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Je suis accoudé à ma moto en l'attendant quand je l'aperçois se diriger d'un pas décidé vers moi, tout en arborant son magnifique sourire, elle est vêtue d'un jean noir déchiré, d'un large t-shirt blanc puma, d'un blouson vert kaki et de converses blanches. Elle s'arrête devant moi et nous ne savons pas vraiment comment nous saluer, alors je me penche vers elle pour lui claquer deux bises. Elle rougit légèrement.

«-Waw ça fait longtemps, dis-je bêtement.
-Oui, elle rougit à nouveau.
-Ça m'avait manqué de te voir.
-Bon on fait quoi du coup ?» me lance-t-elle pour seule réponse.

Je n'avais pas réfléchi à ça, alors j'hésite avant de lui répondre:

«-Comme tu veux. En ville ?
-Je ne sais pas, je ne veux pas voir tout le monde, on ne peut pas aller en dehors de la ville ?»

Elle a raison, on habite une petite ville, on y croise tout le monde et je n'ai pas non plus trop envie de devoir me justifier sur notre petite sortie. Elle tripote ses clés et puis tout d'un coup son visage s'illumine d'un sourire.

«-Je sais !»

Elle me désigne son porte clés auquel est attaché une sorte de petite télécommande pour portail.

«-Ma mère tient une boutique de piscine à l'extérieur de la ville, on pourrait y aller et s'allonger sur l'herbe ! Ceci en est la clé.»

Cette idée me plait, seulement elle et moi à l'abris des regards, elle est différente quand il y a des gens, avec moi elle est... elle-même.

Elle m'indique l'itinéraire sur son téléphone. Je lui tend le casque que j'ai prévu. Elle sourit et l'enfile.
Nous montons tous deux et je démarre ma moto.

Sur la route je la sens se presser contre moi et resserrer l'étreinte de ses bras autour de ma taille pendant les accélérations et les virages.
Nous passons dans une boulangerie pour acheter des viennoiseries, je sais qu'elle en raffole.

Après 30 minutes elle m'indique que c'est le portail à ma droite, elle l'ouvre grâce au bipeur, je me gare et elle referme.

«-On ne risque pas d'être dérangé personne ne travaille le samedi après-midi» m'assure-t-elle.

Je regarde les environs, devant le magasin de sa mère, une grande étendue d'herbe parsemée de piscine, de fontaine ainsi que divers objets d'exposition.

Elle pose son blouson à terre près d'une fontaine aux allures hindouistes, s'assoie et m'invite à faire la même chose. Je m'installe à ses côtés, elle lance sa playlist et nous commençons à parler.
À certains moment, quand passe une chanson qu'elle apprécie, elle se lève et se met à danser sur l'herbe sèche. Je la regarde, incapable de bouger ou de dire quoique ce soit.
Nous rions, jouons et parlons deux bonnes heures. J'ai si souvent envie de l'embrasser que je me concentre plus à me retenir qu'à écouter ce qu'elle dit. La manière dont je la fixe doit vraiment paraître étrange.

Puis tout d'un coup elle lance:

«-J'ai vraiment envie de me baigner ! Ça te dit ?
-Mais je n'ai pas apporté de maillot de bain, tu as en a pris un ?
-On peut se baigner en sous vêtements.» m'annonce-t-elle comme si cela était la chose la plus évidente.

Je rougis instantanément en imaginant la scène. Je pense d'abord qu'elle blague mais elle a vraiment l'air sérieuse.

«-Je ne sais pas trop...
-Rohhhh fais pas ta fillette viens !
-Si tu insistes, conclus-je en la gratifiant de mon sourire le plus sincère.

Elle se lève, me tourne le dos et retire chaussures et jeans sans gêne. Je ne peux plus détourner mon regard. Son long t-shirt tombe jusqu'à ses cuisses et recouvre encore ses fesses, mais plus pour longtemps puisqu'elle l'empoigne par le bas et le retire. J'aperçois donc son sous-vêtements noir en tissu semblable à de la soie qui rentre légèrement dans ses belles fesses rebondies. Maintenant je suis figé sur place. Elle se retourne et m'offre la vue de son soutien-gorge rouge sang à dentelle qu'elle rempli plutôt bien.

«-Ça va ?» me questionne-t-elle doucement, me sortant de l'état de transe dans lequel j'étais entré. Je reprends mes esprits et lui réponds après quelques secondes:

«-Oui ne t'inquiètes pas.
-Je ne m'inquiète pas. Tu viens ?
-J'arrive.»

Elle sourit et je me déshabille plus pudiquement qu'elle. Je retire mes chaussures, chaussettes, mon haut et finalement je me retrouve en caleçon devant la fille à qui je tiens le plus au monde. Elle a déjà commencé à rentrer dans la plus grande des piscines creusées, je la rejoins sur les marches. L'eau est fraîche mais ça va, elle doit être à 26-27 degrés.

«-Elle est froide en faite, rigole-t-elle.
-Fais pas ta fillette, je lui lance en l'imitant.»

On rit de bon cœur et je finis par l'éclabousser, trempée elle se jette sur moi pour me rendre la pareil. J'adore notre complicité. Nous nageons ensemble, en continuant à rire et à se chamailler, je la coule bon nombre de fois et elle essaye de me couler à mon tour, mais en vain.

Alors qu'elle recommençait une de ses tentatives, je l'attrape par les poignets pour l'en empêcher, elle se débat en riant et nos visages finissent à proximité.

Le temps s'arrête. Mes mains glissent le long de ses poignets et attrape les siennes, nos regards se mêlent, se cherchent et se comprennent. Je n'ai jamais ressenti une pareille sensation de toute ma vie. Une étrange chaleur s'empare de mon corps pourtant immergé. Je sens les légers mouvements de l'eau chlorée nous pousser l'un vers l'autre. Mes yeux sont attirés par une partie de son doux visage. À présent je ne peux détourner mon regard de ses lèvres légèrement entrouvertes. Plus que quelques centimètres séparent nos lèvres et j'ai tellement peur de les franchir. Pourtant je n'ai juste qu'à abaisser mon visage pour que nos bouches se rencontrent. Je n'ose pas. Un nouveau mouvement d'eau colle nos bassins l'un à l'autre. À présent ce n'est plus qu'une question de millimètres.

Je ne pense plus à rien et laisse l'eau m'amenait là où je devrais. Nos lèvres se rencontrent enfin et nos langues se cherchent et s'entremêlent. Ses bras s'enroulent doucement autour de ma nuque, j'attache mes mains à sa taille immergée sous l'eau qui se rafraîchit. Plus rien n'a de sens, plus rien n'a d'importance. La sensation de ses mains caressant mon visage ainsi que mon torse s'éprend de moi et me fait frissonner de plaisir. De mon côté, je n'ose pas explorer d'autres parcelles de son corps.

Une fille et un garçon, s'enlaçant dans une piscine sous un soleil plongeant.

En voilà une belle photo à poster sur Instagram. Mais ceci restera notre moment, pas celui d'autrui. Le notre, que notre relation finisse mal ou non, nous partagerons à jamais ce souvenir.

Pour ma part je me souviendrai surtout des milles fourmis que je ressens lorsque qu'elle me caresse, de la lueur ardente que laissent chacune de ses caresses sur ma peau, de notre langoureux baisers ainsi que de ses lèvres sucrées agrippées sauvagement aux miennes.

underwear [short story]Where stories live. Discover now