L'exception.

Chapitre 3.

- Yo, gamin. Tu m'regardes tout l'temps comme si j'étais une œuvre d'art, j'sais que j'suis beau mais tu devrais peut-être rentrer au lieu de me fixer comme ça.

- Ah hum... Oui excusez-moi.

Alors qu'Eren allait pénétrer dans la demeure de son entraîneur, les joues rougies par les paroles qui venaient de sortir de la bouche de ce dernier, le plus vieux l'interpella de manière autoritaire.

- Wow, enlève tes chaussures avant d'entrer, t'as pas intérêt à salir quoi que ce soit.

Le plus jeune s'exécuta en marmonnant dans sa barbe, même si Livaï s'en contrefichait. Une fois entré, ses yeux se remplirent d'étoiles à la vue du luxe et la grandeur des lieux. Les murs étaient blancs, accompagnés de meubles noirs et rouges, ce qui donnait un ensemble très classe et plein d'harmonie. Sans aucune méchanceté, le nouvel élève imaginait l'intérieur de la maison autrement, plus froid, sans âme. Mais ce n'était pas le cas, Monsieur Ackerman avait apparemment de bons goûts pour la décoration.

L'aîné lui indiqua de descendre les escaliers qui menaient à la salle de sport, voyant qu'Eren commençait à se perdre dans ses pensées. Elle aussi était très grande et parfaitement aménagée, les tapis au sol semblaient être de bonne qualité, tout comme son équipement qui se trouvait dans une vitrine en verre. Il n'y avait pas une seule trace de saleté chez lui, on pouvait même apercevoir son propre reflet sur le carrelage à l'étage. L'élève ne se permit pas de faire une réflexion sur le fait que son entraîneur était maniaque, puisque lui-même détestait faire le ménage et ne pouvait pas critiquer quelqu'un ne supportant pas la malpropreté.

Il posa son sac dans un coin après avoir prit sa tenue complète, et chercha du regard une pièce dans laquelle il pourrait se changer. Livaï prit alors la parole sur un ton sarcastique.

- Tu peux te changer là hein, j'vais pas te bouffer, j'suis un homme oublie pas.

Eren gratta le haut de son crâne en affichant un sourire embarrassé, puis agrippa le bas de son sweat-shirt pour le retirer en levant les bras. Le professeur l'observait faire au milieu de la salle, avec un regard froid qui vous pétrifierait sur place. Le jeune garçon était d'autant plus incommodé en sentant le regard de son entraîneur le fixant alors qu'il se changeait.

Pal mal, l'gamin...

Livaï ricanait intérieurement en voyant la couleur des joues de l'adolescent à cet instant là. Eren vint le rejoindre sur les tapis, et l'entraîneur le tira par le bras pour l'emmener vers la vitrine, dans laquelle se trouvaient plusieurs sabres quasiment identiques. Le plus vieux l'ouvrit puis en choisit un pour son élève, et lui donna. Après avoir prit le sien également, il lui ordonna par la suite :

- Prends-en soin.

- Oui... Pourquoi vous ne vous mettez pas en tenue ?

- Pas la peine.

Le cadet soupira en jetant un regard noir à son aîné, qu'il ignora en beauté, gardant cet air supérieur qui insupportait grand nombre de ses élèves. Il se tenait droit devant lui, le fixant encore avec ses beaux yeux gris.

- J'vais t'apprendre à travailler la « Banderole ». Tu sais c'que c'est ?

- Oui ! C'est une attaque de sabre tranchant portée transversalement sur la partie haute de l'adversaire, opposée au bras armé.

- Bien. Tu ne l'as jamais travaillée avant aujourd'hui ?

- Non Monsieur.

Livaï s'approcha doucement de l'adolescent, qui ne comprenait pas trop ce qui se passait. Il passa délicatement sa main gauche sur la hanche de son élève, en positionnant son autre main sur celle qui tenait le sabre du jeune homme. Il lui expliqua proche de son oreille comment faire, les postions employées ainsi que les pas requis. Mais Eren lui, sentait son cœur s'emballer au toucher de son professeur, et sa peau frissonner en sentant la voix rauque de Livaï ainsi que son souffle contre son oreille.

- Hey gamin, fais les choses correctement là.

Le jeune s'excusa mille fois avant de vraiment pouvoir se concentrer. Une heure trente de cours passait, avant que ce soit enfin la fin de ce dernier. L'élève était épuisé mais avait surtout trop faim, il sentait son ventre crier famine. Une fois rhabillé de manière plus confortable, ils montèrent tout deux en haut, et Livaï commençait alors à cuisiner un des plats préférés d'Eren. Ce dernier se mit à parler pour rompre le silence qui régnait dans la cuisine.

- Dites Monsieur Ackerman, pourquoi vous faites tout ça pour moi ? Je veux dire... Je suis pas si différent des autres.

- J't'en pose des questions ? Arrête de te dénigrer en disant que tu es comme tous les autres idiots de la planète et viens plutôt m'aider sale gosse.