Souvenir, souvenir...

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Je me souviens m'être rendue seule ce soir-là au cinéma, par cette nuit d'hiver où la neige ne tombait pas, je me pressais pour rentrer dans cette salle de cinéma. Grande ! Voilà comment elle était. Je me souviens encore, de ces strapontins qui grinçaient quand on les abaissaient. Cette salle et qu'elle salle, elle était de celle qu'on ne pouvait oublier, celle où l'expérience qu'on y avait vécu, trop forte, restait à jamais vive notre esprit. Ce soir-là, il n'y avait pas foule, les gens sûrement trop peureux pour sortir par ce temps.

La salle était plongée dans cette obscurité rassurante, apaisante, celle que l'on retrouve le soir au coucher, celle qui nous promettait que cette nuit allait bien se dérouler.

Une jeune fille apparue, elle était ravissante, allongée sur l'herbe avec sa robe blanche, parlant de ce que, dans sa vie elle aurait aimé ou rêvé. Cependant seule la dernière phrase prononcée m'a marqué "Pourtant ce n'est pas la réalité, la réalité c'est ça" . Cette phrase, ces mots, choisis méticuleusement m'ont déroutée, interpellée, angoissée, mille et une questions me sont venues à l'esprit. Que va t-il se passer ? Quel drame va arriver ? Quels espoirs vont être balayés ? Pourquoi commencer ce film par une telle phrase, de tels mots ? Toutes ces interrogations restaient en suspend.

Puis vint la première rencontre, cette rencontre tant espérée, tant attendue. C'était une de ces rencontres que nous même on rêve de voir arriver, de celle qui sont inespérée, déclencheurs de tous les maux. Cette rencontre fugace, où seul un regard et un sourire sont échangés, et peut-être surement, pour la forme, des banalités sont dites, de celles où on s'excuse platement d'avoir bousculer l'autre, de celles où les mots n'ont pas leurs place seuls les regards comptent. Pourtant rien ne se passe, et ma curiosité n'est pas rassasiée, après l'enchantement que cette rencontre se soit produite, la désillusion arrive très vite évinçant tout autre sentiments, puis vient l'incompréhension et le doute, me serais-je trompée ? N'était-ce qu'une rencontre inopinée ? Pourquoi ne s'est-il rien passé ? Pourquoi avoir choisi de mettre en avant cette rencontre dans un lieu confiné qu'est une cage d'escaliers ? Pourquoi nous faire espérer si rien ne venait à arriver ? Est-ce une de ces fausses réalité dont cette jeune fille à parlé ?

...

C'était bel et bien la rencontre, puisqu'un peu plus tard dans ce film que je ne peux oublier, le dîner aux chandelles vint à arriver. C'était un moment que j'attendais avec impatience, celui où comme tous les films romantique, la rose, éclos et se dévoile, montrant, livrant, embaumant de son odeur et donnant par sa fraîcheur cet amour naissant. Rien n'était plus beau et j'en venais à oublier où j'étais, je ne me trouvais plus dans cette salle obscure, mais dans ce restaurant, où le plafond n'était qu'étoiles et la pièce plus que chaleur et harmonie. C'était un lieu magique choisis avec soin, un de ces lieux où les roses peuvent s'épanouir. Un profond bonheur et une immense joie m'ont envahi à cet instant, comme si le temps c'était arrêté. C'était comme si lui même, aussi happée par cette image de bonheur infini, ne pouvait continuer sa route et faire tourner les aiguilles qui guide nos pas, comme si cette image trop parfaite ne pouvait s'espacer dans le temps, et qui resterait à tout jamais en suspend...

Malheureusement, la nature repris ses droits, et la rose se fana d'une maladie que l'Homme ne peut vaincre, le jeune garçon atteint d'un cancer, c'est vu retiré la vie bien trop tôt. Le privant d'un amour inconditionnel, le privant de cette rose aux odeurs d'été. N'ayant pu goûter qu'à une petite infinité de cette amour, de cette fleur qui vient à se faner.

...

L'éloge funèbre qui lui fut dédié, me fit ressentir mille et une émotions, encore une fois happée par ces images qui se jouaient devant moi, je n'étais plus moi, mais cette jeune fille à la robe blanche, ressentant toute sa détresse, sa peine, son malheur, mais aussi toute l'ardeur et la passion qu'elle mettait dans ces mots dédié à cet homme qu'il l'a bousculé dans cette cage d'escalier, à cet homme qui à sut l'aimer, à cette étoile contraire à la sienne qui à fini par trop s'éloigner...

FIN

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Une nuit au cinéma...Where stories live. Discover now