Chapitre 3

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CHAPITRE 3 : A wonderful dream...

[A] Clair : 3 voix

[B] Obscur AUCUNE voix

...clair.

-Cela ne m'étonne à peine, venant de toi, retentissait ma propre voix en écho alors que je m'enfonçais dans mon rêve comme dans une photographie. Un flash blanc de longue durée plus tard, mes yeux purent enfin s'ouvrir sur ce que j'avais enfanté contre mon gré.

Debout sur le pic du phare, le panorama d'Arcadia Bay détruit venait improprement violer ma pauvre rétine qui s'était pourtant préparée à cela. Toute la partie allant de la plage jusqu'au centre-ville était qu'un tas de bois, de métal et de ciment écrasé ridiculement à terre comme un château de sable d'enfant écrasé par le pied d'un adulte immature. Plusieurs véhicules formaient une sorte d'accouplement étrange, certains étaient à l'envers, d'autres voguaient sur le toit d'un train, encore d'autres roulaient dans l'eau, pour finalement donner une sorte d'orgie d'étrangeté où s'accouplait tout ce que la tornade avait bien voulu faire rencontrer.

Les bois qui surplombaient le cimetière vivant n'étaient pas plus en forme que la ville : les troncs étaient arrachés en deux dans n'importe quel sens, tantôt à la manière d'un bûcheron, tantôt à la manière d'une feuille de papier. Le feuillage vert à la fois vif et sombre avait quasiment disparu, laissant la plupart des habitants de ces bois presque nus. Et enfin, je vis Blackwell.

En fait, non, je n'ai pas vu Blackwell. Car il n'y en avait plus. Rien à ajouter.

Tous ces éléments morbides et chaotiques se liaient que trop bien, et pire se magnifiaient dans leur beauté insalubre comme sur un tableau de Picasso ou une photographie de...de Jefferson (ne dites à personne que j'ai fait cette analogie s'il vous plaît). La tornade était plus qu'une erreur du temps, un enfant de monstre, ou un détraqué de la nature. C'était la Mort, enfant d'un être aux pouvoirs surnaturels qui pouvait faire le bon, comme le mauvais, qui pouvait créer l'Élysée comme la boîte de Pandore.

Je descendis lentement du pic, par la voie que j'avais prise avec Chloé vers la fin de l'orage, après s'être cachés dans le phare qui était resté debout, alors que je ne pouvais rien dire dans mon état d'effroi et de tristesse. Chloé s'était montrée extrêmement forte comme à chaque fois, et m'avait sans doute sauvé la conscience.

De près la ville semblait encore plus fantomatique que vue d'en haut, lorsqu'on remarquait les semblants de fondations qui étaient restés debout malgré le passage de la tornade, on pouvait presque espérer un combat de la Vie au milieu de tout ce drame. Ou du moins, un combat maquillé. Je me mis en quête d'êtres vivants dans cette jungle de débris, par espoir d'avoir la conscience tranquille ou d'humanité je ne sais pas, mais le cœur n'y était franchement pas.

J'errais dans la ville presque comme une âme en peine, cela ne m'aurait à peine étonné d'entendre une sirène chanter une mélodie de désespoir d'une voix autant envoûtante qu'émouvante. A la place, j'entendis des pleurs, comme dans un autre rêve. Je me tournais soudainement, et vis la figure floue d'une de mes amies en train de pleurer. Ses habits opaques n'arrivaient pas à cacher sa transparence.

-Kate ?

La voir pleurer était une immense torture, un coup dans l'âme et une piqûre de rappel sur ce que Jefferson et Blackwell avaient fait sur elle. Elle semblait si...morte. Des larmes commençaient à venir inévitablement.

A road to the end, or the beginning [Life Is Strange Français.]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant