Nos âmes Liées || Tom JEDUSOR

Chapitre 2 - Un binôme inattendu

Plusieurs jours s'étaient écoulés suite à sa rencontre avec la jeune Serdaigle, et Tom ne lui avait pas adressé la parole depuis. Il lui arrivait de la croiser de temps à autre, dans les couloirs ou bien dans la bibliothèque, mais il n'y accordait pas plus d'attention, voir aucune. Une ignorance réciproque donc, car la dénommée Wilhelmina ne lui avait pas lancé un seul regard, et quelque part cela soulageait le jeune homme qui craignait de subir une nouvelle tentative de séduction ennuyeuse. Mais il fut ravi de constater qu'elle se contentait tout simplement de l'ignorer comme si ils ne s'étaient jamais rencontrés, ce qui lui convenait parfaitement. En revanche, si son intervention auprès des Gryffondors s'était relativement effacée de l'esprit du serpent, il n'en était pas de même pour ses camarades, en particulier pour Avery qui semblait plein d'admiration pour celle qui lui avait prêté sa plume. Alors qu'ils se rendaient à leur prochain cours de potion, ce dernier se lança dans un énième discours d'éloges sur la jeune fille, ce qui eu le don d'agacer le leader des Serpentards. En quoi cela était-il exceptionnel ? Lui aussi avait faillit remettre les Gryffondors à leur place, sa voisine l'avait juste devancé. Bien sûr, il avait également été surpris par tant d'audace, surtout de la part d'une Serdaigle. Mais de là à en parler pendant des jours ? Certainement pas. Le brun soupçonnait son camarade d'éprouver une attirance certaine pour la jeune sorcière dont il ne connaissait que le nom. À cette pensée, le jeune Jedusor eu un rictus moqueur. Comment pouvait-on être à ce point idiot ? Elle lui avait juste prêté sa plume nom d'un gobelin ! Et voilà qu'il en parlait comme si cette fille était l'amour de sa vie. L'amour... un concept bien ridicule aux yeux du serpent qui ne voyait en cette notion qu'un signe de faiblesse. Sa mère avait agit bêtement en s'amourachant de son sale Moldu de père. Et qu'avait-elle gagné ? L'abandon, la tristesse, et la mort. Il était hors de question pour lui de reproduire les mêmes erreurs, sa mère était une faible, et il ne renoncerait jamais à ses idéaux, à ses ambitions, au pouvoir par amour. Jamais. Si Avery avait décidé de tomber dans le piège qu'étaient les sentiments, qu'il en soit ainsi, tout ce que Tom voulait c'est qu'il arrête de déblatérer ses niaiseries à haute voix. Comme si il avait entendu sa prière silencieuse, le professeur Slughorn vint à sa rencontre, ravi de revoir son élève préféré. Ainsi il gagna un petit temps de répit dans son calvaire. Il préférait de loin discuter avec le professeur, même si l'échange était loin d'être passionnant, plutôt que de subir une minute de plus le monologue de son camarade. Une chose était certaine, il ne se mettrait pas à côté de lui pendant le cours, peut être travaillerait-il avec Evan Rosier ou Mulciber. Satisfait par cette solution alternative, Jedusor pénétra dans la salle de classe d'un pas déterminé, suivi de près par son professeur. Mais les choses risquaient de ne pas se dérouler tout à fait comme prévu. Tom constata la présence des Serdaigles et qui disait Serdaigles disait Wilhelmina Rosewood, et d'ailleurs, il ne tarda pas à apercevoir la jeune fille qui discutait sans surprise avec son admirateur de Serpentard. De plus, comme pour confirmer sa crainte, le maître des Potions arborait un petit sourire qui ne plaisait guère au jeune homme qui ne le connaissait que trop bien. Slughorn manigançait quelque chose, et ce quelque chose n'était pas de bonne augure pour Jedusor, il en était persuadé.

"Bien bien !" S'exclama le professeur. "Votre attention s'il vous plaît, et mettez vous au centre de la pièce, voilà, parfait. Aujourd'hui, reprit-il une fois ses élèves attentifs, je vous ai préparé un exercice un peu particulier. Vous allez travailler en binôme, un binôme que j'aurai moi même formé. La particularité de ce binôme ? Chacun d'entre eux sera constitué d'un élève de Serpentard et d'un élève de Serdaigle. Vous trouverez vos noms ainsi que le numéro de chaudron qui vous est attribué sur mon bureau. Allez-y !"

Tom ferma les yeux, la situation ne pouvait pas être pire. À quoi pensait Slughorn ? Mélanger leurs maisons était une idée totalement ridicule ! Même si les Serdaigles étaient réputés pour leur intelligence, le serpent savait qu'il se débrouillerait mieux tout seul et que son coéquipier, peut importe son identité, allait le ralentir et lui causer du tort. C'est donc avec un énervement non dissimulé qu'il se dirigea à son tour vers le bout de papier si convoité par les autres. Il ne mit pas longtemps à trouver son nom, mais à la vue de celui de son coéquipier, Tom lutta contre une envie irrépressible de se taper la tête contre un mur, ou encore mieux, de se jeter au cou de son professeur afin de l'étrangler. Quelqu'un avait visiblement décidé de mettre ses nerfs à rude épreuve, comme si une force invisible se moquait ouvertement de lui. Pourquoi le Destin s'acharnait-il autant ? Qu'avait-il fait pour mériter une torture pareille? Une fille derrière lui se racla timidement la gorge, sortant Tom de sa stupeur. Plongé dans son combat intérieur, il ne s'était pas rendu compte qu'il bloquait le passage, occasionnant par conséquence une file d'élèves qui commençaient grandement à s'impatienter. Le brun retrouva son masque impassible et se dirigea, sans un mot pour ses camarades qui le regardaient avec interrogation, vers la table et le chaudron qui lui étaient destinés. Il finit par s'asseoir sur un des deux tabourets en bois, mains jointes et le regard vide, attendant que leur professeur daigne à leur donner les consignes. Il devina par le bruit et les mouvements que son coéquipier, ou plutôt, que sa coéquipière était entrain de s'installer à ses côtés. Ainsi il observa du coin de l'œil Wilhelmina poser délicatement son écharpe de Serdaigle au coin de la table et attacher sa longue chevelure brune en un chignon soigné.