— Salut, ai-je dit.

— Salut.

J'ai souri, mal à l'aise.

— Tu te souviens de moi ?

— Je n'étais pas si bourrée que ça, tu sais.

— Si tu le dis.

Elle a souri.

— Tu ne m'as jamais appelé, tout compte fait.

— Désolé, ai-je bredouillé. J'étais plutôt occupé avec l'école.

— C'est ça, mon cul.

J'avais peur de l'avoir vexée, mais Gina s'est avancée vers moi, tout sourire.

— Qu'est-ce que tu fais ici ?

— C'est plutôt moi qui devrais te poser la question. Tu n'es pas retournée à Montréal ?

— J'ai emménagé ici.

— Mais t'as quel âge ?

— Vingt ans. Pas toi ?

J'ai froncé les sourcils.

— Non, je n'ai que dix-sept.

— T'es toujours un bébé, alors.

J'ai souri.

— Quel genre de personne emménage au beau milieu de l'année, tu veux bien me le dire ? ai-je demandé, piqué par la curiosité.

— Les gens comme moi, ceux qui décide de laisser tomber leurs études parce qu'ils en ont marre d'étudier dans quelque chose qui ne leur plaît pas.

J'ai haussé les sourcils.

— Et quel genre de personne vient dans un bistro à huit heures du matin ? a-t-elle rétorqué.

— Ceux comme moi qui passe une entrevue d'embauche.

— Et on t'a engagé ?

— Oui.

— Super ! s'est-elle exclamée en me tapant amicalement le bras. Toi et moi, on va travailler ensemble.

J'ai écarquillé les yeux.

— Attends, tu travailles ici ?

— Oui, d'ailleurs je vais être en retard pour mon quart de travail.

Elle a souri.

— T'auras pas le choix de passer du temps avec moi, a-t-elle plaisanté. Et cette fois, tu ne pourras pas t'en tirer avec des excuses bidons.

— Ce n'était pas une excuse...

— Épargne ta salive, Logan. J'ai vingt ans et t'en as dix-sept. La sagesse, c'est mon truc.

— On se calme ! me suis-je exclamé. T'es que de trois ans mon aîné. Ne prends pas la grosse tête pour autant.

Gina a ri.

— C'était bien de te voir, Logan.

Je l'ai salué. Gina s'est éloignée en direction du bistro. Je l'ai observée, avant de tourner les talons à mon tour. Je me suis dirigé vers la maison, pressé d'annoncer la bonne nouvelle à mes parents.



Le mardi suivant, après l'école, ma mère m'attendait dans le stationnement de l'école. J'ai salué Sacha, avant de m'avancer tranquillement en direction de la voiture. Il était assez rare que l'un de mes géniteurs vienne me chercher, si bien que la surprise devait se lire dans mon visage. Un seul coup d'oeil échangé avec ma mère m'a suffit pour comprendre qu'elle ne s'était pas pointée à l'école pour rien. Quelque chose d'important s'était produit. Je me suis mis à stresser, repassant en boucle tous les pires scénarios dans ma tête. Typiquement Logan Campbell.

La théorie des cactusWhere stories live. Discover now