comment tu t'appelles ? demanda le garçon.
- James et toi ?
- Moi c'est Sam. Pourquoi on ne t'a pas vu en cours ?
James ne savait pas véritablement les intentions de Sam, soit il voulait se moquer de lui, soit il s'intéressait vraiment à lui.
- Je suis dans une classe à part, dit James d'un ton craintif.
- Ah bon et pourquoi?
- Je... Je n'ai pas de facultés comme vous.
- Quoi!? Sérieusement?
- Oui, je ne rigole pas.
James commençait à devenir inquiet, il ne connaissait pas Sam mais il se doutait que ce n'était pas un garçon fréquentable.
- Eh les gars, venez voir, c'est James le différent !
Trois amis de Sam venaient d'arriver à la table de James quand un des garçons demanda :
- Pourquoi il est différent?
- Parce qu'il n'a pas de facultés, fît Sam en rigolant.
- Oh le pauvre petit, il n'a pas de pouvoirs !
Bientôt, des rires fusèrent du groupe d'amis, James se leva pour partir en les ignorant, puis, tout d'un coup le silence s'installa dans la cantine. James fut surpris par ce silence. Il se rendit compte que Sam et ses amis étaient comme figés. James aperçut une fille de son âge, il la trouva belle et, même sans la connaître, comprit qu'elle était remplie de bonnes intentions.
- Qu'est-ce-qu'il te voulait? demanda la fille.
Sans faire attention à la question qu'elle lui avait posé, il demanda :
- C'est toi qui a fait ça ? tout en montrant du doigt le groupe de Sam qui était toujours figé.
- Oui, c'est moi, ça te paraît étonnant, j'ai raison ?
- Oui, je n'ai pas l'habitude que les gens utilisent des facultés.
La fille fut surprise de sa réaction.
- Ah bon? C'est quoi ta facultés déjà ?
- Euh... Je n'en ai pas. C'est pour ça qu'il se moquait de moi.
La fille comprit directement que James était différent des autres.
- C'est quoi ton nom? Demanda-t-elle, sans faire attention a ce qu'il venait de dire.
- James, et toi ?
- Moi, c'est Justine. Heureuse de te connaître.
Elle commença à partir quand elle se retourna et dit :
- Si tu veux me voir, tu peux venir me voir au parc de la ville.
La sonnerie retentit puis les élèves commencèrent à partir vers leurs salles quand James demanda :
- Euh, tu n'a pas oublié de les défiger ?
- Ah ! je les aurais presque oubliés ceux-là.
