Les Gardiens Et Les Loups Tome 2 : L'Appel Du Sang

Chapitre 12

« Du repos. Dit-il, simplement, alors que Peter grognait derrière moi. »

Il lança un regard autoritaire à Peter, qui grogna avant de reprendre forme humaine à son tour. Certains loups s'allongèrent à même le sol, reposant leur tête sur leurs pattes avant, d'autres s'affalant les uns sur les autres. Cameron me traîna jusqu'à la maison, et Cailean en faisait tout autant avec Peter, qui tuait les deux frères du regard. Ben suivit le mouvement, avec Lisa, Rowena et Audrick. Cailean monta à l'étage, avec mon petit frère, s'enfermant dans la chambre. J'entendis Peter exploser de colère, j'entendais la voix calme et posée de son amant qui tentait de le raisonner avec une froideur voulue. Elle semblait lointaine les chaleureuses retrouvailles. Rowena, Audrick et Lisa allèrent se reposer dans la chambre dans laquelle j'avais dormi quand je venais d'arriver. Cameron m'emmena aussi dans une chambre, et heureusement pour lui, ce n'était pas la chambre où ma mère devait techniquement se trouver. Il referma la porte derrière nous, et me lâcha enfin au beau milieu de la pièce. Il était dos à moi, attendant sûrement que je cris à plein poumon qu'on devait aller sauver ma mère. Nous restions ainsi pendant plusieurs minutes, laissant les cris étouffés de Peter remplir le silence.

« Tu ne t'indignes pas et tu ne cris pas comme ton frère. Constata-t-il, en se tournant finalement vers moi. »

Je haussais les épaules, et en regardant de plus près, j'avais l'impression que mon loup avait pris un coup de vieux. Comme si il avait perdu dix ans de sa vie d'un coup. Je me sentais étrangement mal pour lui. Il s'était sûrement inquiété pour moi jusqu'à se faire des cheveux blancs. Ses yeux étaient cernés et il n'avait pas dû dormir plus que moi, si ce n'était moins. Culpabiliser ne représentait qu'un centième de ce que je ressentais en cet instant. Je ressentais toujours de la colère, elle s'était tapie au fond de mon cœur, attendant le bon moment avant de bondir sur sa proie, tel un prédateur en chasse. Parce que pour le moment, il n'y avait pas de proie, seulement un être fatigué et inquiet. Cameron avait besoin de moi, de me sentir et de se rassurer que j'étais bien vivante.

« Est-ce que tu te serais cognée la tête ? S'inquiéta-t-il, en ne me voyant pas répondre et rester muette.

– Pour tout te dire, je n'en sais rien. J'ai reçu une décharge électrique. J'ai sauté d'une camionnette en marche. Je me suis battue contre une louve cinglée. J'ai été renversée par un loup trop heureux, mais pas content, de me voir. La même louve que j'ai battue, à chercher à se venger en me tuant. Je m'en sors pas trop mal si je me suis seulement cognée la tête, tu ne trouves pas ? Énumérai-je, en esquissant un sourire ironique. De plus, Peter s'indigne et crie assez pour deux. Je n'ai pas non plus besoin de faire un scandale parce que tu as raison sur le fait que nous devions nous reposer. Poursuivis-je, en lâchant un soupir.

– Sûrement. Répliqua-t-il, simplement.

– Tu ne me dis pas que si j'étais restée avec toi, ça ne serait pas arrivé ? Demandai-je, en me rapprochant de lui.

– À quoi bon te faire la morale si tu refuses d'apprendre par toi-même la leçon ? Me souffla-t-il, en caressant tendrement ma joue. »

Je le regardais longuement, me laissant aller à sa caresse. Un petit soupir de plaisir s'échappa de mes lèvres. La main de mon loup passa derrière ma nuque, me rapprochant un peu plus de lui. Il déposa un baiser sur mon front, descendant vers ma tempe, pour ensuite être tout près de mon oreille.

« Haylie. Je veux savoir ce qu'il s'est passé tout à l'heure. Me chuchota-t-il, doucement, alors que je fronçais des sourcils, ne comprenant pas de ce qu'il parlait.